Fronde des « bonnets rouges » contre l’écotaxe
Les travailleurs pris en otage par le patronat

En Bretagne comme dans tout le pays, les travailleurs subissent de plein fouet la crise du capitalisme avec son lot de licenciements, de milliers de vies broyées. La colère monte chez les ouvriers et cela est tout à fait légitime car les bourgeois leur enlèvent, à eux et à leurs familles, le pain de leur bouche. Cependant, le combat pour sauvegarder les emplois ne peut pas se réaliser sous n’importe quel mot d’ordre. Il ne peut y avoir d’alliance avec ceux qui sont à l’origine des licenciements et des maux des travailleurs, car c’est bien d’eux qu’il s’agit lorsque nous évoquons le mouvement des « bonnets rouges ».

Ce mouvement refuse l’écotaxe mise en place par les gouvernements UMP et PS, qui vise à taxer les transports de marchandises et les déplacements agricoles. La Bretagne est en premier lieu touchée car elle s’est spécialisée dans l’agroalimentaire capitaliste. Cette taxe fragiliserait ce secteur dans la concurrence féroce qui sévit sur le marché mondialisé. C’est pour cette raison qu’une partie du patronat de la branche de l’industrie alimentaire, et les agriculteurs productivistes se sont élevés contre cette taxe et mènent la fronde.

Il s’agit d’une contradiction au sein de la classe bourgeoise. Certains capitalistes refusent cette taxe car elle signifie une amputation sur leurs profits. D’autres, les monopoles dominant l’économie mondiale et en particulier ceux du BTP se frottent les mains car ils devraient en profiter (elle était censée servir à de grands projets ferroviaires et fluviaux) et renforcer la concentration du capital et de la production entre leurs mains au détriment du petit capital. C’est là une tendance fondamentale et inévitable du capitalisme à son stade impérialiste.

Les capitalistes de l’agro-industrie bretonne détournent la colère ouvrière et l’utilisent pour fortifier le rapport de force qu’ils veulent construire pour défendre leurs intérêts… bourgeois. Les travailleurs ne doivent pas oublier que ce sont ces mêmes patrons qui considèrent qu’augmenter les salaires, payer les cotisations ou la sécurité sociale sont des charges pénalisant leur « compétitivité », qui licencient comme l’abattoir porcin Gad pour embaucher des intérimaires roumains ou comme la société Marine Harvest (transformation du saumon en saumon fumé) qui ferme ses sites bretons (400 emplois supprimés) et délocalise.

Le patronat breton qui dirige ce mouvement par l’intermédiaire de ses organisations (MEDEF, la CGPME, la FNSEA…) obtiendra des concessions de la part du gouvernement mais les ouvriers resteront les dindons de la farce.

Si des travailleurs sont conduits à servir de force d’appoint à l’une ou l’autre fraction de la bourgeoisie, la raison fondamentale en est la domination sans partage chez les exploités des illusions et pratiques réformistes de collaboration de classe propagées par tous les courants politiques de gauche et de la gauche radicale. Illusions qui font obstacle à l’émergence d’un véritable Parti Communiste seul capable de conduire les travailleurs à lutter pour ses seuls intérêts de classe face à la bourgeoise.

Si ce Parti existait, il serait possible de défendre des mots d’ordre de classe contre les licenciements plutôt que de s’unir aux exploiteurs locaux qui n’ont pour but que leurs profits, même s’il faut pour cela sacrifier l’emploi d’ouvriers trompés qui manifestent avec eux aujourd’hui.

Si ce Parti existait, il appellerait la classe ouvrière de France, l’ensemble des exploités à descendre dans la rue et à réclamer POUR EUX des comptes tant à l’État, qu’aux multinationales, qu’aux exploiteurs locaux. On verrait alors du quel côté sont les « bonnets rouges » !

Face à la crise et aux licenciements, c’est l’unité et la solidarité de classe qu’il faut construire dans le combat contre la bourgeoisie.

Pas l’unité et la solidarité avec une partie de la bourgeoisie exploiteuse.

 

La classe ouvrière doit d’abord s’unir
sur ses propres objectifs de classe.

Sinon, elle ne sera qu’une force d’appoint
pour soutenir une partie de la bourgeoisie contre l’autre !

 

Rassemblement Organisé des Communistes Marxistes-Léninistes
Jeunesse Communiste Marxiste-Léniniste

11 novembre 2013