Communiqué du ROCML sur les attentats meurtriers en Turquie
En Turquie, le 10 octobre 2015 un carnage a été perpétré dans le centre d’Ankara, où un cortège de manifestants pour la paix se préparait. Parmi les organisateurs, outre des syndicats, figurait le Parti démocratique des peuples (HDP).
Selon l’information fournie par le HDP, on dénombre déjà 128 morts, des centaines de blessés, dont des dizaines de blessés graves.
Nous présentons notre solidarité et nous partageons la douleur des familles et des peuples de Turquie.
Ce double attentat à la bombe qui a couté plus de cent vies, n’est pas le premier.
Rappelons, pour l’année en cours, la tragédie de Suruç (en face de Kobanê) le 20 juillet qui a fait 33 morts, le double attentat à la bombe à Diyarbakır (capitale du Kurdistan coté Turquie) le 5 juin, là aussi dans un meeting du HDP, sans oublier les attaques policières permanentes contre les manifestants à Istanbul et Hakkâri (à l’extrémité du Kurdistan).
Après que le 7 juin 2015 l’AKP a perdu la majorité absolue au parlement, le pouvoir a accentué la pression contre les mouvements progressistes, communistes et kurdes. Depuis des mois que le peuple kurde réclame l’autogestion de son territoire, des centaines d’arrestations ont eu lieu, y compris parmi les élus comme les maires ou conseillers municipaux du Kurdistan.
Aussi la condamnation des actes "terroristes" par les médias occidentaux, des hommes politiques occidentaux ne saurait occulter les actes terroristes du pouvoir. L’identité véritable des responsables de cet attentat est secondaire face à la responsabilité flagrante des forces dirigeantes réactionnaires au pouvoir en Turquie.
La bourgeoisie turque n’a pas digéré la victoire du HDP le 7 juin (81 députés au parlement), une première dans l’histoire de la Turquie pour les représentants d’une large alliance des peuples turc et kurde. Cela est passé sous silence en Occident.
La bourgeoisie turque qui n’a pas été capable de consolider un gouvernement à son service, utilise la terreur pour faire reculer le mouvement populaire qui s’est amplifié depuis les évènements du parc Gezi (quartier de Taksim) à Istanbul, en mai 2013. Ce n’est pas nouveau dans l’histoire de la Turquie : le massacre de la place de Taksim le 1er mai 1977 (au moins 34 morts), de Maraş en 1978 (des centaines de morts), de Sivas (Madımak) en 1993 (37 personnes brulés vives) en témoignent… et la liste est longue.
Ne tenant pas compte du cessez-le-feu décidé par le PKK, l’État turc a mis la fin à la période de négociations et repris la lutte armée contre le peuple kurde sous prétexte de lutter contre le terrorisme.
Combien d’activistes de l’EI la Turquie a‑t‑elle mis hors d’état de nuire ou arrêté? 0000000,00 et encore 0!
Combien de militants progressistes, communistes, kurdes, l’État turc a‑t‑il emprisonnés et tués : plusieurs centaines, y compris des victimes de Suruç et même des députés communistes turcs.
Les choses sont claires! Les actes terroristes sont du côté du pouvoir réactionnaire turc et les attentats terroristes sont des actes qui renforcent sa politique de répression contre les peuples de Turquie.
L’État turc est seul responsable de ce massacre, quels qu’en soient ses sous-traitants comme l’EI ou ses agents à l’intérieur du pays!
Ce n’est pas à l’État turc qu’il faut envoyer les condoléances, mais aux peuples de Turquie et en particulier au HDP.
Rassemblement Organisé des Communistes Marxistes-Léninistes (France)
11 Octobre 2015
Vive le la lutte des peuples en Turquie !
Vive la lutte pour la démocratie et le socialisme en Turquie !
Vive la lutte de peuple kurde et son choix !