Appel à manifester contre le coup d’État politique en Turquie
Rassemblement à Paris le 14 mai à 15 h – Place de la République
Voici des extraits d’un appel signé par Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, coprésidents du Parti démocratique des peuples (en turc : Halkların Demokratik Partisi – HDP, en kurde : Partiya Demokratîk a Gelan).
[…] Le président Erdoğan et le gouvernement AKP ont pratiquement subordonné la justice turque à l’exécutif par plusieurs interventions gouvernementales et juridiques au cours de ces deux dernières années.
Maintenant, une motion récente par le gouvernement de lever l’immunité législative cherche à évincer l’opposition politique du parlement. Si adoptée, par l’ajout d’une clause provisoire, cette motion va servir à suspendre l’article 83 de la Constitution, qui garantit l’immunité parlementaire.
[…] Nous considérons cette motion comme une tentative de coup politique pour complètement détruire la séparation des pouvoirs en subordonnant le pouvoir législatif à l’exécutif et en laissant le législatif à la grâce d’un pouvoir judiciaire bien politisé et partial. En cas de succès, ce coup serait une étape la plus cruciale pour Erdoğan pour remplacer le système parlementaire de la Turquie, avec un système présidentiel absolutiste dans lequel les pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif seront pratiquement monopolisés par le Président lui-même.
[…] Cette motion vise à détruire est l’opposition du HDP au parlement. Malgré le seuil électorale antidémocratique de 10 %, les arrestations massives, l’emprisonnement de milliers de nos dirigeants, les membres et les électeurs, les centaines d’attaques physiques sur nos bureaux, et la criminalisation et nous désignant comme bouc émissaire, le bloc Erdoğan-AKP n’a pas réussi à nous empêcher d’entrer dans le parlement lors des élections du 7 Juin et 1er Novembre 2015.
[…] Nous vous rappelons que la révocation de l’immunité parlementaire et l’emprisonnement des députés kurdes de DEP en 1994, sous prétexte de "lutte contre le terrorisme" était à la fois un symptôme et stimulant de l’une des périodes les plus violentes du conflit kurde-turc. Dans le virage totalitaire que le système politique turc a pris récemment, celui qui critique le bloc Erdoğan-AKP est étiquetée comme un "terroriste" ou "sympathisant du terrorisme". La fermeture de la représentation parlementaire à l’opposition politique rendra les Kurdes et d’autres populations marginalisées de la Turquie encore plus vulnérables à de graves formes de violence d’État et de répression. […]
Nous invitons toutes les personnes et institutions embrassant les valeurs démocratiques universelles à prendre des mesures immédiates et concrètes, fortement élever la voix, et se tenir en solidarité avec notre lutte contre le coup d’État politique destiné contre le parlement et le HDP !