Une mobilisation qui doit s’amplifier
jusqu’au retrait des lois antiouvrières
Des premières mobilisations importantes
La première mobilisation contre la loi Travail est un succès : plus de 200 manifestations dans tout le pays, plus de 4000 appels à la grève et entre 400.000 à 500.000 participants. Cette manifestation a été importante notamment en province où la mobilisation a été forte à l’appel de CGT-FSU-Solidaires. De nombreux militants de base de FO, de la CFDT, des milliers de non-syndiqués étaient présents dans les cortèges pour s’opposer à ces lois Travail puisque c’est l’ensemble des travailleurs qui est attaqué.
Pourtant, le gouvernement a bien essayé d’étouffer dans l’œuf toute opposition des travailleurs à sa politique. Il peut compter sur le soutien des directions syndicales de la CFDT et de FO ouvertement partisanes des pseudo-concertations sociales. Mais plus de la moitié des unions départementales de FO ont pris part aux actions du 12 septembre. Des syndicats de base de la CFDT étaient aussi présents.
Ensuite le pouvoir a tenté par son appareil de communication de culpabiliser la contestation et de diviser le mouvement. "L’opération Saint Martin" de Macron en est l’exemple. Il s’agissait d’opposer les manifestants qui se battent contre cette loi Travail aux habitants sinistrés des iles en faisant passer les premiers pour des "fainéants".
Après l’image, le bâton a été utilisé pour intimider les travailleurs. Les provocations répressives se sont multipliées avec l’utilisation de barrages filtrants à l’entrée du cortège parisien. Manifester à Paris nécessitait de s’armer de courage et d’une profonde volonté. À Lyon, la police a empêché pendant deux heures un cortège de jeunes de faire la jonction avec celui des travailleurs. La fermeté des syndicalistes de la CGT contre cette provocation gouvernementale a permis de réaliser la jonction des deux cortèges.
La deuxième mobilisation a été plus faible au niveau du nombre, mais la détermination et l’envie de combattre grandit. Le mécontentement populaire est très fort. Si demain, le mouvement prend de l’ampleur, les provocations policières du gouvernement vont se multiplier. Les travailleurs doivent se préparer à cette éventualité.
Pour construire le rapport de force, s’organiser
sur les lieux de production et les entreprises.
Seul un rapport de force puissant porté par une conscience politique anticapitaliste peut faire reculer ce gouvernement. D’ores et déjà, FO et la CGT Transports appellent à une grève reconductible à partir du 25 septembre. Le 28 ce sont les retraités qui appellent à manifester puis le 10 octobre ce sont les fonctionnaires qui appellent toutes les fédérations à les rejoindre.
Dans cette mobilisation, la CGT a un rôle essentiel dans l’organisation de la lutte. La CGT n’est pas isolée, contrairement à ce que veulent faire croire les grands médias. C’est elle qui porte les revendications justes qui sont celles d’une majorité de travailleurs. Dans ces manifestations les travailleurs se sont unis sur le mot d’ordre : "ne rien lâcher face aux mesures antisociales". Pour avoir refusé de participer à ces mobilisations, Mailly, secrétaire général, a été désavoué par sa base. Voilà comment finissent les bureaucrates de la compromission avec le patronat. Ils sont lâchés par les travailleurs confrontés à des attaques frontales de l’État bourgeois.
Chaque travailleur, syndicaliste, conscient de la nécessité d’organiser un rapport de force favorable aux travailleurs face au gouvernement, a pour tâche de mobiliser ses collègues à la base, entreprise par entreprise. Ce n’est pas en regroupant les syndicalistes de lutte hors des structures syndicales, hors des entreprises que ce rapport de force pourra se construire, même si ces regroupements paraissent plus radicaux que les structures syndicales. C’est une erreur de se couper du corps militant des syndicats situés dans les entreprises. C’est cette erreur que commet le "front social", qui de plus ne règle pas le problème de la division syndicale. La CGT est la seule organisation par rapport aux autres confédérations, où l’on trouve les militants et courants les plus combattifs, les plus avancés pour défendre des travailleurs même si la confédération CGT reste sur des positions réformistes qui limitent ses objectifs et sa volonté de lutter, ce dont nombre de syndicalistes prennent conscience. Seule la lutte de classe peut conduire à un succès et dépend du niveau de conscience et d’organisation. Aujourd’hui la classe ouvrière doit relever le défi et mener la lutte politique contre le gouvernement Macron en sachant que demain la classe ouvrière sans son parti communiste marxiste-léniniste, ne pourra ni défendre ni préserver durablement les victoires qu’elle peut obtenir.
La grève généralisée ou le blocage de l’économie, la construction d’un rapport de force contre le gouvernement ne se décrète pas par slogan. Il se construit à la base, dans les entreprises, dans les quartiers. Comment bloquer l’économie, arrêter la production si la majorité des salariés des lieux de production ne s’engagent pas dans la lutte et la grève? C’est dans les entreprises, dans les universités, dans les lycées que doivent se tenir les assemblées générales. C’est là qu’il faut convaincre la base des salariés, la masse des étudiants et des lycées que cette loi Travail est contraire à leurs intérêts. Si on ne perd pas 7 jours de grève, c’est 7 années qu’on perdra sous le poids de ces contreréformes. Cette mobilisation résultera aussi du travail antérieur de lutte quotidienne pour la défense des travailleurs et des jeunes. Il est important de lier les revendications locales aux revendications nationales. Obtenir localement satisfaction tout en luttant à une autre échelle peut donner confiance et détermination aux salariés.
Toute lutte doit être préparée pour mobiliser les travailleurs : dans des assemblées générales sur nos lieux de travail, en utilisant les heures d’informations syndicales, des diffusions de tracts sur les marchés et sur les lieux de travail etc. Il est nécessaire de développer des syndicats dans chaque entreprise, des UL défendant les intérêts de classe des travailleurs. Dans les lycées, et les universités, il importe d’organiser des AG et de se préparer à rejoindre les travailleurs en lutte.
Renforcer l’unité de la lutte et la solidarité pour développer la conscience de classe
Ces attaques et cette lutte montrent l’opposition réelle entre les classes, l’antagonisme qui existe entre le travail et le capital. Pendant des décennies, les idées sur la conciliation des classes, sur l’harmonie des intérêts généraux ont pu faire illusion. Désormais, ces conceptions sont battues en brèche. Les ordonnances dévoilent aux yeux de tous que pour faire fructifier son capital avec profit, la bourgeoisie n’a plus d’autre solution que de précariser les travailleurs, détruire leurs conditions de vie, baisser leurs salaires, augmenter leur temps de travail. La lutte des classes n’a pas disparu, la bourgeoisie la mène aujourd’hui au grand jour. Les travailleurs ne peuvent qu’y répondre en renforçant l’unité de leur classe dans cette lutte.
On voit justement partout dans les cortèges, les secteurs, les syndicats des entreprises en lutte, les militants qui combattent fermement leurs licenciements comme c’est le cas des GM&S. Cela donne une force importante au mouvement. En dénonçant leurs patrons locaux, les travailleurs condamnent aussi le patronat (le Medef) et le gouvernement qui veulent donner de nouvelles armes aux exploiteurs. Ce n’est que sur cette base que les consciences pourront progresser pour affronter l’offensive des patrons et de l’État.
Toute la classe ouvrière et les couches populaires sont victimes de ces contreréformes : des jeunes lycéens et étudiants des milieux populaires qui peuvent craindre une vie de salariés précarisés jusqu’à leurs 30 ans, aux retraités qui voient leurs pensions diminuer.
C’est dans une lutte commune que se construit l’union de tous les travailleurs. Il est important pour cela de tisser des liens entre les différents secteurs en lutte de la classe (luttes contre les licenciements, les revendications des chômeurs, des travailleurs sans-papiers, lu lutte des femmes, Aussi, des solidarités devront se nouer entre les lycéens étudiants et les travailleurs. La multiplication des échanges sur les piquets de grève ou les AG étudiantes permettra de développer l’esprit de solidarité et de lutte face à ce gouvernement capitaliste.
La lutte contre les ordonnances est politique !
Le capitalisme est en cause !
Là où le travail d’organisation à la base est accompli, la grève est massive, la détermination importante. Pour développer le rapport de force face au capital, il faut avoir conscience que ce gouvernement agit pour le compte des capitalistes. Il ne pourra reculer que devant une pression importante. En 1936, pour obtenir les congés payés, les travailleurs avaient occupé leurs usines durant plus d’un mois.
Comme beaucoup de militants syndicaux s’en aperçoivent, arrêter l’offensive de la bourgeoisie ne peut se limiter au plan syndical. Plus que jamais le camp des travailleurs a besoin de mener un combat politique. Mélenchon et la France Insoumise comptent incarner ce combat. Effectivement la lutte contre les ordonnances doit prendre le caractère d’une lutte politique contre Macron et son gouvernement. Cependant, au bout de la rue, ce n’est pas avec les élections que les travailleurs pourront briser l’offensive du capital. L’expérience grecque autour de Syriza est l’illustration de l’échec d’une telle politique réformiste qui finit par s’acoquiner avec les forces réactionnaires. Tsipras n’a fait que poursuivre la politique d’austérité au service du capital grec et européen et de l’impérialisme (manœuvres militaires entre l’armée grecque et l’armée israélienne). Pourquoi les Insoumis ne veulent-ils pas tirer les leçons de ces échecs? Ne serait-ce pas remettre en cause toute leur politique réformiste?
Il faut empêcher ces contreréformes de passer. Prendre conscience qu’il faut se battre pour éliminer le capitalisme qui entraine ces contreréformes. Sans une politique centrée sur leurs propres intérêts immédiats et stratégiques et sans disposer de leur propre parti politique, les travailleurs ne pourront pas être une force puissante capable de freiner l’offensive du capital et de battre le camp de la bourgeoisie. Les travailleurs ont un monde à gagner. Ils n’ont rien à perdre que leur chaine.
Amplifions la mobilisation !
Combattons les lois antiouvrières !
Et luttons contre le capitalisme !
Rassemblement Organisé des Communistes Marxistes-Léninistes
23 septembre 2017