Après l’assassinat de Clément Méric

Jeudi 6 juin 2013, Clément Méric, étudiant militant antifasciste est mort des suites d’une attaque préméditée menée par un groupe organisé de fascistes, la veille, à Paris.

Le ROCML s’incline devant le sacrifice de ce jeune militant tué pour ses idées généreuses.

Il exprime ensuite son dégout et son indignation devant l’acte odieux motivé par l’idéologie fasciste revendiquée par ses assassins.

Il accuse les responsables politiques de ce pays, la France, de laisser agir les groupuscules fascistes dont les dirigeants et les membres ne peuvent pas être inconnus de la police.

Ses militants ont participé et participeront aux hommages rendus à ce jeune militant assassiné.

Pour autant, le ROCML pense que ce tragique évènement n’implique pas que le fascisme, en tant que forme particulière, terroriste, de la dictature d’État de la bourgeoisie soit à l’ordre du jour dans ce pays. Ceux qui agitent cet épouvantail se trompent ou manipulent.

Le fascisme, en effet est le dernier recours pour la bourgeoisie pour maintenir sa dictature de classe quand son État est menacé par le mouvement ouvrier révolutionnaire. Les illusions de la démocratie sont bien plus efficaces en effet quand elles peuvent encore tromper les exploités et les éloigner de la révolution.

Or, bien que la crise profonde et prolongée du système capitaliste contienne les bases objectives du renversement du système capitaliste, le mouvement ouvrier, dominé par l’idéologie bourgeoise, n’a pas encore aujourd’hui pour but de conquérir pour lui‑même le pouvoir politique pour renverser le système capitaliste. La grande bourgeoisie peut encore dormir tranquille.

L’extrême droite institutionnelle et les groupes fascistes radicaux sont, il est vrai, des armes que la bourgeoisie n’hésitera pas à utiliser quand ce sera nécessaire pour elle. Et c’est pour cela qu’il faut les combattre. Mais cette nécessité n’existe pas aujourd’hui pour la bourgeoisie de recourir au fascisme pour assurer sa dictature de classe.

Pour autant, les groupes fascistes existent. Ils se nourrissent du racisme et du chauvinisme qui prospèrent sur le terreau de la crise et la politique des partis de droite et de gauche qui alternent au pouvoir. Entre une évacuation d’un camp de Roms par des centaines de policiers armés, l’expulsion d’immigrés sans-papiers ou l’emprisonnement illégal à vie d’un militant de la liberté comme Georges Ibrahim Abdallah pratiqués sous la houlette de Manuel Valls, et une attaque physique d’une bande fasciste contre un militant qui défend les victimes de ces violences "républicaines", y a‑t‑il une différence de nature? Non, simplement une différence de degré.

C’est entre autre pour cela que le ROCML considère comme méprisables les discours hypocrites de récupération électoralistes proférés par l’ensemble des partis institutionnels qui sont tous d’accord, sur le fond pour garantir l’ordre bourgeois.

Pour les communistes, il s’agit de combattre jusqu’à sa destruction le système qui nourrit la bête immonde. Leur tâche centrale actuelle est de construire l’avant-garde organisée du prolétariat, pour la révolution socialiste, et d’entrainer les ouvriers dans la lutte classe contre classe. Ils ne doivent pas se laisser détourner des tâches liées à cet objectif par la défense de la démocratie bourgeoise contre un danger fasciste imminent imaginaire.

Pour le ROCML, la meilleure façon de combattre le danger du fascisme, c’est de développer le mouvement ouvrier sur une ligne classe contre classe et de construire l’organisation communiste du prolétariat.

Sans ces conditions, tout front antifasciste dirigé par la petite bourgeoise démocrate, ne peut ébranler le pouvoir de la bourgeoisie et s’opposer avec succès aux forces d’obédience fasciste dirigées et soutenues matériellement par la bourgeoisie monopoliste.

 

Rassemblement Organisé des Communistes Marxistes-Léninistes
9 juin 2013