Adresse du ROC-ML aux travailleurs

Vive le 1er Mai 2020
Le capitalisme-impérialisme est criminel par nature
Préparons les luttes qui nous attendent !

LA VOIX DES COMMUNISTES, mai 2020, no spécial

(Texte disponible sous forme de fichier PDF)

Camarades travailleurs,

Ce 1er Mai 2020 arrive dans des circonstances inattendues particulières, celles d’un confinement imposé au peuple de France, dont la "cause" serait l’épidémie de la COVID19.

Ce confinement interdit en effet toute manifestation collective des travailleurs comme c’est la tradition ouvrière du monde entier depuis plus d’un siècle. C’est en tout cas ce qu’a décidé le pouvoir politique au nom de la santé générale et de l’intérêt de la nation, toutes classes confondues.

Ce scénario correspond aux vœux de la bourgeoisie capitaliste confrontée depuis des mois aux luttes de la classe ouvrière et tous les travailleurs contre les politiques de régression sociale conduites par l’État dans tous les domaines, la plus récente étant celle des retraites. Pour le capital, cette épidémie est de ce point de vue providentielle, elle lui donne l’occasion de prendre des mesures contre les travailleurs en pouvant escompter que, compte tenu du contexte, elle ne susciteront aucune riposte de masse!

En y regardant de plus près, la situation révèle en fait toute la décrépitude, toute la turpitude et le caractère criminel du système capitaliste.

Pourquoi en effet le système de santé a‑t‑il été dans l’incapacité de faire face médicalement aux besoins sanitaires provoqués par l’épidémie? Uniquement par l’incompétence des autorités médicales et politiques? C’est ce que mettent en avant les "oppositions" réformistes au gouvernement macronien.

La vérité, c’est que cela fait des dizaines d’années que les structures hospitalières et de la recherche sont sabrées par les gouvernements successifs de gauche et de droite, au nom de la "rationalisation" des moyens, en fait de la baisse des investissements. Et ces politiques ne sont pas dues à des erreurs ou des négligences. Elles répondent de manière objective aux besoins du capital. Pourquoi en effet injecter des capitaux dans l’hôpital public et la recherche alors que le volume de main-d’œuvre disponible à exploiter par le capital est largement excédentaire (5 millions de chômeurs)? La réponse à cette question coule de source et prouve une fois de plus le caractère criminel du système capitaliste lui-même et des politiciens à son service.

À l’approche du "déconfinement" dicté par la reprise de l’activité économique qui devra succéder au creux de la crise, la bourgeoisie se livre à un matraquage idéologique visant à prévenir le retour des luttes de la classe ouvrière et des autres couches des travailleurs. Tous les moyens sont déployés dans ce sens ‑ les médias, mais aussi tous les pouvoirs intermédiaires, les associations et les syndicats réformistes sont mobilisés pour un seul objectif : que le peuple et en premier lieu la classe ouvrière accepte de "retrousser ses manches" pour relancer l’économie, c’est‑à‑dire relancer les profits capitalistes gelés le temps de la crise "sanitaire".

Au nom de l’union nationale, les organisations patronales et des partis de droite réclament déjà de nouveaux reculs sociaux et en particulier une remise en cause des 35 heures de travail par semaine. Ce n’est qu’un début.

Face à ces attaques, les travailleurs ne cèdent pas aux sirènes de la collaboration des classes comme le montre leur résistance dans les secteurs les plus exposés de la santé et du commerce.

Les intérêts du prolétariat sont en contradiction avec ceux de la bourgeoisie partout dans le monde. La solidarité des travailleurs s’exprime au niveau national et international. Ce premier mai les travailleurs ne cèderont pas aux sirènes du nationalisme qui culpabilise les étrangers (le virus serait chinois) et les immigrés. Ce que supportent les travailleurs en France, n’est pas différent de ce que supportent ceux d’Italie, d’Allemagne, des États-Unis, de Chine…

Les travailleurs doivent s’organiser pour répondre à toutes les attaques qui se préparent et rester mobilisés dans la continuité des luttes qui ont précédé l’épidémie de la COVID19. La bourgeoisie n’a pas d’autres choix que de faire porter aux travailleurs le poids de la crise de son système de production capitaliste en employant tous les moyens même les plus violents.

Là où les conditions sont réunies, quelle que soit la forme, mobilisons-nous pour que ce 1er Mai soit une manifestation de solidarité avec les prolétaires et les peuples opprimés du monde entier, une manifestation de lutte contre le capitalisme et l’impérialisme criminels.

Le capitalisme ne peut répondre aux besoins de l’humanité et même mal en point il ne s’écroulera pas tout seul, aussi chaque Premier Mai les travailleurs de tous les pays proclament "hautement et publiquement que les ouvriers apportent à l’humanité le printemps et la délivrance des chaines du capitalisme, qu’ils sont appelés à rénover le monde sur la base de la liberté et du socialisme"[1].

Rassemblement Organisé des Communistes Marxistes-Léninistes
25 avril 2020

Nul ne peut éteindre la lutte des travailleurs !

Vive le 1er Mai 2020 !

Prolétaire de tous les pays, unissez-vous !

À bas le capitalisme-impérialisme !

Vive le socialisme !



[1]. Tract "Vive le premier Mai" – avril 1912 – rédigé par J Staline. (Texte disponible sous forme de fichier PDF)