L’État impérialiste dirigé aujourd’hui par le PS
reste l’ennemi des travailleurs

LA VOIX DES COMMUNISTES, juillet 2016, no spécial

(Texte disponible sous forme de fichier PDF)

Le gouvernement nous empêche de réfléchir et nous divise.

Tout travailleur conscient ne peut que condamner le massacre perpétré à Nice qui a tué 84 personnes et fait de nombreux blessés. Mais l’émotion ne doit pas nous empêcher de réfléchir. D’après les premiers éléments de l’enquête, cet acte semble être l’œuvre d’un déséquilibré. Le fait que Daesh revendique ces attaques montre les liens très lâches de cette organisation qui fait feu de tout bois, en utilisant les actes d’un homme sans lien, pour le moment, avec les réseaux islamistes. En même temps, les appels au crime de ce groupe moyenâgeux et arriéré, Daesh, incite des individus isolés, fragiles psychologiquement, atomisés par les conséquences du capitalisme à commettre des meurtres de masse. Avant même de connaitre les résultats de l’enquête, le gouvernement a mis en avant un acte islamiste réalisé par un "individu radicalisé". Et d’aller plus loin en disant que le niveau de sécurité n’est pas assez fort, qu’il faut prolonger l’état d’urgence de 6 mois. Le gouvernement entretient un climat de peur et de division dans la population. En effet, une partie des travailleurs, immigrés, ou de confession musulmane est de plus en plus victime de stigmatisations et discriminations.

L’état d’urgence sert la répression du mouvement social et la militarisation de la société.

L’état d’urgence n’est‑il déjà pas en place? A‑t‑il empêché ces meurtres de masse? La ville de Nice n’est‑elle pas la ville où la police municipale est la plus nombreuse, où il y a une multitude de caméras qui surveillent la population?

L’état d’urgence et toutes les mesures de sécurité sont impuissants face aux actes d’un forcené criminel, surtout s’il s’agit d’une attaque sans liens avec des réseaux islamistes. Plus grave encore, l’état d’urgence a été utilisé pour réprimer le mouvement contre la loi El Khomri, arrêter des militants, déployer un dispositif policier impressionnant avec des fouilles et palpations de tous les manifestants. La liberté de circuler sur les lieux de manifestations a été entravée. Il faut être conscient que si le mouvement contre la loi El Khomri repart en septembre, les mesures de l’état d’urgence seront utilisées pour faire pression sur la mobilisation des travailleurs. Aussi, l’état d’urgence met en place un climat de tension dans la société. Avec le service civique, l’appel des réservistes, le gouvernement tente de mettre en place un esprit de caserne et de guerre auprès de la jeunesse.

Les puissances impérialistes et les groupes réactionnaires sèment le chaos au Moyen-Orient.

"On est en guerre" dit le gouvernement. Oui, cela fait 15 années que la France intervient au Moyen-Orient, massacrant des civils et pillant les richesses pour ses intérêts impérialistes. La guerre est en réalité une cause de ces attentats plutôt qu’une conséquence. Y a‑t‑il eu un débat, des explications sur le rôle de la France en Afghanistan, en Syrie, au Moyen Orient depuis 15 ans? A‑t‑on expliqué les raisons de la présence de la France dans cette zone? Que se passe‑t‑il en Irak et en Syrie? Les ingérences des puissances impérialistes, et notamment occidentales ont provoqué la mort de plus d’un million de personnes. En a‑t‑on parlé? C’est sur ce terreau de mort, de misère et de chaos que des groupes réactionnaires et barbares peuvent prospérer. Mais ces groupes ne se sont pas développés seulement sans financements afin de déstabiliser la Syrie et la Libye. Ils sont financés par des États alliés aux Occidentaux : le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie d’Erdoğan. Pourquoi la France leur vend-elle des armes? Des entreprises françaises comme le cimentier Lafarge ont financé Daesh mais n’ont pas été condamnées. Pourquoi? Laurent Fabius, ancien ministre des Affaires étrangères et membre du PS, a soutenu le front Al Nosra, filiale d’Al Qaeda, contre le gouvernement syrien. Est‑il condamné?

Les personnes assassinées par Daesh paient le prix fort de la politique internationale de l’impérialisme français, qui défend les intérêts géostratégiques des entreprises françaises et détruit les peuples. Ce n’est pas en militarisant nos sociétés et en prônant le tout sécuritaire que la paix et la sécurité seront assurées. L’insécurité vient des guerres menées par l’impérialisme.

Face aux manipulations organisées par le gouvernement et tous les partis qui sont d’accord dans le fond, à l’absence d’information, de débat sur les guerres et la situation internationale, les travailleurs doivent s’organiser pour reprendre la politique, leur rôle historique en main. Les guerres impérialistes au Moyen Orient se font en notre nom. Mais ce ne sont pas nos guerres.

Nous appelons tous les militants, les communistes, les travailleurs qui refusent cette offensive sécuritaire et l’intensification des guerres au Moyen Orient, à nous contacter et à nous rejoindre. Aujourd’hui, le développement du collectif "ni guerre, ni état de guerre" est plus que jamais d’actualité.

À bas la politique de guerre impérialiste
et les monstres réactionnaires comme Daesh qu’elle créés !