La signification économique de l’écologie
dans la restructuration de l’impérialisme mondial
LA VOIX DES COMMUNISTES, no 30, 2e semestre 2022 – p. 16-25
Dans un précédent article nous avions analysé la signification politique de l’écologie, la position des différents courants de la bourgeoisie et du réformisme sur la question[1]. Cette fois-ci nous nous concentrerons plus spécialement sur l’aspect économique de l’écologie dans la restructuration en cours de l’économie capitaliste mondiale en général, et avant tout au sein des grandes puissances impérialistes. Le but de cet article est de mettre à jour les contradictions qui existent entre le développement du système capitaliste et son prétendu "verdissement", afin de mettre à mal certaines idées et analyses erronées sur le sujet qui circulent dans le mouvement ouvrier mais aussi chez les communistes, et qui exercent une influence néfaste.
En effet de nombreux idéologues du réformisme, de l’altermondialisme etc. propagent des conceptions idéalistes sur les questions d’écologie, plus particulièrement en ce qui concerne le réchauffement climatique. Les concepts de "décroissance", ou encore de "capitalisme vert" avec toutes les nuances existant entre les deux, parasitent la juste compréhension du problème actuel. De plus, si, il y a encore 20 ou 30 ans, être "écologiste" était l’apanage de la gauche réformiste, et allait de pair avec une certaine critique du capitalisme, aujourd’hui l’ensemble des forces politiques bourgeoises se sont emparées du sujet et en font même parfois le coeur de leur programme. Il n’y a pas si longtemps, être "écologiste", lutter contre le réchauffement climatique, pour le recyclage etc., c’était un truc de "gauchistes" vivant plus ou moins à la marge du "système". Et voilà qu’aujourd’hui les grands monopoles qui depuis leur création exploitent sans vergogne les ressources humaines et naturelles de la planète, ainsi que les États grands pollueurs de la planète (les deux sont liés) font pour ainsi dire pénitence. Ils se targuent d’être engagés dans la voie des énergies renouvelables, de lutter contre la pollution sous toutes ses formes, ils signent des engagements internationaux sur la baisse des émissions de gaz à effets de serre etc. En même temps que la question écologique devient de plus en plus pressante, la question de sa compréhension et des manières de la résoudre se complexifie.
"Ce n’est pas parce que le changement climatique et la destruction des ressources de notre planète sont une réalité dangereuse pour l’humanité qu’il faut abandonner le raisonnement scientifique à la lumière du marxisme-léninisme", disions-nous dans notre précédent article sur le sujet de l’écologie. C’est sur cette base que nous avions entrepris la critique des positions politiques des principaux courants libéraux et réformistes bourgeois en matière d’écologie. C’est sur cette même base que nous allons maintenant tâcher d’analyser les fondements économiques de ces conceptions et de comprendre pourquoi la bourgeoisie et les capitalistes des principales puissances impérialistes se lancent dans ce qu’ils appellent eux-mêmes la "transition écologique". L’illusion d’un capitalisme "vert", "écoresponsable", "vertueux", aussi folle qu’elle puisse paraitre a fait depuis quelques années son chemin dans certaines couches de la population des principaux pays capitalistes/impérialistes ‑ non seulement auprès des masses mais aussi auprès de nombreux militants "écologistes". Le récent "verdissement" des entreprises, la propagande à tout-va dans les médias pour les voitures électriques, les éoliennes, la diminution des gaz à effet de serre et l’engagement des États à des investissements toujours plus grands vers la "transition énergétique" et une économie "décarbonée" ‑ tout ce remue-ménage amène certains à s’imaginer que le capitalisme pourrait amener la solution. La réponse est bien sûr : non.
La compréhension claire des contradictions du capitalisme est un préalable pour discerner en quoi, par essence, ce mode de production dans lequel nous vivons ne peut surmonter le réchauffement climatique et la destruction de la nature, pas plus qu’il ne saurait faire disparaitre l’antagonisme de classe entre la bourgeoisie et le prolétariat.
Il faut comprendre que le premier but du mode de production capitaliste est la recherche du profit maximal, sans cesse croissant. Que le profit provient en premier lieu de l’exploitation sauvage des prolétaires et des ressources naturelles par les capitalistes propriétaires de la terre et des moyens de production. Qu’en vertu de la contradiction fondamentale du capitalisme à savoir l’opposition entre le caractère social du travail et la propriété privée des moyens de productions, tout le profit produit par le travail commun de millions, de milliards d’hommes agissant sur la nature est accaparé par quelques-uns au détriment de l’immense majorité. Le développement du capitalisme a historiquement constitué un immense progrès en détruisant les vestiges du féodalisme et de l’économie de subsistance, il a permis une croissance jamais vue des forces productives de l’humanité. Cependant, en même temps que les forces productives, se développaient les contradictions inhérentes au mode de production capitaliste, et s’aiguisent de plus en plus. Aujourd’hui et cela depuis le début du 20e siècle le capitalisme est entrée dans le stade final de son évolution à savoir l’impérialisme, où les monopoles transnationaux des principaux pays impérialistes dominent tous les aspects de l’économie mondiale.
La restructuration actuelle du capitalisme est tout sauf un verdissement; elle est une réponse à la crise actuelle que traversent le capitalisme mondial et plus particulièrement l’impérialisme. Alors que la lutte pour le repartage des sphères d’influences des principaux pays impérialistes s’accentue au niveau mondial (la guerre menée actuellement par la Russie en Ukraine est un exemple révélateur parmi d’autres), une des questions au coeur de cette lutte est celle de l’énergie. En effet depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et avec les luttes de libération nationale qui ont abouti à une décolonisation partielle, les pays impérialistes ‑ notamment les anciennes puissances coloniales qu’étaient la France et l’Angleterre ‑ ont perdu la mainmise directe sur leurs accès aux sources d’énergie, dont le pétrole.
Origines et première phase de la restructuration
Le choc pétrolier de 1973, issu en grande partie de l’embargo organisé par les pays de l’OPEP, est le premier exemple de l’immense dépendance de l’impérialisme au pétrole d’une part, et d’autre part de la fragilité relative de sa domination sur les pays producteurs et donc sur son approvisionnement. Cet évènement loin d’être anodin a été le point de départ d’un changement de stratégie de l’impérialisme afin de maintenir pleine et entière sa domination. Les premières modifications dans la politique énergétique de l’impérialisme ont eu lieu à partir de la décennie 1970, à l’époque sans lien direct avec le réchauffement climatique ou la pollution industrielle, bien que ces sujets commençaient déjà à apparaitre sur le plan scientifique et politique. À cette époque l’aspect écologique de la politique énergétique des États impérialistes restait quelque chose de secondaire, voire totalement absent du discours politique de la bourgeoisie. Ce qui compte c’est l’indépendance "nationale" dans le domaine des énergies. Conjointement, la perspective de l’épuisement des ressources naturelles au premier rang desquelles se trouvent les énergies fossiles a aussi été un élément déterminant.
À titre d’exemple le recours aux centrales nucléaires, commencé dans les années 1970, constitue une réponse concrète à la dépendance de la France à l’importation de pétrole étranger. Un grand nombre d’États d’Europe de l’ouest dans la même situation allaient se tourner eux aussi vers des politiques énergétiques nouvelles, à l’instar de la RFA qui panachera les sources d’énergie nécessaires à sa production d’électricité entre charbon, gaz naturel et nucléaire. C’est à la même époque que les USA, premier producteur de pétrole mondial mais dont les réserves se tarissaient, se lanceront dans des recherches pour exploiter les schistes bitumineux. Parallèlement à cela un grand nombre de mesures visant à réduire la consommation de pétrole seront prises à tous les niveaux de l’économie par les pays impérialistes. C’est le cas de la réduction de la consommation en carburant pour les moteurs thermiques dans l’industrie automobile et dans les transports routiers, secteurs qui restaient complètement dépendants du pétrole. Notons tout de même que cette réorientation de la politique énergétique des puissances impérialistes n’a nullement induit une baisse générale de la consommation de pétrole au niveau mondial. Les effets dans ce sens se sont principalement fait sentir dans le cadre des pays impliqués. Par conséquent ces mesures d’envergure prises dans les pays les plus pollueurs de la planète n’ont eu aucune conséquence positive globale en matière d’environnement. Un grand nombre de transitions ou d’évolutions sont freinées par la puissance de monopoles représentant des pans entiers de l’économie nationale voir internationale et qui, contrairement à certains autres, n’ont pas d’intérêt immédiat à cette restructuration.
La phase actuelle de la restructuration et le rôle du facteur écologique
Depuis près de trente ans les préoccupations en matière d’écologie ont pris une place de plus en plus importante dans la sphère politique, notamment sous l’influence des recherches scientifiques internationales ayant démontré l’existence d’un réchauffement climatique en cours et le rôle de l’activité de l’Homme dans ce dernier. Aussi les conséquences de ce réchauffement étant de plus en plus visibles et dommageables, de manière objective et dans son propre intérêt la bourgeoisie au pouvoir ne pouvait plus feindre d’ignorer cette réalité. L’argument "écologique" de la préservation du climat est donc petit à petit devenu l’argument principal d’un développement plus avancé de la politique énergétique de l’impérialisme. Voilà pourquoi les principaux monopoles et les forces politiques de la bourgeoisie impérialiste s’en sont emparés activement depuis près de dix ans, les plus gros pollueurs et destructeurs de la nature sont devenus (en paroles) ses principaux défenseurs. Il faut dire qu’en Occident, plus particulièrement au sein de l’UE, l’argument écologique est un élément important des politiques économiques, l’ensemble des secteurs de l’économie étant soumis à un nombre sans cesse plus élevé de normes environnementales elles‑mêmes toujours plus sévères. Mais en dehors de leurs effets "écologiques" réels ou supposés celles-ci revêtent avant tout un caractère économique large, qui répond aux intérêts des gros capitalistes. Autrement dit la "transition écologique" en cours doit avant tout servir les intérêts des forces impérialistes en concurrence, renforcer les positions des uns vis‑à‑vis des autres dans la lutte pour le repartage des sphères d’influences au niveau mondial. Sur le site officiel de l’UE on peut lire en présentation de la rubrique "Environnement" que : "la croissance verte est au coeur des politiques de l’UE, afin de garantir que la croissance économique de l’Europe soit durable d’un point de vue environnemental". La notion de "croissance verte" ou encore celle de "capitalisme vert" sont ‑ malgré l’antagonisme entre les deux termes ‑ un élément de langage du capitalisme qui voudrait faire croire que l’on peut concilier le développement du capitalisme avec la protection de l’environnement et du climat. L’UE se félicite même d’être un exemple mondial dans ce domaine : "Les citoyens européens bénéficient de normes environnementales parmi les plus strictes du monde." Mais que signifient réellement d’un point de vue économique ces "normes environnementales" tant vantées par les autorités européennes? Est‑ce la preuve que le capitalisme peut être régulé dans "l’intérêt commun de l’humanité"? La question est si large et les facteurs si multiples qu’il nous est impossible dans le présent article d’en donner une vue d’ensemble au niveau mondial. Aussi dans le but d’éclaircir malgré tout notre raisonnement nous choisirons d’étudier un cas particulier qui nous semble suffisamment représentatif des mécanismes à l’oeuvre dans la restructuration actuelle de l’économie de l’impérialisme : l’industrie automobile de l’Union Européenne. Le choix de l’industrie automobile est motivé par le fait que c’est une industrie largement mondialisée, dont la production influe sur un grand nombre d’autres secteurs (métallurgie, informatique, ingénierie etc.) et qu’elle fait notoirement partie de celles qui sont les plus concernées par la "transition écologique" à cause de la part importante que la circulation automobile constitue dans l’émission de gaz à effets de serres. Le choix de l’UE repose sur le fait qu’en tant que bloc impérialiste à part entière elle constitue un ensemble pour lequel les ambitions "écologiques" et l’influence de l’écologie politique revêtent une envergure de premier ordre.
En avril 2019 a été adopté par le Parlement européen et le Conseil de l’UE un règlement concernant les voitures particulières neuves et les véhicules utilitaires légers neufs[2]. Les buts officiellement recherchés sont formulés comme suit :
Le présent règlement ouvre un chemin clair pour les réductions des émissions de CO2 du secteur du transport routier et contribue à la réalisation de l’objectif contraignant d’une réduction d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre dans l’Union pour l’ensemble de l’économie d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990, tel qu’il a été adopté dans les conclusions du Conseil européen des 23 et 24 octobre 2014 et approuvé, en tant que contribution prévue déterminée au niveau national de l’Union dans le cadre de l’accord de Paris, lors de la réunion du Conseil Environnement du 6 mars 2015.
Mais aussi :
Une transition réussie vers une mobilité à émission nulle nécessite une démarche coordonnée et un environnement propre à stimuler l’innovation et à préserver la primauté technologique de l’Union dans ce secteur. Cela passe notamment par des investissements publics et privés dans la recherche et l’innovation, l’augmentation de l’offre de véhicules à émission nulle et à faibles émissions, la mise en place d’une infrastructure de recharge et de ravitaillement en carburant, l’intégration dans les systèmes énergétiques, ainsi que l’approvisionnement durable en matériaux et la production durable, le réemploi et le recyclage des batteries en Europe. Les mesures prises en ce sens doivent être cohérentes au niveau de l’Union, ainsi qu’aux niveaux national, régional et local.
On constate à la lecture de ces lignes qu’il existe une forte pression règlementaire de l’UE, qui ne s’exerce cependant pas directement sur la production industrielle automobile en tant que telle mais de manière indirecte en limitant l’accès au marché européen au moyen de mesures concernant les véhicules et donc les constructeurs ‑ qui doivent être capables de répondre à ces contraintes normatives. Par une règlementation se voulant être protectrice du climat, l’UE applique économiquement parlant un "protectionnisme vert" par le biais de ses normes environnementales. Dans les faits les décisions appliquées par l’UE restreignent l’accès au marché automobile européen à la concurrence internationale, notamment des constructeurs chinois mais aussi indiens et dans une moindre mesure russes, qui produisent désormais d’énormes volumes de véhicules de bonne qualité à des prix défiant les concurrents. En l’absence de ces prescriptions environnementales (et dans une moindre mesure des exigences de sécurité qui jouent le même rôle) le marché européen serait ouvert à une grande quantité de véhicules bon marché, bien plus accessibles aux larges masses paupérisées d’Europe pour qui acheter une voiture neuve vendue par les marques bien connues Volkswagen, Renault, Stellantis (groupe réunissant depuis janvier 2021 PSA Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler) est devenu quasiment impossible. Cette perspective suscite des craintes parmi les monopoles de l’industrie automobile européenne, surtout allemands et français, qui perdraient une énorme part du marché automobile européen lequel constitue leur source historique de bénéfices.
Parallèlement à cela un grand nombre de normes s’appliquent aux véhicules anciens, notamment par le biais du contrôle technique automobile et des nouvelles ZFE (zones à faibles émissions) qui ont pour but de forcer les travailleurs les plus modestes à mettre au rebut des véhicules fonctionnels mais jugés dangereux ou surtout depuis quelques années polluants. L’objectif affiché là aussi est de limiter les émissions de gaz à effets de serres afin de contenir le réchauffement climatique, et de limiter les concentrations de polluants dans l’air dans un souci de santé publique. Évidemment en lui-même le but est noble, mais pourquoi ne pas développer par exemple un large réseau de transports collectifs efficaces et peu polluants dans les villes, ce qui aurait l’avantage ‑ outre la réduction de la pollution de l’air ‑ de réduire le trafic automobile et de fluidifier la circulation urbaine et périurbaine? Tout simplement parce que le capitalisme reste le capitalisme et que malgré les trésors d’hypocrisie dont il sait faire preuve, l’intérêt principal est ailleurs que dans les simples promesses "écologiques" de ce genre de mesures. Le marché automobile européen peine à se renouveler, les ventes de véhicules neufs ne cessent de diminuer depuis des années et le secteur se retrouve en crise. L’industrie automobile tourne au ralenti et cela sans compter les récentes difficultés d’approvisionnement de certains composants électroniques nécessaires à la fabrication des nouveaux modèles. Avec des normes sans cesse plus contraignantes excluant du marché automobile européen toujours plus de véhicules anciens en circulation, la règlementations environnementale appliquée dans les pays de l’UE stimule la vente de véhicules neufs et de ce fait joue le jeu des grands monopoles de l’industrie automobile en dopant leurs chiffres d’affaires. Lorsque la norme est inapplicable, notamment quand la paupérisation des masses travailleuses leur rend tout simplement impossible l’achat d’un véhicule neuf, les États subventionnent à coup d’argent publique l’industrie automobile sous forme de primes allouées aux acheteurs. "Prime à la casse", "prime à la conversion" etc. sont autant de mesures qui, sous couvert de permettre aux travailleurs et aux couches les plus pauvres de la population d’accéder à un véhicule neuf et "écologique", profitent aux capitalistes. L’argent de ces primes dont l’État capitaliste veut faire croire qu’il est un cadeau fait aux travailleurs dans l’intérêt commun, contre le réchauffement climatique et autres calamités, ne fait en réalité que transiter vers le vendeur : l’industrie automobile. Le cadeau n’est donc pas un cadeau fait au travailleur mais bien au capitaliste.
Mais les normes et règlementations environnementales européennes dépassent le simple cadre de l’industrie automobile et doivent répondre à des enjeux économiques beaucoup plus larges visant à renforcer la position du bloc l’impérialiste européen à l’échelle internationale. Dans ce cadre certaines mesures rentrent en contradictions momentanées avec les intérêts immédiats de la filière automobile. La décision prise par la Commission européenne d’interdire à l’horizon 2035 la vente de véhicules thermiques au profit du tout électrique fait pousser des hauts cris aux représentants de l’industrie automobile européenne. L’ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles) a déclaré à ce propos que tout simplement ce n’était "pas une solution rationnelle"[3]. Carlos Tavares, PDG de Stellantis, semble partager cet avis. Voici un commentaire à son égard[4] :
Carlos Tavares est connu pour ses positions favorables au moteur thermique, dont il a toujours estimé qu’il y avait encore des marges de progrès pour baisser leur impact environnemental. Mais l’accélération spectaculaire du marché de la voiture électrique, sous la pression des autorités publiques, le pousse à être beaucoup plus ambitieux sur cette technologie. S’il est prêt à engager Stellantis dans l’électrification, il continue à s’interroger sur les conséquences économiques de ce mouvement. Il a d’ailleurs renvoyé la balle dans le camp du gouvernement quant à l’avenir du site historique de Douvrain qui fabrique encore des moteurs thermiques. "Ce n’est pas moi qui décide de la fin des moteurs thermiques", a‑t‑il répondu à une journaliste locale l’interrogeant sur l’avenir de l’usine.
Plus concrètement la filière s’inquiète surtout de la possible intrusion du "made in China" sur le marché européen[5] : "pour des raisons de normes environnementales, il était souvent trop couteux pour les constructeurs automobiles chinois de développer des moteurs thermiques homologués en Europe", cependant "avec l’électrique, non seulement l’obstacle des normes de pollution vole en éclat, mais c’est toute la chaine de valeur de l’automobile qu’il faut repenser, de la R&D jusqu’à l’entretien-réparation en passant par la production ‑ autant dire qu’un boulevard s’ouvre pour de potentiels nouveaux entrants". Et ces aspects soulèvent un problème de taille : "de très nombreux constructeurs chinois ont accumulés des effets d’expérience hors norme par rapport à leurs homologues occidentaux, notamment dans la production de batteries, nerf de cette guerre de la mobilité électrique".
Or, les dirigeants de l’UE voient plus loin et surtout plus large que les monopoles de l’industrie automobile. Le passage au tout électrique pour le secteur automobile couplé aux investissements dans les énergies "décarbonées" contribuera de réduire la dépendance de l’UE aux importations de pétrole et de gaz, en provenance de Russie, adversaire impérialiste, mais aussi du Moyen-Orient et d’Afrique où l’UE perd de son influence politique et militaire au profit d’autres puissances comme la Chine et la Russie, ce qui a pour conséquence de fragiliser la sureté de ses approvisionnements.
Mais cette perspective soulève aussitôt la question de la dépendance aux "terres rares" (qui sont des métaux) indispensables dans la production des produits technologiques modernes, y compris des voitures électriques. Après un point haut de la production de terres rares par la Chine en 2010 (95 % du total mondial), la production documentée de ce pays compte pour 60 % du total mondial en 2021 [6]. Le problème posé a déjà un début de réponse dans l’extrait cité plus haut du règlement de l’UE puisqu’il évoque "l’intégration dans les systèmes énergétiques, ainsi que l’approvisionnement durable en matériaux et la production durable, le réemploi et le recyclage des batteries en Europe". Avec cette transition énergétique, l’UE tente donc de contrecarrer certains facteurs défavorables concernant sa position dans l’arène de l’impérialisme mondial plus qu’elle ne lutte effectivement contre le réchauffement climatique et autres plaies infligées à la nature.
La perspective du recyclage ou, plus savamment, de l’économie circulaire, constitue un thème de prédilection des écologistes. Pour eux c’est un élément important en lien avec l’objectif de sortir de la "société de croissance", condamnable selon eux. Mais les capitalistes, eux aussi, envisagent assez sérieusement d’intégrer dans les processus de production la récupération d’éléments provenant d’objets mis au rebut. Cependant, si le souci des écologistes est de réduire la consommation de ressources non renouvelables et la quantité de déchets, la préoccupation des capitalistes est de garder la maitrise de l’approvisionnement en ressources ‑ peu importe qu’elles soient renouvelables ou non, mais beaucoup importe qu’elles soient obtenues aux moindres frais. En ce qui concerne la croissance, pour les capitalistes ce terme est synonyme d’accumulation de capital par le biais des profits. De leur point de vue il ne peut donc nullement être question de décroissance, mais ils semblent voir l’avenir "circulaire" avec optimisme. La Commission européenne estime que les mesures en faveur de l’économie circulaire permettront d’augmenter le produit intérieur brut de l’Union européenne de 0,50 point par an d’ici à 2030 [7].
Au niveau international d’autres exemples de telles politiques sont tout aussi révélateurs des contradictions complexes et de l’hypocrisie éhontée sur ce sujet. Parallèlement à la concurrence interimpérialiste entre États et blocs régionaux au niveau mondial, est à l’oeuvre la compétition entre groupes industriels monopolistiques. C’est eux qui constituent l’élément fondamental, dominant, du système impérialiste mondial. Ils sont en concurrence entre eux, et l’interaction entre leur développement et la politique des États est complexe. Le cas de la Chine fournit un exemple.
La Chine, comme l’Union européenne, s’inscrit activement dans la restructuration de l’économie mondiale en relation avec les sources d’énergie. Ce qui se passe dans ce pays est symptomatique à divers égards.
On peut entre autre observer en quoi le "tout électrique" dans le domaine des voitures n’est pas automatiquement synonyme d’énergie "propre" : les voitures électriques fonctionnent avec des batteries, et celles‑ci nécessitent d’être rechargées périodiquement. Or la production d’électricité en Chine dépend encore en bonne partie de centrales à charbon, fortement génératrices de CO2.
Globalement, les particularités de la Chine ‑ pays de dimensions exceptionnelles, économie de "socialisme du marché" ‑ font que l’anarchie des rapports de production capitalistes se manifeste de manière spécifique.
Selon des données de septembre 2021, en Chine existent quelque 846 sociétés fabricant des voitures, dont plus de 300 offrent des voitures électriques[8]. Durant l’année 2020, la capacité de production pour ce type de voitures a été augmentée de quelque 5 millions d’unités, tandis que le nombre d’unités effectivement vendues correspond seulement à environ un quart de cette quantité. Selon les autorités de régulation, presque la moitié de la capacité était inutilisée. Le groupe BYD (acronyme pour "Build Your Dreams") est considéré comme le fabricant le plus important. 57,1 % du capital de BYD est coté en bourse de Hongkong, le principal investisseur par ce biais est Berkshire Hathaway Inc. avec 20,5 %[9]. Berkshire Hathaway est une société holding ayant de multiples filiales diversifiées et disposant d’un large portefeuille d’investissements; le groupe est dirigé par Warren Buffet.
Pour le secteur des voitures électriques en Chine, les faillites sont fréquentes[10]. Bordrin, fondée en 2016 par Huang Ximing, ancien cadre dirigeant de Ford, visait une production annuelle de 700.000 voitures dans trois usines. Mais la société a manqué de fonds et a été fermé avant même d’en produire un seul. L’usine de Nanjing de Yinlong New Energy Co. a été mise en marche en 2017 avec un investissement total prévu de 1,6 milliard de dollars. La production a été fixée à 30.000 véhicules utilitaires à énergie nouvelle, principalement des bus électriques, et il y avait également des plans de fabrication de batteries EV. La production devait démarrer en 2018 mais en 2019 l’usine s’est trouvée pratiquement abandonnée. Le groupe Evergrande est connu comme important acteur du secteur immobilier, mais a investi ces dernières années dans le tourisme, le numérique, l’assurance. Elle avait fondée en 2019 une filiale Evergrande New Energy Group[11]. Mais actuellement la marque ne commercialise toujours aucun véhicule et sa valeur boursière s’est rétrécie considérablement ces derniers mois, alors qu’Evergrande rencontrait de sérieux problèmes de trésorerie. Evergrande traine une dette estimée l’an dernier à 260 milliards d’euros.
Aux côtés des producteurs chinois de voitures, intervient Tesla. Le cas de ce groupe est significatif en ce qui concerne la double structuration du système impérialiste mondial. La Chine est une puissance impérialiste en franche concurrence vis‑à‑vis des USA. Tesla ainsi que globalement les entreprises détenues et dirigées par Elon Musk, notamment XSpace, ont leur base mondiale aux USA. Mais dans le secteur des véhicules électriques la Chine tend à devenir pour Tesla une base opérationnelle prépondérante, c’est‑à‑dire en pratique Tesla participe au rayonnement mondiale de l’impérialisme chinois. En effet Tesla a transféré son centre d’exportation de Fremont, en Californie, vers le site de Tesla à Shanghai[12]. Environ la moitié des 936.000 véhicules livrés par Tesla en 2021 provenaient de cette usine chinoise.
Musk fournit aussi un exemple instructif d’un autre point de vue, en ce sens qu’il se sert de la "transition écologique" comme argument promotionnel purement rhétorique. En mai de cette année, Musk s’est rendu au Brésil pour rencontrer le président Jair Bolsonaro. Il a notamment discuté la proposition que le Brésil utilise les services de SpaceX et du réseau satellite Starlink pour donner accès aux zones de la forêt amazonienne à l’éducation ainsi que pour détecter et combattre la déforestation illégale[13]. Compte tenu des orientations politiques formulées et mises en oeuvre par Bolsonaro, il s’agit là de cynisme éhonté. Sous la présidence de Bolsonaro la déforestation est en marche. Il pousse au développement commercial de la zone amazonienne par la voie de l’exploitation minière, de l’agriculture et l’élevage à grande échelle. "Là où il y a des terres autochtones, il y a de la richesse en dessous", a‑t‑il dit. En 2019, il se vantait d’avoir mis fin à des "amendes astronomiques" touchant les sociétés violant la législation environnementale. En 2020 il a soumis un projet de loi visant à la légalisation d’activités minières illégales. En 2022 il revient à la charge pour faire adopter une telle loi, autorisant les activités minières sur les terres des populations autochtones. La surveillance par satellite ne servirait pas à stopper la déforestation, mais à l’organiser "rationnellement".
La conclusion politique à tirer de cela
On voit bien que si l’on prend le temps d’analyser la question "écologique" du point de vue économique comme nous venons de le faire, le discours de la bourgeoisie capitaliste au pouvoir sur la "sauvegarde de notre planète", le "péril commun" et l’"urgence d’agir" se trouve bien vite mis à mal. Malgré tout le vert dont le capitalisme essaye de se couvrir à grand coup de bourrage de crâne dans les puissants médias de masse, le vernis cède lorsque l’on s’intéresse au fond de la chose. Pourtant l’illusion du capitalisme vert et écologique avec toutes ses nuances exerce une influence réelle néfaste auprès des masses populaires et jusque dans le mouvement ouvrier et communiste à des degrés divers au niveau mondial.
Pour la grande bourgeoisie libérale, c’est le développement du capitalisme qui apportera la solution aux problèmes écologiques, la solution du problème c’est le marché. Pour les réformistes il faut s’opposer au libéralisme, réguler le capitalisme, le contraindre à prendre en compte les problèmes écologiques au nom de l’intérêt commun de l’humanité. C’est cette dernière vision qui exerce le plus d’influence sur le mouvement ouvrier et communiste ainsi que chez les étudiants et les jeunes se disant parfois anticapitalistes. Son influence dans ces milieux réside principalement dans l’incapacité, voir le refus, de comprendre et d’analyser ce qu’est réellement le système capitaliste/impérialiste, ils adoptent donc en matière d’écologie comme sur d’autres sujet un point de vue bourgeois, non prolétarien.
Le propre du système capitaliste c’est l’anarchie dans l’organisation de la production. Dans ce cadre le développement des forces productives de la société humaine ne se fait pas et ne peut se faire de manière harmonieuse en fonction des besoins de l’humanité, mais de manière désorganisée sur la base d’une concurrence sur le marché entre les intérêts de capitalistes privés. Ce mode de fonctionnement ne saurait être modifié, ni même infléchi par une quelconque réforme ou législation nouvelle car il repose sur la contradiction fondamentale, inhérente au capitalisme : la contradiction entre d’une part le caractère social de la production, mettant en lien toujours plus d’hommes, développant toujours plus les forces productives de la société humaine, et d’autre part le caractère privé de la propriété des moyens de production et donc l’accaparation de toutes les richesses produites par un nombre toujours plus faible de grands capitalistes monopolistes.
Cet ordre des choses du capitalisme ayant atteint le stade final de son évolution : l’impérialisme, le rend non seulement intolérable et réactionnaire du point de vue de l’humanité travailleuse qu’il exploite et abrutit chaque jour, mais aussi néfaste à l’égard de toute vie sur Terre. Les êtres humains ont toujours, depuis les débuts de l’humanité, influé sur leur milieu, proportionnellement au développement de leurs capacités économiques. Et si pendant des siècles cette influence de l’Homme sur la nature est restée limitée du fait du faible et lent développement des forces productives de l’humanité durant une longue période historique, le capitalisme a changé la donne. Le grand mérite historique du capitalisme souligné par Marx, est qu’il a permis un développement large et rapide des forces productives comme jamais auparavant. Mais ce développement s’est fait de manière inégale, disproportionné, sans cohérence, sans soucis du bienêtre des masses et de l’avenir, motivé par la seule course au profit, et enfin et surtout limité par son propre cadre, c’est‑à‑dire les rapports de production capitalistes eux‑mêmes qui d’instrument de progrès sont devenus réactionnaires.
Le capitalisme à son stade actuel, celui de l’impérialisme, domine la planète depuis plus d’un siècle. Il a entre autres caractéristiques celle d’aggraver à l’extrême ses contradictions internes en socialisant toujours plus la production qui se "mondialise", et en restreignant toujours plus le cercle des gros capitalistes monopolistes parasites qui s’accaparent la richesse produite par les prolétaires du monde entier. C’est un capitalisme pourrissant[14] :
Le pourrissement et le caractère parasite du capitalisme se traduisent par le frein qu’opposent les monopoles au progrès technique et au développement des forces productives; par la transformation d’une série de pays bourgeois en Etats-rentiers qui vivent en exploitant les peuples des colonies et des pays dépendants; par le déchaînement du militarisme; par l’accroissement de la consommation parasite de la bourgeoisie; par une politique réactionnaire, intérieure et extérieure, des États impérialistes; par la corruption, par la bourgeoisie des pays impérialistes, d’une couche supérieure peu nombreuse de la classe ouvrière. Le pourrissement du capitalisme augmente la paupérisation de la classe ouvrière et des masses travailleuses de la paysannerie.
On pourrait rajouter à cette définition de l’impérialisme qu’il augmente l’exploitation des ressources naturelles de la Terre et la production de polluants en tous genres. L’influence de l’Homme sur la nature jusque et y compris sur le changement du climat est le fait de la société industrielle née du capitalisme. À ce stade du développement des forces productives de l’humanité, y compris sous une société socialiste, il est impossible que les activités humaines n’exercent aucune influence significative sur la nature. Mais en même temps que le développement des forces productives, les progrès techniques et scientifiques rendent possible de faire en sorte que les effets sur le climat et la nature ne soient plus accidentels, indépendants de notre volonté et néfastes, mais au contraire maitrisés consciemment, bénéfiques et harmonieuses, ayant pour but de répondre aux besoins de l’humanité[15] :
De quelque côté qu’on se tourne, on rencontre à chaque pas des problèmes que l’humanité est parfaitement en état de résoudre sur‑le‑champ. L’obstacle, c’est le capitalisme. Il a amassé des monceaux de richesses et a fait des hommes les esclaves de ces richesses. Il a résolu les problèmes techniques les plus compliqués et il a stoppé la mise en oeuvre des perfectionnements techniques parce que les grandes masses de la population sont plongées dans la misère et l’ignorance, parce qu’une poignée de millionnaires font preuve d’une lésinerie bornée.
Cette citation de Lénine résume la situation historique dans laquelle nous nous trouvons (toujours). La préoccupation principale de cette "poignée de millionnaires" aujourd’hui multimilliardaires n’est pas de "sauver la planète" mais de s’assurer le profit maximum dans cette crise climatique, de s’en sortir avantageusement par rapport à leurs concurrents. Et ceux qui comptent sur les États ou les institutions internationales pour ramener à la raison les capitalistes ou les contraindre à faire autrement dans "l’intérêt général", à une époque où l’interpénétration des monopoles privés et des appareils d’État, la subordination des seconds par les premiers ont atteint leur paroxysme, ‑ ceux‑là ne sont rien d’autre que des utopistes petits-bourgeois, des zéros en politique.
Ce qui apparait être une contradiction entre l’Homme et la nature trouve sa source au même point que la contradiction bien réelle entre le capital et le travail, entre le prolétariat et la bourgeoisie. Le seul moyen de résoudre ces contradictions est d’oeuvrer à l’édification de l’indépendance politique du prolétariat au travers de la grande idée du communisme, à la lumière de la science marxiste-léniniste qui arme le prolétariat et toutes les masses opprimées et exploitées de la planète pour mener jusqu’au bout la lutte de classe en cours afin de renverser définitivement le capitalisme/impérialisme et d’éliminer avec lui les maux qui l’accompagnent.
De manière objective[16] :
L’impérialisme aggrave à l’extrême les trois principales contradictions du capitalisme : 1° la contradiction entre le travail et le capital; 2° la contradiction entre les puissances impérialistes qui luttent pour la suprématie et en définitive pour la domination mondiale, et 3° la contradiction entre les métropoles et les colonies. L’impérialisme amène directement le prolétariat à la révolution socialiste.
Aujourd’hui ce qu’il nous manque le plus, c’est le facteur subjectif, c’est‑à‑dire l’indépendance politique et idéologique du prolétariat en tant que classe pour soi et non plus seulement en soi. Il faut réaliser la conscience du rôle historique de la classe ouvrière comme liquidatrice du vieux monde capitaliste pourri jusqu’à l’os et le regroupement de ses éléments les plus conscients et les plus combattifs au sein du Parti communiste, avant‑garde de combat des masses laborieuses dans leur luttes contre le capitalisme. C’est en construisant cela, en luttant classe contre classe pour le renversement du capitalisme et l’instauration du socialisme que nous pourrons enfin prendre en mains de manière résolue et efficace l’avenir de l’humanité sur des bases nouvelles : socialistes. C’est sur les nouvelles bases de cette société socialiste, débarrassée des exploiteurs et des tyrans monopolistes, des contradictions du capitalisme, que nous pourrons édifier le développement de l’humanité à un stade supérieur, développement qui ‑ nous en sommes convaincus ‑ sera à même de faire face aux défis actuels et futurs en matière d’environnement et de climat[17] :
Le but de la production est déterminé par les rapports qui découlent du caractère de la propriété des moyens de production. Si les moyens de production appartiennent à la bourgeoisie, la production a nécessairement pour but d’enrichir les détenteurs du capital, et les travailleurs [ainsi que la nature (rajouté par nous ‑ VdC)] c’est-à-dire l’immense majorité de la société n’interviennent que comme objet d’exploitation. […] Quand les moyens de production appartiennent au peuple laborieux, et que les classes exploiteuses ont été anéanties, la production sert les intérêts des travailleurs, c’est-à-dire de toute la société socialiste.
Ainsi après l’instauration du socialisme, les moyens de production et tout le pouvoir politique se retrouvant entre les mains des travailleurs, l’immense pouvoir des forces productives, de la technique et de la science mise en oeuvre de manière planifiée servira non plus les intérêts de quelques-uns mais ceux de la société toute entière. Cette transformation des rapports sociaux à l’échelle mondiale permettra la mise en oeuvre de politiques globales visant à avoir une influence bénéfique et consciente sur la nature et le climat de notre planète en harmonie avec les besoins des masses laborieuses.
Ces considérations relatives au climat, à l’environnement, à la planète, ramènent fondamentalement à la question de la révolution. Les communistes doivent placer toutes leurs forces dans la lutte classe contre classe afin de hâter le plus vite possible la révolution prolétarienne, la mort du capitalisme et l’établissement de la société socialiste, première phase du communisme.
Notes
[1]. La Voix des Communistes, n° 29, 2e semestre 2021, p. 15‑18.
https://rocml.org/wp-content/uploads/2021/10/VdC_2021-09_29.pdf
[2]. Règlement (UE) 2019/631 du Parlement européen et du Conseil paru au Journal Officiel de l’UE en date du 25 avril 2019.
https://eur-lex.europa.eu/eli/reg/2019/631/oj/fra
Extraits :
À partir du 1er janvier 2020, le présent règlement fixe un objectif à l’échelle du parc de l’Union de 95 g de CO2/km pour les émissions moyennes des voitures particulières neuves immatriculées dans l’Union et un objectif à l’échelle du parc de l’Union de 147 g de CO2/km pour les émissions moyennes des véhicules utilitaires légers neufs immatriculés dans l’Union, mesurés, jusqu’au 31 décembre 2020, conformément au règlement (CE) no 692/2008 et aux règlements d’exécution (UE) 2017/1152 et (UE) 2017/1153 et, à partir du 1er janvier 2021, conformément au règlement (UE) 2017/1151. […] Le présent règlement sera complété, jusqu’au 31 décembre 2024, par des mesures additionnelles visant à réaliser une réduction supplémentaire de 10 g de CO2/km, dans le cadre de l’approche intégrée de l’Union visée dans la communication de la Commission du 7 février 2007 intitulée "Résultats du réexamen de la stratégie communautaire de réduction des émissions de CO2 des voitures et véhicules commerciaux légers".
[3]. Article "Constructeurs automobiles européens et compagnies aériennes critiquent les propositions de loi pour le climat de Bruxelles", Le Monde, 14/7/2021.
[4]. Article "Stellantis : le cri d’alarme de Carlos Tavares contre le durcissement des règles CO2", La Tribune, 2/7/2021.
[5]. https://www.xerficanal.com/economie/emission/Philippe-Gattet-Le-vehicule-electrique-favorise-l-invasion-du-made-in-China-en-Europe_3749812.html
[6]. https://geology.com/articles/rare-earth-elements/
[7]. Article "L’intérêt de miser sur l’essor de l’économie circulaire", Le Monde, 8/1/2022.
[8]. https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-09-20/deserted-factories-show-how-china-electric-car-boom-went-too-far
[9]. Données au 17/06/2022.
https://www.zonebourse.com/cours/action/BYD-COMPANY-LIMITED-5640763/societe/
[10]. https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-09-20/deserted-factories-show-how-china-electric-car-boom-went-too-far
[11]. https://blazetrends.com/china-on-the-verge-of-bankruptcy-evergrande-launches-into-electric-cars/
[12]. https://www.businessinsider.com/half-of-teslas-2021-deliveries-from-china-shanghai-export-hub-2022-1
[13]. https://www.cnbc.com/2022/05/20/elon-musk-visits-brazil-to-discuss-amazon-with-bolsonaro.html
[14]. Académie des sciences de l’U.R.S.S., Manuel d’économie politique, Partie "Résumé du chapitre 20"; Paris, Éditions sociales, 1956.
https://d-meeus.be/marxisme/manuel/manuelfull.html
[15]. V. I. Lénine : "La barbarie civilisée" (1913); Oeuvres, t.19; Paris, Éditions sociales, 1967; p. 418.
[16]. Manuel d’économie politique, ibid.
[17]. Manuel d’économie politique, op. cit., Partie "29.2. Les traits essentiels de la loi économique fondamentale du socialisme".