Patrick Kessel
Pour une histoire du Parti communiste français
Annexes à la partie I
ANNEXE I
LES VINGT ET UNE CONDITIONS D’ADMISSION À LA IIIe IC
L’Humanité, 8 octobre 1920
À la prière de la CAP (Commission administrative permanente) publication dans l’Humanité des 21 conditions… traduites de l’italien [1]. Cette publication des thèses votées par le IIe Congrès de l’lC peut donc être considérée comme la version officielle du Parti socialiste, celle que les militants ont connue.
Préambule
Le premier Congrès de l’Internationale Communiste n’avait pas posé de conditions précises pour l’admission à la IIIe Internationale. Jusqu’au moment de la convocation du premier Congrès, il n’existait dans la plupart des pays que des tendances et des groupes communistes.
Le second Congrès de l’Internationale Communiste s’est réuni dans de tout autres conditions. Dans la plupart des pays, il y a actuellement non seulement des courants et des tendances communistes, mais des partis et des organisations communistes.
Fréquemment s’adressent aujourd’hui à l’Internationale Communiste des partis et des groupes qui, naguère encore, appartenaient à la IIe Internationale, qui maintenant veulent entrer dans la IIIe Internationale mais qui, en réalité, ne sont pas encore devenus communistes.
La IIe Internationale est définitivement détruite. Les partis intermédiaires et les groupes du « Centre », qui voient qu’à la IIe Internationale manque désormais la moindre probabilité de vie, tentent de s’appuyer sur l’Internationale Communiste, laquelle devient de plus en plus forte. Ils espèrent y conserver, dans l’avenir, une « autonomie » qui leur garantira la possibilité de pratiquer leur vieille politique opportuniste ou « centriste ». En quelque façon, l’Internationale Communiste est maintenant à la mode.
Le désir de certains groupes dirigeants du « Centre » d’entrer dans la IIIe Internationale est une confirmation directe du fait que l’Internationale Communiste s’est acquis les sympathies de la majorité écrasante des ouvriers conscients de classe du monde entier, et qu’elle est une puissance qui croît de jour en jour.
L’Internationale Communiste est menacée du péril d’être diluée par l’apport d’éléments hésitants et indécis, qui ne sont pas encore définitivement libérés de l’idéologie de la IIe Internationale.
En outre, dans certains grands partis (Italie, Suède, Norvège, Yougoslavie, etc.) dont la majorité se place sur le terrain du communisme, il est resté jusqu’à ce jour une forte aile réformiste et sociale pacifiste, qui n’attend que le moment favorable pour relever la tête et commencer le sabotage actif de la révolution prolétarienne, venant ainsi en aide à la bourgeoisie et à la IIe Internationale.
Aucun communiste ne doit oublier les enseignements de la République soviétiste de Hongrie. Le prolétariat hongrois a payé bien cher la fusion des communistes hongrois avec des soi-disant social-démocrates de « gauche ».
En conséquence, le deuxième Congrès de l’Internationale Communiste juge nécessaire de fixer avec la plus grande précision les conditions pour l’admission de nouveaux partis et rappeler à ceux des partis qui sont déjà adhérents les devoirs qui leur sont imposés.
Le deuxième Congrès de l’Internationale Communiste pose les conditions suivantes pour l’adhésion à l’Internationale Communiste:
1. Toute la propagande et l’agitation doivent avoir un caractère communiste réel et se conformer au programme et aux décisions de la IIIe Internationale. Tous les journaux du parti doivent être dirigés par des communistes authentiques, ayant donné les preuves de sacrifice à la cause du prolétariat. On ne doit pas parler de la dictature du prolétariat comme d’une simple formule apprise de mémoire, mais elle doit être propagée de telle sorte que sa nécessité apparaisse pour tous les simples ouvriers, ouvrières, soldats et paysans, en face des faits quotidiens de la vie qui doivent être observés par notre presse systématiquement et employés jour après jour.
La presse périodique et non périodique, ainsi que toutes les publications du parti doivent complètement dépendre du Comité central du parti, même si, à ce moment-là, l’ensemble du parti est légal ou illégal. Il est inadmissible que les éditions puissent mésuser de leur autonomie pour conduire une politique qui ne réponde pas complètement à celle du parti.
Dans les colonnes des journaux, dans les réunions publiques, dans les syndicats et les coopératives, partout où les adhérents à la IIIe Internationale pénètrent, il est nécessaire de marquer au fer rouge, systématiquement et impitoyablement, non seulement les bourgeois, mais leurs complices, les réformistes de toute nuance.
2. Toute organisation voulant adhérer à l’Internationale Communiste doit régulièrement et méthodiquement écarter de tous les postes plus ou moins responsables du mouvement révolutionnaire (organes du parti, rédactions, syndicats, groupes parlementaires, coopératives, administration communale) les réformistes et les gens du Centre et les remplacer par des communistes éprouvés et cela sans se laisser arrêter, surtout au début, par le fait qu’il faudrait remplacer des opportunistes « expérimentés » par de simples ouvriers tirés de la masse.
3. Dans presque tous les pays d’Europe et d’Amérique, la lutte de classes entre dans la phase de la guerre civile. En de telles circonstances, les communistes ne peuvent avoir aucune confiance dans la légalité bourgeoise. Ils ont le devoir d’organiser parallèlement un appareil d’organisation illégale qui au moment décisif aidera le parti à remplir son devoir à l’égard de la Révolution. Dans tous les pays où l’état de siège et les lois d’exception ne permettent pas aux communistes de poursuivre légalement leur tâche, il est absolument nécessaire de combiner l’activité légale avec l’activité illégale.
4. Le devoir de propager les idées communistes fait un devoir spécial de poursuivre une propagande énergique et méthodique dans l’armée. Là où cette propagande est interdite par les lois d’exception, il faut la poursuivre illégalement. Ne pas remplir cette tâche équivaudrait à une trahison du devoir révolutionnaire et serait incompatible avec l’adhésion à la IIIe Internationale.
5. Une agitation systématique et méthodique est nécessaire dans les campagnes. La classe ouvrière ne pourra vaincre si elle n’a derrière elle le prolétariat des champs, pour le moins une partie des paysans pauvres, et si elle ne s’est assurée la neutralité du reste de la population des villages par sa politique. La tâche des communistes dans les campagnes acquiert actuellement une importance première. Elle doit être entreprise principalement avec l’aide des ouvriers révolutionnaires communistes ayant des liens avec la campagne; renoncer à ce travail ou l’abandonner à des indifférents ou des demi-réformistes équivaut à renoncer à la révolution prolétarienne.
6. Chaque parti désirant adhérer à la IIIe Internationale a le devoir de démasquer non seulement le social-patriotisme déclaré, mais encore l’insincérité et l’hypocrisie du social-pacifisme, le devoir de montrer systématiquement aux ouvriers que sans le renversement révolutionnaire du capitalisme aucun arbitrage internationale, aucune convention sur la limitation des armements, aucun renouvellement « démocratique » de la Société des Nations ne serait à même d’empêcher une nouvelle guerre impérialiste.
7. Les partis désirant être admis dans la IIIe Internationale sont obligés d’admettre une complète rupture avec le réformisme et avec la politique des centristes et de faire la plus large propagande dans les sections du parti en faveur de cette rupture. Sans cela une action Communiste cohérente est impossible.
L’Internationale Communiste réclame cette rupture sans réserve et définitive dans le plus bref délai. L’Internationale Communiste ne peut tolérer que des opportunistes notoires tels que Turati, Kautsky, Hilferding, Hillquit, Longuet, MacDonald, Modigliani, etc., aient le droit d’être reconnus membres de la IIIe Internationale. Cela ne pourrait que conduire à ce que la IIIe Internationale devienne, à un haut degré, semblable à la défunte IIe Internationale.
8. Dans la question des colonies et des nations opprimées, il est nécessaire qu’une attitude particulièrement marquée et claire soit prise par les partis des pays dont la bourgeoisie est en possession de colonies et opprime d’autres nations. Tout parti qui désire appartenir à la IIIe Internationale est tenu de démasquer les manigances de « ses » impérialistes dans les colonies, d’appuyer non seulement par des paroles, mais par des faits, les mouvements libérateurs des colonies, d’exiger l’expulsion de ses impérialistes nationaux hors des colonies, de cultiver dans le coeur des ouvriers de son pays des relations vraiment fraternelles avec les populations ouvrières des colonies et des nations opprimées et de mener, dans les troupes de son pays, une agitation systématique contre toute oppression des peuples coloniaux.
9. Chaque parti désirant appartenir à l’Internationale Communiste doit déployer systématiquement et fermement une activité communiste dans les syndicats, dans les conseils ouvriers et les conseils de fabrique, dans les coopératives et autres organisations de masse des ouvriers. À l’intérieur de ces organisations, il est nécessaire de créer des noyaux communistes qui, par une activité incessante et tenace, doivent gagner ces groupements à la cause communiste. Ces noyaux ont le devoir, dans leur activité quotidienne, de démasquer la trahison des social-patriotes et les hésitations des centristes. Ces noyaux communistes doivent être complètement subordonnés au Parti.
10. Chaque parti appartenant à l’Internationale Communiste a le devoir de mener une lutte opiniâtre contre « l’Internationale » des fédérations syndicales jaunes d’Amsterdam. Il doit faire une propagande énergique parmi les ouvriers syndiqués pour démontrer la nécessité de la rupture avec l’Internationale jaune d’Amsterdam. Par tous les moyens, il doit soutenir l’Union naissante internationale des Syndicats Rouges qui s’est réunie à l’Internationale Communiste.
11. Les partis voulant appartenir à la IIIe Internationale doivent soumettre à une révision l’effectif personnel de leur groupe parlementaire, en éloigner tous les éléments peu sûrs, subordonner, non en théorie mais en fait, ce groupe à la direction du Parti et exiger de chaque membre communiste du groupe de soumettre toute son activité aux intérêts d’une propagande et d’une agitation réellement révolutionnaire.
12. Les partis appartenant à l’Internationale Communiste doivent être construits sur les bases du centralisme démocratique. À notre époque de guerre civile aiguë, le parti communiste ne pourra être à même de satisfaire à ses obligations que s’il est organisé le plus possible sur les bases centralistes, que si une discipline de fer règne, que si la direction centrale, soutenue par la confiance des sections du parti, [est] dotée d’un pouvoir complet d’autorité et des plus larges compétences.
13. Les partis communistes des pays dans lesquels les communistes peuvent poursuivre légalement leur activité doivent de temps en temps entreprendre une séparation de l’effectif de l’organisation du parti et purger celui-ci des éléments petits-bourgeois qui s’y sont glissés.
14. Chaque parti, désirant appartenir à l’Internationale Communiste doit apporter aide et secours à toute République des Soviets en lune contre les forces contre-révolutionnaires. Ils doivent poursuivre inlassablement une propagande sans équivoque pour empêcher de transporter des munitions et armements aux ennemis de la République des Soviets. En outre une active propagande doit être faite légalement et illégalement au sein des troupes envoyées pour étrangler les républiques ouvrières.
15. Les partis qui jusqu’à cette heure ont conservé leur ancien programme socialiste doivent le réviser dans le plus bref délai possible et, conformément aux conditions particulières de leur pays, élaborer un nouveau programme communiste dans le sens des décisions de l’Internationale Communiste. Dans la règle, le programme de tout parti appartenant à l’Internationale communiste doit être sanctionné par le Congrès ordinaire de l’Internationale communiste ou par le Comité exécutif. Au cas où la sanction serait refusée par ce dernier, le parti intéressé a le droit d’en appeler au congrès de l’Internationale Communiste.
16. Toutes les décisions des Congrès de l’Internationale communiste, de même que celles du Comité exécutif sont obligatoires pour tous les partis appartenant à l’Internationale communiste. Celle-ci agissant dans une période de guerre civile intense doit être construite sur une base beaucoup plus centralisée que ne le fut la IIe Internationale. Cependant l’Internationale communiste et son Comité exécutif tiendront compte dans toute leur activité des différentes circonstances au milieu desquelles les différents partis sont obligés de travailler et de lutter et ne prendront des décisions de portée générale que dans les questions où cela est possible.
17. En conséquence de tout ce qui précède, tous les partis qui veulent adhérer à l’Internationale communiste doivent changer leur titre. Chaque parti voulant appartenir à l’Internationale communiste doit porter le nom de Parti communiste de tel ou tel pays – section de la IIIe Internationale communiste. Cette question du titre n’est pas purement formelle mais est à un haut degré une question politique de haute importance. L’Internationale communiste a déclaré la guerre à tout le monde bourgeois et à tous les partis social-démocrates jaunes. Il est nécessaire que la différence entre les partis communistes et les anciens partis officiels « social-démocrates » ou « socialistes » qui ont trahi le drapeau de la classe ouvrière apparaisse aux yeux des simples ouvriers [2].
18. Tous les principaux organes de la presse des partis de tous les pays doivent publier tous les documents officiels importants du Comité exécutif de l’Internationale communiste.
19. Tous les partis appartenant à l’Internationale communiste ou qui ont fait une proposition d’adhésion ont le devoir de convoquer au plus tôt ‑ quatre mois au plus tard après le deuxième Congrès de l’Internationale communiste ‑ un congrès extraordinaire pour examiner toutes les conditions ci-dessus. À cet effet, la direction centrale des Partis prendra des mesures pour que toutes les organisations locales aient connaissance des décisions du deuxième Congrès de l’Internationale communiste.
20. Les partis désirant entrer maintenant dans l’Internationale communiste mais qui n’ont pas modifié radicalement leur tactique doivent veiller, avant leur entrée dans la IIIe Internationale, à ce que les deux tiers de leur direction et de tous les organes centraux les plus importants au moins soient composés de camarades qui, avant le deuxième Congrès de l’Internationale communiste, se sont prononcés publiquement et nettement pour l’entrée du parti dans la IIIe. Des exceptions ne peuvent être faites qu’avec le consentement du Comité exécutif. Celui-ci a également le droit de faire des exceptions en ce qui concerne les représentants de la tendance centriste nommés au paragraphe 7.
21. Les membres du parti qui repoussent en principe les conditions et les thèses arrêtées par l’Internationale communiste doivent être exclus du parti. Cela s’applique spécialement aux délégués au Congrès extraordinaire du parti.
ANNEXE II
On trouvera ici quelques appréciations sur le Congrès de Tours émanant de membres du PCF (Jean Zyromski adhéra après la Deuxième Guerre mondiale) et du représentant de l’lC Jules Humbert-Droz.
1. Jules HUMBERT-DROZ
A. 1921
Par 3 252 mandats contre 1 082 aux motions centristes et 397 abstentions de la droite Renaudel-Blum, le Parti socialiste français a adhéré à la Troisième Internationale. Un des faits les plus caractéristiques du congrès, c’est que les fédérations paysannes ont été parmi les plus enthousiastes pour l’Internationale communiste. Les parlementaires dans leur immense majorité ont été, comme partout ailleurs, les sabots [sic]: mais leur influence diminue et c’est malgré eux que la masse du parti a affirmé sa volonté révolutionnaire.
La décision de Tours, si réjouissante qu’elle soit, ne saurait nous illusionner. Le Parti socialiste français adhère à l’Internationale communiste, il a affirmé clairement sa sympathie pour les principes qui guident la révolution russe, mais il n’est pas devenu, par la décision de Tours, un parti communiste. Tours est non pas un point d’arrivée, mais un début qui marque la voie dans laquelle le parti devra évoluer, se purifier, grandir et devenir un parti pratiquant réellement une politique communiste. La scission faite par les social-patriotes de Renaudel et les centristes de Longuet, en débarrassant le parti de ses éléments corrompus d’opportunisme, facilitera cette évolution. Les 21 conditions sont votées, il faut maintenant les appliquer. Le vote de Tours doit marquer une rupture avec la politique passée du parti, une orientation nouvelle de sa tactique, un renouvellement de sa doctrine.
Disons franchement que les débats du Congrès de Tours et la campagne qui les a précédés dans les sections et les congrès régionaux du parti, ne nous ont nullement satisfait. Il a manqué un effort de clarté. Devant la masse ouvrière et paysanne, on n’a pas suffisamment montré l’erreur, le crime de la politique passée de la droite et du centre, on n’a pas clairement fait comprendre la nécessité d’une rupture avec cette politique et avec ceux qui l’ont menée. On n’a pas entendu de la bouche de Frossard et des anciens amis de Longuet l’aveu sincère et net de leur erreur passée, et les camarades de la Troisième Internationale liés aux nouveaux adhérents par la résolution commune qui cherchait à conserver Longuet et les centristes étaient moins catégoriques que dans les congrès précédents, plus portés aux compromis pour sauver une unité impossible et qui eût été une extraordinaire faiblesse.
Nous avons déjà dit que nous considérions la concession faite par Zinoviev et l’Exécutif en faveur de l’admission des centristes comme une erreur de tactique. La préparation et les débats du congrès ont été dominés par le souci de l’unité, par le désir d’arriver à une entente qui permit à Longuet et à son groupe de demeurer dans le parti. L’Exécutif a sans doute senti que cette tactique paralysait la gauche et au dernier moment Zinoviev a brusqué la situation par son télégramme au congrès, télégramme qui obligea le centre à se démasquer et à rejoindre Renaudel-Blum.
Ce souci de l’unité, cette hantise de conserver Longuet et son groupe n’ont pas permis l’effort de clarté nécessaire. Au lieu de montrer nettement tout ce qui séparait le communisme des politiciens du centre, au lieu de faire comprendre pourquoi il était nécessaire de rompre avec leur politique, pourquoi la scission était impérieuse, vitale pour un parti qui veut être révolutionnaire, Frossard a cherché à montrer ce qui unissait la majorité communiste aux centristes, et sur bien des questions il est resté dans l’obscurité et l’équivoque.
C’est le cas en particulier de la défense nationale. Frossard fit, d’après l’Humanité, les déclarations suivantes que l’Internationale communiste ne saurait admettre:
« J’ai été défense nationale pendant la guerre: je ne renie pas mon passé. Le Parti, avant la guerre, a toujours été pour la défense nationale. Je reste l’adversaire de l’anti-patriotisme grossier que l’on avait opposé à cette doctrine. Notre défense nationale, c’est la paix; le problème n’est pas simple. La défense nationale est moins une question de doctrine qu’une question de circonstances [3]. »
Nous attendions, et nous attendons encore, de Frossard qu’il sorte de l’équivoque, qu’il renie son passé de défense nationale. Nous attendons du parti français, purgé de Renaudel, Longuet et Cie, qu’il déclare avoir abandonné sa doctrine d’avant 1914. Que Frossard ne joue pas sur les mots en désignant du terme de « défense nationale » la défense de la révolution prolétarienne. La défense nationale admise par le parti français, celle que Frossard a pratiquée avec Longuet pendant la guerre et qu’il ne renie pas, celle que Jaurès préparait par son armée nouvelle [4], ce n’était pas la défense de la révolution prolétarienne, mais la défense de la patrie bourgeoise, dans la guerre impérialiste. L’Internationale communiste doit exiger une déclaration de principe contre la défense nationale.
La même équivoque demeure dans l’hommage rendu par Frossard à la fin de son discours à ceux qu’il proclame encore « socialistes »: Bracke, Blum et… Renaudel! Il fallait leur dire qu’ils ont été pendant la guerre et qu’ils sont encore maintenant des traîtres au socialisme!
Si Longuet, Renaudel et leurs amis ont fait scission, c’est qu’ils l’ont voulue et préparée. Mais Frossard et ses amis ont tout fait pour l’éviter et ce fut leur faiblesse et leur tort au congrès. C’est peut-être leur force aujourd’hui devant les dissidents, mais nous attendions, de communistes, moins de pleurs sur Renaudel et Longuet et plus de clarté pour leur dire l’impossibilité de rester unis, la nécessité d’une rupture [5].
B. 1971
Frossard et Cachin avaient quitté le Deuxième congrès mondial de l’Internationale communiste dès après son ouverture et n’avaient participé aux discussions du congrès ni sur les problèmes essentiels ni pour l’élaboration des conditions d’admission. Rentrés en France avant les autres délégués, ils avaient mené campagne pour l’adhésion à l’Internationale communiste, croyant ainsi couper l’herbe sous les pieds de la gauche qui, groupée dans le « Comité pour la Troisième Internationale », gagnait en influence dans le parti [socialiste]. Frossard et Cachin s’imaginaient que l’adhésion à la Troisième Internationale n’aurait pas plus d’importance que n’en avait eue l’adhésion de la SFIO à la Deuxième Internationale, d’autant plus que Moscou se trouvait beaucoup plus éloigné de Paris que ne l’était Bruxelles. Au congrès de Tours, leur manoeuvre réussit.
Mais l’Internationale communiste ne fut pas dupe. Elle connaissait l’opportunisme et le parlementarisme des socialistes français et l’origine sociale peu ouvrière des militants de la SFIO.
L’Internationale estimait que le Parti communiste français, issu de la scission de Tours, devait se transformer, se lier davantage aux masses ouvrières groupées dans la CGT ou influencées par elle. Les militants syndicalistes les plus connus pour leur activité internationaliste pendant la guerre, ceux qui avaient fait partie du Comité pour la reprise des relations internationales, transformé en Comité pour la Troisième Internationale (Monatte, Monmousseau et d’autres), n’avaient pas adhéré au Parti communiste qui, pour eux, était trop semblable à la vieille SFIO patriotarde et jusqu’auboutiste. Ils se méfiaient de Frossard, de Cachin et de la plupart des élus du Parti, et ils avaient raison [6].
II. 1921 Charles RAPPOPORT
La motion de Tours, groupant une majorité écrasante, fut un compromis. Les points ne furent pas mis sur les i. Les 21 conditions ne furent pas acceptées telles quelles, mais « reconstruites » selon la vieille méthode diplomatique des concessions mutuelles, qui masquent les contradictions les plus flagrantes. Le nouveau Comité directeur, la nouvelle Humanité se trouvent aux mains des anciens Reconstructeurs convertis ‑ pour la plupart de bonne foi ‑ au communisme révolutionnaire. La première des 21 conditions, la plus décisive, est loin de son application sérieuse. Nous sommes dans une période transitoire: l’opportunisme fut battu, mais le communisme n’a pas encore triomphé [7].
III. 1929 Pierre SEMARD
Après leur retour de Moscou, Cachin et Frossard commencèrent dans l’ensemble des fédérations socialistes une campagne active en faveur de l’adhésion à la IIIe Internationale, adhésion qu’ils représentaient sous la forme confusionniste suivante: « C’est le seul moyen de défendre effectivement la révolution russe attaquée. » La classe ouvrière, qui s’intéressait sérieusement à la question de la révolution russe et de la IIIe Internationale, assistait en masse aux meetings de Cachin et Frossard, qui furent des plus enthousiastes et des plus significatifs. […]. La publication des 21 conditions et le fameux télégramme de Zinoviev (le coup de pistolet) contraignirent les réformistes et les centristes les plus dangereux, comme Longuet, à s’en servir comme d’un prétexte au cours du congrès pour faire la scission. […].
Cependant, cette scission « large » laissait au sein de la section française de l’IC un grand nombre d’opportunistes et de réformistes masqués qui allaient continuer leur politique du « double jeu » avec Frossard. Le congrès de Tours avait été beaucoup plus l’aboutissement de la lutte contre le socialisme de guerre que la lutte théorique et politique pour créer un véritable parti communiste. Le parti formé au lendemain du congrès de Tours n’était en réalité qu’un parti socialiste de gauche qui s’orientait plus vers le parlementarisme que vers l’action ouvrière et qui, sous prétexte de laisser l’autonomie au mouvement syndical, ne se mêlait pas aux luttes grévistes et n’entretenait que de vagues relations avec la minorité révolutionnaire de la CGT. Ainsi, lors de la grande crise de chômage du printemps 1921, il ne joua qu’un rôle d’agitation par l’intermédiaire de l’Humanité. Sa direction, sous l’influence de Frossard, ne tint aucun compte des directives de l’IC. Elle joua sans cesse à cache-cache avec le Comité exécutif de l’IC, se bornant à une agitation publique à propos des principes généraux du communisme (le plus souvent présentés d’une manière fantaisiste), à une activité antigouvernementale strictement parlementaire et à la défense oratoire et journalistique de la révolution russe. Elle laissa s’accomplir la scission syndicale (Lille, décembre 1921) sans intervenir autrement que par l’enregistrement des faits [8].
IV. 1931 André FERRAT
Au nom des partisans de l’adhésion, ce fut surtout Cachin qui sut montrer qu’une République socialiste était née et que les socialistes du monde entier devaient aller vers elle. Quant aux méthodes de violence que l’on reproche au bolchévisme, elles sont, disait-il, dans la meilleure tradition guesdiste. Avec juste raison, il faisait comprendre que le communisme était l’héritier de ce qu’il y avait de meilleur dans le mouvement socialiste français d’avant-guerre.
Les centristes comme Longuet et Paul Faure démasqués par les 21 conditions, ne peuvent plus se maintenir dans la position équivoque qui les avait caractérisés jusqu’alors. Ils attaquent à fond les conditions d’adhésion. Ils déclarent ouvertement ne pas vouloir accomplir ce travail révolutionnaire demandé par l’Internationale. Ils se glorifient de ne pas vouloir faire de travail illégal, de travail antimilitariste, de travail de fraction. Ces tâches révolutionnaires, disent-ils, sont impossibles et la discipline révolutionnaire les étouffe.
Frossard leur répond en faisant entrevoir qu’une fois entré dans la IIIe Internationale, sa politique de demain ne sera pas en rupture avec la vieille tradition socialiste. Loin de montrer la nécessité absolue de la rupture avec les longuettistes, il fait des efforts désespérés pour les entraîner avec lui dans sa tentative de lutter contre le communisme à l’intérieur de la IIIe Internationale. [« Illusion pure », dira Léon Blum.]
Même Daniel Renoult et Vaillant-Couturier (ce dernier représentant le Comité de la IIIe) ne comprennent pas alors que la tâche essentielle est de rompre avec le longuettisme.
Cette rupture nécessaire devait être effectuée par l’Internationale elle-même. […].
La scission de Tours est en effet une « scission large » qui n’empêche pas de nombreux centristes masqués, Frossard en tête, de rester dans le Parti pour tenter de le modifier de l’intérieur dans le sens du réformisme. […]. Quoique le congrès de Tours indique officiellement la création en France d’une section de l’Internationale communiste, on ne saurait dire qu’elle soit dès ce moment un véritable parti communiste. Le congrès de Tours n’a fait qu’esquisser le cadre à l’intérieur duquel s’effectuera la transformation du Parti encore pénétré profondément d’idées démocrates, petites-bourgeoises, opportunistes, [en] un parti communiste [9].
V. 1950 Jacques DUCLOS
Le Congrès de Tours qui s’ouvrit le 25 décembre 1920 se prononça le 29 décembre pour l’adhésion à l’Internationale Communiste par 3 208 mandats sur 4 731. Mais la minorité ne s’inclina pas devant la décision de la majorité. Une motion Daniel Renoult tendant à placer les scissionnistes en face de leurs responsabilités et visant à faire réfléchir les militants soucieux avant tout de conserver l’unité fut adoptée par la suite par 3 247 mandats contre 1 308. Entraînée par Léon Blum et Paul Faure la minorité consomma la scission et se constitua en Parti socialiste, tandis que la majorité formait le Parti communiste français.
Le Parti communiste était constitué, mais il était pénétré d’idéologie social-démocrate. Les 21 conditions avaient reçu davantage une adhésion sentimentale qu’une approbation raisonnée susceptible de se traduire en actes.
Ce nouveau parti n’avait pas une direction prolétarienne sûre et dévouée à la cause du socialisme: il y avait en son sein des éléments qui devaient retourner assez rapidement au vomissement du social-démocratisme.
Mais, ce qui comptait, c’est que le Parti communiste français s’était constitué dans le combat contre la guerre impérialiste, dans une lutte de principe contre le « socialisme de guerre » et sous le drapeau de la solidarité avec le jeune pouvoir soviétique issu de la Révolution Socialiste d’Octobre 1917 [10].
En 1967, dans Octobre 17 vu de France, Jacques Duclos, après avoir donné de larges citations des intervenants et réduit le « télégramme Zinoviev » à la condamnation comme « réformiste » du projet de Résolution présenté par le groupe Longuet-Paul Faure, sans souligner son importance [11], écrit:
Pour de nombreux travailleurs français, le résultat de Tours fut un réconfort, un élément de confiance dans l’avenir.
Il s’agissait de savoir si on allait considérer la Révolution soviétique comme un acte héroïque certes, mais de portée limitée et sans valeur d’enseignement pour le prolétariat mondial, comme le faisaient les adversaires de l’adhésion à l’Internationale communiste, ou si au contraire, on entendait considérer cette révolution comme un événement majeur pour le mouvement ouvrier international. […].
D’aucuns ont pu mettre en doute l’opportunité de la création de la IIIe Internationale en 1919, mais à la vérité la bataille pour l’adhésion à l’Internationale communiste revêtait le caractère d’un affrontement entre ceux qui pensaient que la Révolution soviétique avait ouvert la voie au socialisme et ceux qui allaient jusqu’à nier tout caractère socialiste à cette révolution [12].
VI. 1960 Jean ZYROMSKI
Une des causes fondamentales de cette scission, certainement la plus importante et la plus décisive, réside dans l’incompréhension singulière dont fit preuve à l’égard de la révolution d’octobre 1917 toute une fraction du Parti Socialiste Unifié depuis 1905, celle qui devint minoritaire à ce Congrès de Tours […].
Cette incompréhension, qui pour certains dégénéra en hostilité aveugle, se traduisit par un antibolchévisme forcené qui se basait sur une interprétation fausse, travestie, du processus marxiste de l’évolution économique. C’était un social-démocrate illustre, renommé dans toute l’Internationale [IIe], un social-démocrate qui avait acquis un prestige légitime en réfutant magistralement les théories révisionnistes d’Édouard Bernstein, c’est Karl Kautsky lui-même qui inspirait et alimentait doctrinalement l’argumentation des négateurs de la Révolution russe. Incompréhension funeste qui déniait à la révolution russe toute valeur et tout caractère « socialiste ».
Pour toute une fraction du Parti Socialiste Unifié cette révolution ne pouvait être « socialiste », elle était condamnée au nom du marxisme, elle exprimait une sorte de « blanquisme à la sauce tartare » (pour reprendre une métaphore de l’époque), parce que les conditions objectives de la révolution sociale: concentration capitaliste développée, concentration prolétarienne étendue [13], maturation capitaliste avancée, n’étaient pas réalisées dans une Russie encore féodale, à très forte prépondérance paysanne. Au nom de Marx et d’Engels la Révolution d’octobre, Lénine et les Bolcheviks étaient dénoncés, condamnés; ils commettaient un véritable contre-sens marxiste en voulant faire fi des lois de l’évolution économique, et le régime qu’ils édifiaient ne pouvait aboutir qu’à une dictature bureaucratique sur le prolétariat, opprimant, exploitant les travailleurs. Cette argumentation péchait par la base. Elle falsifiait, travestissait, étriquait le marxisme réel, vivant. […].
En vertu du développement inégal du capitalisme dans la phase de l’impérialisme il pouvait arriver que le point névralgique révolutionnaire se place dans un pays où le capitalisme n’était pas encore parvenu à son développement complet, mais qui se trouvait être, du fait des conjonctures historiques et des circonstances diverses le maillon le plus fragile de la chaîne de l’impérialisme dans le monde. C’est justement ce qui se produisit pour la Russie tsariste en 1917. Lénine comprit pleinement cette situation révolutionnaire, et l’exploita à fond. [ … ].
Il ne serait pas juste de ne voir que cette cause dans la scission. Si elle est dominante, elle n’est pas exclusive, elle n’est pas la seule [14].
VII. 1966 Georges COGNIOT
La guerre européenne ne pouvait, selon l’expression de Lénine dans son article du 12 décembre 1914 sur « Chauvinisme mort et socialisme vivant », qu´ »accentuer les contradictions profondes et les révéler au grand jour, déchirant le voile des hypocrisies, rompant avec toutes les conventions, ruinant les autorités qui tombaient plus ou moins en décomposition [15] »:
La terrible nocivité de l’opportunisme était apparue en pleine lumière pendant cette crise démesurée. Le prolétariat et la paysannerie socialistes ne voulaient plus du réformisme.
Tel fut le sens profond du Congrès de Tours. L’historiographie bourgeoise et révisionniste essaie, bien en vain, d’estomper cette signification fondamentale du Congrès en le ramenant à un conflit de générations, selon le procédé commode que les opportunistes employaient déjà en 1920 pour se disculper. Ils expliquaient leur condamnation dans le Parti par… l’impatience et l’ambition des jeunes cadres, jointes à l’inexpérience des « nouveaux adhérents », des simples « mécontents » de la guerre manquant de « connaissances » et ignorant les sacrés principes. Tout un groupe d’historiens français et non français répète aujourd’hui cette vieille fable. L’argument est ridicule du seul fait qu’à Tours, un leader éminent de la gauche comme Marcel Cachin était un vieux militant expérimenté de cinquante et un ans, Georges Lévy avait quarante-six ans; les camarades Daniel Renoult et Henri Gourdeaux n’étaient pas non plus des novices dans la fleur de la jeunesse.
En réalité, ce ne sont pas les « jeunes » qui se sont dressés contre les « vieux », mais les révolutionnaires contre les opportunistes discrédités. À l’influence d’Octobre, au désir d’imiter les bolcheviks se sont mêlés la fidélité à ce que Marcel Cachin appelait au Congrès de Tours « la plus pure tradition socialiste de ce pays », l’effort pour faire renaître ce qu’il y avait de positif et de progressiste dans l’héritage du guesdisme et des autres courants socialistes en France; la décision du Congrès de Tours était une nécessité logique de l’histoire nationale, le couronnement normal des luttes séculaires des meilleurs éléments depuis les babouvistes [16] ‑ malgré tous les échecs et toutes les erreurs, ‑ pour se donner une organisation révolutionnaire [17].
[1]. L’Humanité, 8 octobre 1920: « Nous publions ci-dessous, à la prière de la C.A.P, une version française, transcrite de l’italien, des 21 conditions adoptées par le Congrès de l’Internationale Communiste, ainsi que leur préambule. »
[2]. Voir le Rapport de Lénine sur le changement de nom, en 1918, du Parti ouvrier social-démocrate Bolchevik de Russie en « Parti communiste (Bolchevik) de Russie » au VIIe Congrès du Parti. Lénine, Oeuvres, Paris, Ed. Sociales, vol. 27, pp. 125‑139.
[3]. L’Humanité, 29 décembre 1920.
Cf. 18e congrès national tenu à Tours les 25, 26, 27, 28, 29 , 30 décembre 1920 : compte-rendu sténographique, Parti socialiste SFIO, Paris, 1921, p. 367‑368 et 378:
J’ai été, pendant la guerre, Défense nationale. On le sait et je ne m’en suis jamais caché. […]. Ce que j’ai dit et écrit pendant la guerre, je ne veux pas le renier aujourd’hui, car je ne suis pas de ceux qui renient leur passé. Un militant ne se grandit pas en se faisant un piédestal de ses reniements. […]. Le Parti avait toujours dans le passé affirmé qu’il était un Parti de défense nationale. […] Je marque tout de suite que nous n’entendons ni les uns, ni les autres, retomber dans cet antipatriotisme grossier, imbécile et meurtrier de l’avant-guerre. […] Le Parti avait toujours dans le passé affirmé qu’il était un Parti de défense nationale. […] Notre défense nationale, je la résume d’un mot: c’est la paix! Camarades, le problème n’est pas simple. […] Pour moi, elle [la question de la défense nationale] est moins une question de doctrine qu’une question de fait.
[4]. Il faut noter cette attaque contre le livre de Jaurès, L’Armée nouvelle, republié par le PCF vers la fin des années 70.
[5]. Le Phare, n° 16, janvier 1921, pp. 227‑230.
[6]. Humbert-Droz, De Lénine à Staline, pp. 19‑20.
[7]. Revue communiste, n° 12, février 1921.
[8]. In: Dix années de lutte pour la Révolution mondiale, Paris, mars 1929, Bureau d’Éditions, pp. 269-271.
[9]. André Ferrat, Histoire du Parti communiste français, Paris, 1931, Bureau d’Éditions, p. 87, 88, 89.
[10]. Cahiers du Communisme, n° 12. décembre 1950, « numéro spécial à l’occasion du 30e anniversaire du Parti communiste français », p. 15.
[11]. Dans l’Histoire du Parti communiste français – manuel, Paris, 1964, Éd. Sociales, le télégramme « Zinoviev » n’est même pas cité.
[12]. Paris, 1967, Éd. Sociales. 382 p., p. 318.
[13]. Voir de E. Vandervelde, Louis de Brouckère et Henri de Man, Les trois aspects de la révolution russe, Paris, 1918, Berger-Levrault: « On pourrait trouver dans quelques coins du monde quelques usines plus gigantesques que dans les ateliers de construction Poutiloff [à Pétrograd], mais nulle part, au moins dans les faubourgs d’une grande capitale, on ne compte un nombre aussi important d’établissements monstres et on ne trouve une pareille masse de prolétaires travaillant pour le compte d’une aussi faible minorité d’employeurs. »
[14]. Cahiers Internationaux, n° 114, sept.-octobre 1960, pp. 37‑58. En 1920, Zyromski (trente ans), délégué au Congrès de Tours, resta à la SFIO. Membre du PCF de 1945 à sa mort en 1975.
[15]. Lénine, Oeuvres, op. cit., vol. 21, p. 95.
[16]. Dans les Cahiers du Communisme d’octobre 1991, Gisèle Moreau (membre du BP) écrit: « L’originalité du PCF ne découle pas d’abord de 1917 mais de l’émergence d’un idéal nouveau, né avec la Révolution française de 1789. » (P. 10.)
[17]. G. Cogniot, La Révolution d’Octobre et la France, Paris, 1966, Éd. Sociales, 94 p., Collection « Notre Temps », p. 73‑74, 75. Texte édité simultanément en URSS.