Combattons les ordonnances Macron

Annoncées durant sa campagne, le président des monopoles capitalistes Macron mettra en œuvre une réforme du code du travail, en utilisant les ordonnances durant l’été. Il a d’ores et déjà reçu le soutien du MEDEF afin de mener ses contre-réformes[1] : « C’est maintenant qu’il faut engager les réformes qui permettront de relancer la dynamique de création d’emplois. N’ayons pas peur d’agir vite et fort pour montrer aux Français, aux forces vives et à nos partenaires du monde entier qu’une nouvelle page s’ouvre pour la France. »

Une offensive générale contre les travailleurs

À peine élu, Macron veut attaquer les travailleurs. Bien entendu, il mène son attaque par le louvoiement en faisant croire qu’il consulte les syndicats. Il cherche surtout par les rencontres qu’il mène à semer le trouble chez les travailleurs, à faire croire qu’il prend l’avis des syndicats, que ceux-ci pourraient « négocier » avec lui. C’est à cela que servent les « rencontres avec les partenaires sociaux », à masquer la nature réelle de son pouvoir, au service exclusif des grandes entreprises capitalistes.

Que prépare Macron? Comme ses prédécesseurs du PS, Macron a dans ses tiroirs des mesures de cadeaux fiscaux pour le patronat. En effet, il prévoit des baisses d’impôts et de cotisations sociales d’entreprises. Ces nouveaux cadeaux arrivent alors que les travailleurs subissent les effets de la loi travail de la loi ANI[2]. Prétendant rétablir l’emploi, ces cadeaux servent surtout à rétablir la compétitivité et le profit du capital. Le chômage, lui, augmente toujours ainsi que la misère sociale!

Dans ces ordonnances, Macron prévoit de mettre en place la primauté des accords d’entreprises dans tous les domaines. En gros il s’agit d’étendre la loi El Khomri aux salaires, aux conditions de travail. C’est à coup sûr un renforcement de l’exploitation capitaliste et une pression supplémentaire des patrons et des cadres sur les travailleurs et les syndicats de lutte. Il a aussi pour objectif de plafonner les indemnités prudhommales sur les licenciements sans cause réelle. Le MEDEF se réjouit d’avance de cette mesure qui permettrait de jeter à la rue n’importe quel travailleur sans avoir à rendre de compte, même devant la justice bourgeoise. Il souhaite aussi poursuivre les attaques antisyndicales qu’avait apportées la loi Rebsamen en fusionnant les représentations du personnel en une instance unique. Ainsi, moins de représentants du personnel, c’est moins de moyens pour défendre les salariés, et surtout c’est plus de moyens pour que le capital mène ces attaques.

À l’avenir, Macron prévoit aussi de réformer les retraites en tirant toujours plus vers le bas les pensions de retraites, en faisant travailler toujours plus les salariés. La sécurité sociale est aussi visée par Macron. Ainsi, c’est tous les acquis issus des luttes depuis 1936-1945 qui sont dans le collimateur du tout nouveau président. Macron, tout comme l’ex président Hollande va appliquer la politique du capital qui consiste comme le disait un représentant du MEDEF[3] à « sortir de 1945, et [à] défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance! »[4].

Préparer la mobilisation,
la riposte de classe

Le capital veut faire supporter les conséquences de sa crise aux travailleurs; les politiques mises en place depuis la crise de surproduction de 2008 n’ont pas d’autre but. C’est lui qui est responsable des milliers de licenciements, de la baisse des salaires… Le personnel politique bourgeois actuel comme par le passé est au service du capital. Il n’y a donc rien à attendre de ce gouvernement!

Mais il est des semeurs d’illusions du PCF ou de la France Insoumise qui font croire qu’il est possible de « construire une majorité de gauche de transformation » ou qu’« avec une majorité de transformation sociale, l’espoir renaitra » (L’Humanité, 24/05/17). Seule l’organisation de luttes extraparlementaires pourra stopper le rouleau compresseur capitaliste. L’expérience gouvernementale et majoritaire de Syriza en Grèce le montre bien. Une majorité sociale-démocrate se pliera aux exigences du capital.

Seul le développement des luttes contre les projets antiouvriers et antipopulaires peut parvenir à faire céder Macron. On l’a bien vu, même si la lutte du printemps n’a pas atteint son but, elle a précipité la faillite du Parti socialiste et obligé le capital à se recomposer autour de Macron. Dès maintenant préparons la riposte, organisons les solidarités autour des luttes qui existent, dans toutes les entreprises, pour nous donner au combat contre les ordonnances Macron toutes les chances d’être victorieux. C’est seulement avec cet esprit combattif, en tirant le bilan des luttes nationales précédentes que le mouvement ouvrier sera capable d’imposer ses vues et ses revendications.

À bas le gouvernement au service des monopoles capitalistes !

Combattons les ordonnances Macron !

Retrait des lois anti-ouvrières :

loi ANI, loi Macron-Rebsamen, loi travail !

 



[1]. Pierre Gattaz, président du Medef.

https://www.medef.com/fr/communique-de-presse/article/pour-retrouver-le-plein-emploi-reformons-rapidement-notre-marche-du-travail

[2]. La Loi du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi transpose l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013.

[3]. Denis Kessler, membre/vice-président du conseil national/conseil exécutif du CNPF/Medef, entre 1991 et 2002.

[4]. 4/10/2007.

https://www.challenges.fr/magazine/adieu-1945-raccrochons-notre-pays-au-monde-l-editorialiste_338714

https://www.challenges.fr/economie/les-4-piliers-de-la-securite-sociale-au-banc-d-essai_82929