Union des partis communistes – Parti communiste de l’Union soviétique [1]
Discours

 

22e Rencontre internationale de Partis communistes et ouvriers
27-29 octobre 2022, La Habana, Cuba [2]

Texte en français (traduction à partir des versions publiées, en russe, anglais, espagnol)

Les gens, soyez vigilants!

 

Chers camarades,

Nous nous sommes réunis ici sur l’Île de la Liberté à un moment difficile. L’analyse de la situation internationale montre que :

‑ les forces de l’impérialisme international, les requins de la mondialisation qui exploitent brutalement les travailleurs et les États, ayant foulé aux pieds les principes de la coexistence pacifique, recourent à toutes les méthodes et agissent en fait comme instigateurs de la Troisième Guerre mondiale. Le drame est que les forces réactionnaires utilisent activement le néo-nazisme et le néofascisme pour atteindre leurs objectifs.

‑ la radicalisation de la politique néocoloniale agressive de l’impérialisme a dramatiquement aiguisé ses contradictions modernes dans deux domaines :

   l’idéologique ‑ entre l’Occident impérialiste dirigé par les USA et la Chine communiste qu’ils considèrent, à la suite de l’effondrement de l’URSS, comme "un empire du mal", ainsi qu’entre le Vietnam, Cuba, la RPD de Corée et le Laos où les communistes président à la construction pratique du socialisme;

   et l’interimpérialisme ‑ Les USA cherchent à préserver leur hégémonie et l’ordre mondial dans lequel ils jouent un rôle dominant.

C’est dans ce but que les USA créent de nouveaux blocs militaires en Asie du Sud-Est, attisant les tensions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et mènent une politique agressive en utilisant l’Ukraine dans une confrontation militaire avec la Russie et Taiwan contre la Chine.

La visite provocatrice de Pelosi à Erevan et ses promesses de soutien à l’Arménie conduisent inévitablement à une extension du conflit dans le Caucase entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. La situation en Asie centrale est préoccupante (récent conflit entre le Tadjikistan et le Kirghizistan).

Ces évènements, et bien d’autres, nous donnent le droit de déclarer que les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale et d’Afghanistan se préparent à une attaque contre la Fédération de Russie afin de la démembrer.

Après l’éclatement de l’URSS, ce sont les USA et la Grande-Bretagne qui ont entrepris de créer un État néo-fasciste sur le territoire de l’ancienne Ukraine soviétique et en sont devenus les principaux sponsors et bénéficiaires.

Les réformes qu’ils imposaient à l’Ukraine donnaient au capital le contrôle de toutes les sphères de la vie de la société et assuraient le contrôle total des sociétés transnationales sur la vie socioéconomique du pays et créaient ainsi la base matérielle pour l’avènement et l’établissement, comme résultat de un coup d’État armé en février 2014, du pouvoir des forces les plus réactionnaires : la bourgeoisie compradore alliée aux néofascistes et au crime organisé.

Ce sont ces forces en Ukraine qui ont contribué à détruire tous les acquis socialistes, la souveraineté économique et à provoquer une profonde lumpenisation de la société.

C’est grâce à ces forces que les USA ont formé une structure de pouvoir verticale fantoche et ont introduit un contrôle externe du pays.

C’est grâce à ces forces que les USA ont déclenché en Ukraine une guerre civile fratricide, une guerre contre les citoyens du Donbass qui défendent leurs droits et libertés constitutionnels. Ce sont ces forces qui, à l’instigation des cercles dirigeants américains, ont fait évoluer la guerre civile dans le Donbass vers une guerre contre la Russie.

Étant donné que les USA, l’Europe et l’OTAN fournissent au régime ukrainien des armes modernes, des experts militaires et des mercenaires, nous devrions, au nom de notre forum, avertir le monde que l’humanité a déjà été effectivement entrainée dans une nouvelle guerre mondiale.

Je voudrais faire l’un des nombreux parallèles tragiques.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la guerre contre l’URSS, l’Europe travaillait pour Hitler et était complice des crimes contre l’humanité nazis. Aujourd’hui, agissant dans l’intérêt des États-Unis, l’Europe fournit des armes au régime profasciste d’Ukraine, le renforce financièrement et soutient ses crimes sur le plan politique et informationnel.

La poursuite de cette politique conduira inévitablement à l’extension du théâtre des hostilités au territoire de l’UE.

Les tentatives agressives de certains nouveaux pays européens, notamment la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et les États baltes, de réviser les frontières de l’après-Seconde Guerre mondiale ne feront qu’accélérer ce processus.

J’exhorte les partis communistes et ouvriers d’Europe à mener des actions de protestation coordonnées contre la destruction définitive de la paix en Europe obtenue sur la base des accords d’Helsinki de 1975. Les évènements impliquant la destruction cynique de l’État souverain de Yougoslavie devraient être une leçon pour nous tous.

L’ancienne ministre roumaine des Affaires étrangères, Marga, a récemment déclaré sans mâcher ses mots : "L’Ukraine se trouve à l’intérieur de frontières contre nature. Elle devrait céder des territoires" : la Transcarpatie à la Hongrie, la Galice à la Pologne, la Bucovine à la Roumanie. Ce sont les territoires d’autres pays."

Le sénateur américain Lindsey Graham a déclaré cyniquement qu’avec les armes américaines, l’Ukraine combattrait la Russie jusqu’au dernier homme.

En soutenant le régime fasciste en Ukraine, les USA et l’OTAN mènent une politique dont le but final a été clairement exposé par l’ancien sénateur américain Richard Blake : "Peu importe combien d’Ukrainiens mourront. Combien de femmes, d’enfants, de civils et de militaires. Nous ne nous en soucions pas. L’Ukraine ne peut pas prendre la décision de paix. La décision de paix ne peut être prise qu’à Washington. Mais pour l’instant, nous voulons continuer cette guerre, nous nous battrons jusqu’au dernier Ukrainien."

Lors de la dernière réunion à Izmir, j’ai averti que la menace d’une attaque fasciste était réelle.

Aujourd’hui, il est évident que l’Occident collectif dirigé par les USA utilise le fascisme et le régime fasciste en Ukraine pour démembrer et détruire l’État russe par des moyens militaires, afin de détruire l’indépendance et la souveraineté de la Biélorussie. La guerre en Ukraine est une guerre exclusivement menée dans l’intérêt des impérialistes américains.

Dans leur frénésie impérialiste, les mafiosi politiques d’Europe et des USA, manipulant cyniquement la conscience publique, y compris celle des travailleurs, injectent des milliards de dollars dans la production d’armes et de munitions mortelles. Les USA et leurs satellites défendent cyniquement la thèse selon laquelle le moment est venu, comme en 1945, d’utiliser l’arme nucléaire. L’ancienne Première ministre britannique Liz Truss s’est déclarée prête à l’utiliser.

J’appelle les participants à la réunion à s’opposer résolument à la concentration massive de troupes et de matériel militaire de l’OTAN à la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie, ainsi qu’à s’opposer aux exercices militaires de l’OTAN visant à préparer et à utiliser l’arme nucléaire.

Les impérialistes ferment les yeux sur le fait que le régime profasciste de Zelensky élimine impitoyablement ses opposants politiques. Toute manifestation de libre pensée est réprimée par des unités punitives. Les crimes des hitlériens et de leurs complices pendant la Seconde Guerre mondiale, qui ont brulé vifs les gens à Oswiecim et qui ont organisé les massacres de Gernica et de Khatyn, sont glorifiés.

Les monuments et les tombes des soldats soviétiques qui ont donné leur vie pour éteindre les flammes des fourneaux des camps d’extermination nazis sont en train d’être détruits.

Cela se produit non seulement en Ukraine, mais dans toute l’Europe. Le Moloch de glorification des criminels nazis dévore les esprits, transformant l’homo sapiens ("le sage") en un "fou".

Les néo-fascistes ne se contentent pas d’étouffer le verdict du Tribunal international de Nuremberg, mais poursuivent ouvertement et cyniquement la politique de sa révision et de son annulation.

Le processus de création d’un semblant de Troisième Reich nazi est en cours.

Le régime fasciste en Ukraine, comme son prototype nourri par le capital transnational, les sociétés américaines et britanniques, construit le "Reich" ukrainien sur l’idéologie de la supériorité de la race dite "autochtone". Les Russes, sur tout le territoire du pays, ont été essentiellement considérés comme des parias.

Depuis février 2014, l’Ukraine, sous la tutelle des USA, a parcouru la distance entre Maidan et Majdanek.

Camarades,

Compte tenu de ce qui se passe en Ukraine, je voudrais, au nom des partis de l’SKP‑KPSS, attirer votre attention sur le fait qu’il n’existe malheureusement pas de consensus entre les partis communistes et ouvriers sur la nature du conflit armé en Ukraine. L’Ukraine, ses causes et ses conséquences pour la communauté mondiale. Nous ne pouvons pas non plus souscrire aux accusations politiques portées contre le KPRF[3] selon lesquelles il renoncerait à l’approche marxiste dans l’évaluation du caractère et des causes de la confrontation militaire, c’est-à-dire le soutien à une guerre impérialiste.

Cela revient à accuser le KPRF d’opportunisme.

Les communistes de Grèce, comme les communistes de Russie, du Portugal, d’Espagne, de Chypre, de République tchèque, d’Allemagne, de France, de Biélorussie, de Moldavie et bien d’autres, ont exprimé un soutien résolu et de principe à la position de l’SKP‑KPSS dans la lutte contre le Fascisation de l’Ukraine, en particulier après le coup d’État militaire déclenché par les USA en février 2014, et transformation de l’idéologie du nationalisme intégral en une idéologie d’État et formation d’un État fasciste. Les communistes ukrainiens apprécient votre solidarité.

Mais je ne peux pas accepter que, en émettant des évaluations insultantes de la position du KPRF, donc des positions de tous les 20 partis de l’SKP‑KPSS, la direction du Parti communiste grec et les partis qui l’ont soutenu, ont ignoré la position de Lénine qui nous a demandé d’être dialecticiens, qu’ils ont ignoré les principes de parti, de la discussion fraternelle, du dialogue entre les partis. Autrement dit, en prenant position sur cette question cruciale de la phase moderne de la lutte des classes, la menace réelle d’une Troisième Guerre mondiale, il faut consulter les camarades du mouvement communiste, avant de rendre publiques ces évaluations politiques. En publiant ces évaluations, auxquelles vous avez pleinement droit, même si les problèmes de la Grèce ne sont pas les seuls en cause, je crois que nous avons le devoir d’être responsables des dommages possibles causés au mouvement communiste. Malheureusement, votre position n’unit pas mais divise notre mouvement.

Personnellement, je suis attristé par le fait qu’en exposant leur position et en collant des étiquettes politiques, nos camarades du KKE (Parti communiste grec) n’ont pas pris la peine de demander l’avis du Parti communiste d’Ukraine, des communistes de la République Populaire du Donbass (RPD) et de la République Populaire de Lougansk (RPL) rebelles, n’ont pas demandé au communiste internationaliste colombien, Alexis Costillo, décédé le 28 octobre 2022, pour quoi il se battait dans le Donbass depuis 2014. Que sa mémoire vive à jamais.

En lisant le texte de la déclaration du KKE, je me suis demandé comment, après de telles évaluations, les communistes d’Ukraine, de la RPD et de la RPL étaient censés agir. Le régime fasciste ukrainien a interdit leur parti, l’a privé de la liberté d’expression, des droits et libertés démocratiques et les détruit physiquement. Où allons-nous à partir de là? Je n’ai pas obtenu de réponse.

Je soutiens tous ceux qui s’inquiètent des menaces d’opportunisme dans le mouvement communiste dans tous les domaines de la lutte des classes. Non moins dangereux pour nous est le trotskysme, qui cause de grands dégâts sous ses slogans chauvins et retentissants.

Une fois de plus, au nom des partis de l’SKP‑KPSS, j’appelle le KKE et les partis qui ont soutenu ses évaluations à consolider nos efforts dans la lutte contre l’impérialisme, le système capitaliste et leurs subalternes fascistes.

Parce que toute confrontation, notamment militaire, a ses caractéristiques spécifiques, la tâche première du marxiste est de révéler son caractère de classe et de lui donner une évaluation consciente de sa classe.

Je maintiens que la guerre civile du peuple du Donbass contre le régime de Kiev est une lutte de libération nationale, essentiellement une guerre pour l’indépendance vis-à‑vis du régime fasciste au pouvoir sur les questions de politique de gouvernement local, pour le droit à une large autonomie, pour le droit à sa propre vision de l’histoire, pour le droit de parler sa langue maternelle (le russe) et de ne pas suivre la voie antirusse imposée par les USA.

En d’autres termes, selon la théorie marxiste, le conflit militaire entre les citoyens du Donbass et le régime fasciste de Kiev ne peut être considéré comme une guerre impérialiste. De même, la confrontation armée avec la Russie provoquée par le régime fasciste de Kiev sur directive américaine n’est pas une guerre impérialiste au sens direct du terme, c’est la lutte de la Russie contre une menace extérieure pour sa sécurité nationale résultant de l’expansion de l’OTAN (aujourd’hui l’Ukraine est déjà membre de facto de l’OTAN) et le fascisme.

Il y a huit ans, les milices populaires des républiques du Donbass ont résisté à elles seules à l’armée ukrainienne armée de plusieurs milliers d’hommes, armée de l’étranger et entraînée par l’OTAN.

Pendant huit ans, les bombardements fascistes contre les villes paisibles du Donbass ont coûté la vie à des personnes âgées, des femmes et des enfants, détruit des infrastructures et privé la population d’eau et d’électricité.

Pendant ce temps, pendant huit ans, les USA, l’Europe et l’OTAN ont soutenu politiquement, financièrement et militairement le régime fasciste de Kiev.

Les soi-disant défenseurs des valeurs démocratiques sont restés silencieux et les journalistes "libres" de la presse bourgeoise ont ignoré les malheurs et les souffrances des citoyens ukrainiens vivant dans le Donbass.

Fin 2021, une armée de plusieurs milliers de nationalistes ukrainiens, commandée par des instructeurs américains et de l’OTAN et des généraux de Washington, avait élaboré un plan détaillé de destruction du Donbass.

La mise en oeuvre de ce plan et la défaite des milices populaires du Donbass auraient inévitablement conduit à l’anéantissement total de la population multinationale, dont la majorité était russophone et dont beaucoup étaient déjà devenus citoyens russes avec leur propre accord.

Il faut garder à l’esprit que depuis 2011, les néofascistes, considérant les habitants du Donbass comme des Ukrainiens de second ordre, ont parlé publiquement de leur programme concernant la construction d’une Ukraine sans Donbass ni Crimée, la nécessité d’entourer le Donbass d’une clôture de barbelés et le largage d’une bombe atomique. Telles sont les réalités.

Tout au long des huit années, les USA, l’Europe et l’OTAN ont dissimulé leur politique agressive et cynique consistant à utiliser l’Ukraine dans leurs intérêts en se prononçant du bout des lèvres en faveur d’un règlement pacifique du conflit du Donbass, alors même que le régime de Kiev utilisait l’armée, les chars et l’artillerie lourde contre lui. ses propres citoyens, en violation de la Constitution.

Les participants à cette réunion savent que le processus de négociation dans le cadre des accords de Minsk (2015), approuvés par le Conseil de sécurité de l’ONU, a été délibérément saboté par Kiev avec le consentement et sur les directives des USA et de l’Union européenne. L’Allemagne, la France et la Pologne ont refusé de respecter leur obligation de se porter garantes de la mise en oeuvre des plans de règlement pacifique qu’elles avaient signés en février 2014, 2015 (accords de Minsk) et 2019 (formule Steinmeier).

Depuis 2015, le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas jugé bon d’exiger le respect des accords de Minsk par les signataires.

Face à la menace réelle de destruction du Donbass et répondant à la demande de la RPD et de la RPL de défendre le Donbass, la Russie a lancé une frappe préventive, en partie pour assurer sa sécurité nationale face à la politique agressive de l’OTAN.

Comme l’ont montré les développements ultérieurs, l’instauration de la paix en Ukraine et la préservation de l’Ukraine en tant qu’État indépendant ne font pas partie des plans de Washington et de l’OTAN.

À la lumière de ce qui précède, la position du KPRF, de l’avis partagé de l’SKP‑KPSS, est tout à fait raisonnable et politiquement conforme à celle du parti communiste.

En soutenant le projet de Déclaration finale de notre réunion, l’SKP‑KPSS part de l’hypothèse que le caractère de plus en plus réactionnaire de l’impérialisme moderne a été rendu possible par une série de facteurs qui ont conduit au déclin du mouvement ouvrier et à l’affaiblissement du système communiste. et les partis ouvriers.

En déterminant les tactiques de nos actions et les principaux domaines de lutte, nous devons partir du principe que l’équilibre moderne des forces dans le monde s’est déplacé en faveur de la réaction, qui utilise le fascisme.

Je crois que cet équilibre ne peut être modifié en faveur des travailleurs sans de nouvelles approches de coordination de notre travail, de nouvelles approches de consolidation des efforts des partis communistes et ouvriers et sans l’élaboration de propositions concrètes pour la transformation du monde.

En semant la discorde parmi les classes ouvrières, en utilisant des régimes fantoches, des néo-fascistes et des néo-nazis, l’impérialisme augmente considérablement l’exploitation des pays et des peuples, détruit les fondements de la démocratie populaire et d’un ordre mondial juste, diminue la signification révolutionnaire des principes de l’internationalisme prolétarien, sape la cohésion des classes ouvrières, notamment en créant une classe "ouvrière" spéciale de guerre qui vit de la guerre et ne peut s’imaginer sans elle.

La politique de sanctions initiée par les USA, la Grande-Bretagne et leurs satellites politiques aggrave inévitablement la vie des gens ordinaires, affaiblit le potentiel économique des États, provoque une croissance du chômage et, par conséquent, accroît le mécontentement social et divise malheureusement le mouvement ouvrier.

Que voyons-nous aujourd’hui en Europe et aux USA également? Les prix et les tarifs ont augmenté fréquemment. Les entreprises ferment leurs portes, les gens brûlent de manière démonstrative leurs factures de gaz, d’électricité et d’eau, organisent des actions de protestation contre la politique de leurs gouvernements, l’une de leurs revendications étant de mettre fin à la folie des sanctions et à la guerre en Ukraine.

Je suis convaincu que les partis communistes et ouvriers ont le devoir d’aider les travailleurs à concentrer leurs efforts sur la lutte pour leurs droits économiques et sociaux, étant entendu qu’il est impossible de changer leur vie et de se débarrasser de l’esclavage sans lutte pour le pouvoir politique. Sans la lutte contre la menace du fascisme et pour un changement du système social qui l’engendre, c’est-à‑dire le capitalisme en tant que tel.

Aujourd’hui, soyons réalistes, les forces progressistes sont en train de perdre la guerre cognitive, la guerre pour l’esprit des gens. C’est notre tâche de le gagner. C’est la seule façon d’éviter la catastrophe d’une troisième guerre mondiale.

Sans lutte, il n’y aura pas de victoires.

À cet égard, je crois que, dans le contexte des objectifs et des tâches de notre réunion, compte tenu de la situation qui s’est formée dans le monde et de la nécessité de lutter pour mettre fin à la guerre et établir un ordre mondial juste, nous, le parti communiste et les partis ouvriers, devraient concentrer leurs efforts sur les domaines suivants :

   le renforcement de notre solidarité, solidarité avec d’autres forces progressistes dans la lutte contre le néo-fascisme et les instigateurs d’une Troisième Guerre mondiale;

   organiser un système d’information publique véridique sur ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine, sur la base d’une évaluation de classe;

   expliquer aux gens que la guerre civile dans le Donbass (2014-2022) est une lutte de libération nationale et que l’affrontement armé entre l’Ukraine et la Russie a été provoqué et déclenché par le régime ukrainien pro-fasciste à la demande et dans l’intérêt des USA afin de créer une tête de pont pour démembrer et détruire la Russie en tant que rival géopolitique et expliquer aux gens comment elle menace l’Europe et l’humanité;

   intensifier la lutte contre toute tentative de glorification de l’idéologie nazie, en rétablissant la véritable histoire de la Seconde Guerre mondiale;

   soutenir (sans revenir sur nos principes idéologiques) ceux qui s’élèvent pour la paix, contre l’exploitation et la politique néocolonialiste, pour un règlement et la fin de la guerre en Ukraine, quelle que soit leur affiliation politique.

Je considère également qu’il est nécessaire de déployer tous les efforts au niveau des parlements nationaux et du Parlement européen pour neutraliser les actions provocatrices des États-Unis et de leurs alliés dans la région Asie-Pacifique contre la Chine. Si l’on ajoute à cela la guerre en Ukraine et l’éventualité d’un affrontement direct entre les puissances nucléaires, la Chine et les USA, surtout dans le contexte de déclarations sur la "menace nucléaire" russe, les pires prévisions pourraient malheureusement devenir réalité.

Chers camarades!

La lutte pour mettre fin à la guerre fratricide en Ukraine déclenchée par les sociétés transnationales et leurs larbins dans les gouvernements des États européens et pas seulement européens, guerre dans laquelle l’OTAN dirigée par Washington est de facto une partie au conflit (fourniture d’armes, munitions et entrainement des forces armées ukrainiennes, financement et contrôle de la campagne militaire) est la lutte pour empêcher une Troisième Guerre mondiale qui n’est qu’à un pas. Nous devons tout faire pour l’empêcher.

Chers camarades,

Les nouvelles tâches de notre mouvement appellent une nouvelle qualité d’organisation de notre travail pour coordonner et consolider nos efforts.

Dans le cadre de notre décision sur la nouvelle composition du groupe de travail (GT) pour préparer nos rencontres internationales annuelles, au nom de l’UPC-CPSU, je soumets les propositions suivantes :

‑ les membres permanents du GT devraient être les partis communistes au pouvoir, c’est-à‑dire ceux de Chine, du Vietnam, de Cuba, de la RPD de Corée et du Laos.

Ces partis, qui ont des institutions correspondantes, peuvent enrichir notre travail en offrant des perspectives théoriques sur les problèmes modernes, des réalisations réelles dans la construction du socialisme, en développant de véritables aspects de contrepropagande dans la lutte contre les théories bourgeoises.

L’infrastructure pertinente de ces partis pourrait être utilisée pour la formation de combattants professionnels, l’analyse approfondie des problèmes mondiaux et l’élaboration de propositions concernant la coordination de nos actions.

‑ soutenir l’initiative visant à promouvoir une candidature convenue des parties d’une région concrète, ce qui contribuerait à l’élaboration de propositions convenues pour discussion au sein du GT ;

‑ se débarrasser de la pratique consistant à inclure dans le GT les membres "les plus proches de l’Empereur", sans parler des représentants de partis fantômes;

‑ y compris dans les partis du GT qui sont aujourd’hui à la pointe de la lutte de classe contre l’impérialisme et ont une expérience concrète d’une telle lutte.

Encore une fois, merci de m’avoir donné l’occasion de m’adresser aux participants à cette rencontre internationale et de souhaiter de nouvelles victoires aux communistes de Cuba et d’exprimer leur confiance dans notre victoire.

Vive l’internationalisme prolétarien!

 



[1]. Union des partis communistes – Parti communiste de l’Union soviétique (UPC-PCUS)
[Сою́з коммунисти́ческих па́ртий Коммунисти́ческая па́ртия Сове́тского Сою́за (СКП‑КПСС/SKP‑KPSS)]

[2]http://solidnet.org/meetings-and-statements/imcwp/22nd-International-Meeting-of-Communist-Workers-Parties/

http://solidnet.org/article/22nd-IMCWP-Contribution-by-the-UCP-CPSU/

[3]. Parti communiste de la Fédération de Russie (PCFR)
[Коммунистическая партия Российской Федерации (КПРФ/KPRF)]