Barbarie policière à Aulnay-sous-Bois :
La vraie nature de l’État bourgeois
Le jeudi 2 février 2017 un homme de 22 ans a été victime, sans aucune raison, d’une violence insoutenable de la part de quatre policiers. Ces derniers ont inséré une matraque dans le fessier du jeune homme, provoquant des blessures graves : une lésion du canal anal de dix centimètres de profondeur qui lui vaut, à ce stade, soixante jours d’interruption totale de travail. La scène a été filmée et ne laisse guère de doutes quant à la nature barbare de cet acte.
Cependant la machine de la désinformation est déjà en marche. Le parquet de Bobigny qui avait ouvert une information judiciaire le samedi 4 février pour "viol en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique" a requalifié le lendemain les faits, pour trois des policiers, en "violences volontaires en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique". La justice bourgeoise accrédite déjà la thèse ridicule que le pantalon de la personne interpelée aurait glissé "tout seul" et que le policier n’avait pas l’intention de frapper à cet endroit!
Nous savons déjà comment cette histoire risque de se terminer. Comme dans l’affaire Adama Traoré la justice se contentera d’adresser un blâme ou de blanchir les auteurs des faits. L’impunité des forces de police dans ce genre d’affaire est à la fois révoltante et révélatrice de la nature de l’appareil sécuritaire : le rôle de toute police, en pays capitaliste, est fondamentalement de protéger, non pas les citoyens, mais l’ordre social bourgeois injuste et inégalitaire. Sa mission implique donc de museler la voix des opprimés et de leur faire sentir qu’il est vain de se révolter, et ceci y compris aux moyens d’exactions, de brimades quotidiennes (comme les contrôles "au faciès" qui empoisonnent la vie quotidienne de la jeunesse populaire), de meurtres ou de viols. Pour preuve l’utilisation par les policiers de tir à balles réelles lors des nuits suivantes à Aulnay pour disperser les "émeutiers".
La "lune de miel" entre la police et le peuple, vendue par les médias depuis les attentats de Charlie Hebdo, s’était déjà émoussée avec la violence de la répression lors du mouvement El Khomri. Les bavures policières récurrentes et l’absence de justice pour les victimes démontrent qu’il ne faut pas "embrasser un flic" mais dénoncer et combattre sans répit les violences policières qui sont l’expression de la domination de la bourgeoisie sur l’ensemble de la société.
Assez de l’impunité des forces de répression !
Solidarité totale à Théo et à toutes les victimes
des violences policières !
Renforçons la lutte et l’organisation
contre cet ordre bourgeois injuste et inégalitaire !