Juin 1944, débarquement en Normandie :
Contre la falsification de l’histoire

Le 6 juin 2019 en France, les dirigeants des puissances occidentales fêtaient en grande pompe le 75e anniversaire du "D-Day", le débarquement des alliés anglo-américains en Normandie. Cette commémoration des 75 ans du débarquement, comme les précédentes, a été l’occasion d’une révision complète de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, visant à minimiser, à faire oublier le rôle historique de l’Union soviétique et de l’Armée rouge ainsi que des mouvements de résistance communistes/antifascistes dans toute l’Europe occupée y compris en France, et à présenter les alliés anglo-américains comme les seuls libérateurs de l’Europe de la terreur fasciste hitlérienne.

Cette falsification honteuse de l’histoire du second conflit mondial, accentuée pendant la guerre froide, a fini par porter ses fruits puisque depuis de nombreuses années les États-Unis d’Amérique sont vus comme les principaux artisans de la victoire de 1945 dans de nombreux pays dont la France, alors qu’ils n’ont causé que 10-15 % des pertes militaires allemandes durant le conflit.

Sans minimiser le rôle historique et stratégique du débarquement de Normandie sur le cours de la guerre et son impact militaire et encore moins le sacrifice des soldats américains, nous nous devons de rétablir la vérité.

En vérité c’est l’Union soviétique, le premier État socialiste du monde, le Parti communiste, et son secrétaire général J. Staline, qui ont eu à supporter l’invasion sans déclaration de guerre de la plus grande force armée du monde : le 22 juin 1941 à 4 heures du matin plus de 3,5 millions de soldats allemands ainsi que leurs alliés roumains, finlandais, italiens, hongrois etc. équipés de milliers d’avions, de blindés et de canons se lançaient à l’assaut de l’URSS dans ce qu’Hitler avait défini très tôt comme une "guerre d’extermination". Malgré des pertes énormes et la désorganisation des premiers jours, la résistance héroïque de l’armée rouge et ses sacrifices sans pareils devaient faire échouer les plans des hitlériens. Les envahisseurs fascistes ont été défaits devant Moscou, dans Stalingrad, arrêtés devant Leningrad et finalement repoussés de Koursk à Varsovie, puis en passant par Sofia, Bucarest, Prague, Budapest, Vienne et finalement anéantis dans le cœur de l’Allemagne national-socialiste : Berlin.

Plus de 20 millions de citoyens soviétiques dont plus de 2 millions de membres du Parti communiste ont payés de leur vie la victoire sur l’Allemagne national-socialiste et la libération de l’Europe centrale et de l’Est.

Dans les pays occupés, la résistance à l’envahisseur s’est organisée dès les premiers jours autour des partis communistes suivis d’autres composantes progressistes et antifascistes. En France c’est le Parti communiste avec les formations de Francs-Tireurs et Partisans ‑ auxquelles participaient des groupes de la Main d’œuvre immigrée (MOI), organisation dépendant de l’Internationale Syndicale Rouge ‑ qui s’imposera dès le début et jusqu’au débarquement des alliés comme le fer de lance de la lutte contre l’occupant fasciste allemand et les collaborateurs vichystes. C’est lui qui payera le plus lourd tribut en nombre de combattants. Les résistants communistes français seront les premières victimes de la Gestapo allemande et des brigades "spéciales" des préfectures de police françaises, les premières victimes des tortures et des assassinats perpétrés par les bourreaux national-socialistes qui lui vaudront son surnom de Parti des fusillés.

L’histoire révisée qui nous est contée aujourd’hui ne se contente pas de poursuivre des buts politiques anticommunistes, mais crache sur la mémoire de tous ces hommes et ces femmes, pour beaucoup des communistes, qui ont toujours combattu le fascisme dès avant la guerre et qui ont combattu avec les alliés anglais et américains jusqu’à l’écrasement complet l’Allemagne hitlérienne.