Le peuple palestinien réaffirme son refus tenace
de l’occupation coloniale sioniste

L’opération déclenchée le 7 novembre par le Hamas a bouleversé la situation en Palestine. Mais elle constitue plus largement un facteur qui accentue encore l’instabilité du contexte au niveau mondial. En ce qui concerne la France, les implications des évènements ne peuvent être comprises qu’en évaluant divers aspects politiques allant au-delà du conflit direct entre Israël et le peuple palestinien.

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L’opération militaire entreprise par le Hamas a d’emblée réussi à élever considérablement le niveau de la confrontation avec l’ennemi. Quelle que soit l’appréciation qu’on puisse adopter au sujet du caractère politique du Hamas ‑ considéré couramment comme réactionnaire ‑, le fait est qu’il assume la volonté du peuple palestinien à réaliser son indépendance nationale sur l’ensemble des terres qui lui correspondent historiquement.

Les caractéristiques fondamentales du contexte sont doubles.

D’une part l’origine de la situation actuelle se trouve dans la mise en oeuvre, à partir de la fin du 19e siècle, du projet sioniste en coordination avec le colonialisme britannique. Plus spécifiquement, selon la vision idéologique exprimée à l’époque, la Palestine était considérée comme "une terre sans peuple pour un peuple sans terre". Dans le gouvernement israélien en place depuis décembre 2022 figurent deux ministres particulièrement réactionnaires : Itamar Ben Gvir comme ministre de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich comme ministre des Finances; Smotrich est en outre chargé au sein du ministère de la Défense de la supervision des questions relatives aux colonies israéliennes en Cisjordanie. En mars 2023 Smotrich a déclaré qu’"il n’y a pas de Palestiniens, car il n’y a pas de peuple palestinien", que "le peuple palestinien est une invention de moins de cent ans". "Extrême" ou "modéré" dans sa politique, l’État sioniste, au‑delà de certaines apparences qu’il tente d’échafauder, met en oeuvre une oppression dictatoriale envers le peuple palestinien. De fait la position de Smotrich est conforme à la vision generale du sionisme, telle qu’elle a été perpétuée depuis les origines, entre autre aussi par Golda Meir, qui a occupé divers postes aux gouvernements israéliens entre 1949 et 1974. Celle‑ci, en 1969, disait : "Qui sont les Palestiniens? Je ne connais personne de ce nom. Ils n’existent pas."

L’autre caractéristique fondamentale de la situation actuelle provient des évènements consécutifs à la 1re Guerre mondiale. À la Conférence de San Remo en avril 1920, préalable au traité de Sèvres qui démantèle l’Empire ottoman, la Grande-Bretagne reçoit deux mandats, en Palestine et en Mésopotamie (actuel Irak), et la France un, en Syrie (comprenant aussi le Liban). Le mandat attribué à la Grande-Bretagne entre en vigueur en 1923, il comprend le territoire correspondant à l’Israël actuel. L’accord valide la promesse faite aux Juifs par une lettre publié en novembre 1917 par le ministre britannique des Affaires étrangères, Lord Balfour, où il indique que son gouvernement est disposé à créer en Palestine un "foyer national juif". Adressée au baron de Rothschild, la lettre a été en fait rédigée en étroite concertation avec ce dernier, qui préside l’antenne anglaise du mouvement sioniste, promoteur de l’installation des Juifs en Palestine. Depuis, le sort réservé au peuple palestinien a constamment été imposé par la domination des grandes puissances impérialistes, exercée en coordination étroite avec les représentants du mouvement sioniste.

Les peuples opprimés ne se résignent pas au sort qui leur est imposé

L’opération lancée par le Hamas marque une rupture avec les étapes antérieures de la résistance palestinienne.

En 1959 Yasser Arafat, Salah Khalaf et Khalil Al-Wazir créént le mouvement Fatah. En 1964 est constitué l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). En 1965 intervient la première opération militaire du Fatah contre Israël. Avec la guerre de 1967, il s’agissait en premier lieu d’une défaite militaire des pays arabes ayant engagé la bataille. Par la suite, sous l’égide de l’OLP, les forces palestiniennes s’organisent militairement, d’abord en étant basées en Jordanie, puis contraintes de s’établir au Liban. En 1982 Israël intervient au Liban pour éliminer par la force armée la présence palestinienne. À partir de 1988 se déroulent les efforts ‑ vains ‑ d’arriver à un règlement du conflit pouvant satisfaire les prétentions à la fois du régime sioniste et du peuple palestinien. Parallèlement la résistance militaire palestinienne persiste : en 1987 déclenchement de l’"Intifada", et apparition du Mouvement de la résistance islamique Hamas à Gaza.

Durant la période récente la lutte des Palestiniens contre l’oppression a de plus en plus été acculée à des actions dispersées, de désespoir, tandis que l’Autorité palestinienne maintient ses rapports de "coordination de sécurité" avec le gouvernement israélien. Il faut noter que, contrairement aux apparences que tend à imposer la propagande bourgeoise actuelle, le Hamas n’est pas le seul représentant de la résistance armée palestinienne, ni en Palestine en général ni à Gaza. À Gaza, depuis 2020, des manoeuvres militaires annuelles ont été organisées conjointement par des groupes armés palestiniens, notamment le Hamas, le Jihad islamique palestinien, le Front populaire de libération de la Palestine et le Front démocratique de libération de la Palestine. En Cisjordanie des groupes tentent de relancer la résistance armée, comme à Naplouse la "Tanière des Lions" avec la participation du Hamas, du Jihad islamique, mais aussi des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa associées au Fatah.

L’opération en cours actuellement à partir de Gaza constitue un sursaut, dans un contexte où les rapports de forces sont toujours aussi immensément inégaux, en faveur de l’occupant sioniste.

Le fait que le Hamas apparaisse comme principal initiateur provoque certaines réactions négatives parmi ceux qui se conçoivent comme défenseurs du droit du peuple palestinien à sa libération nationale. Il est certes nécessaire de prendre en compte les caractéristiques du Hamas dans sa composition sociale et son idéologie, mais il faut éviter à tirer des conclusions à partir d’un constat qui envisage le Hamas isolément, en dehors des autres éléments qui forment le contexte d’ensemble.

Voici un extrait des "Thèses et additions sur les questions nationales et coloniales" adoptées par le 2e Congrès de l’IC en 1920 [1]:

[…] dans les pays opprimés […] l’Internationale Communiste et les partis adhérents doivent […] chercher à développer les sentiments de classe indépendante dans les masses ouvrières des colonies. L’une des plus grandes tâches à cette fin est la formation de partis communistes qui organisent les ouvriers et les paysans et les conduisent à la révolution et à l’établissement de la République soviétique.

La tâche de la formation d’un parti communiste qui "organise les ouvriers et les paysans et les conduit à la révolution" a sans doute été entreprise à l’époque de l’Internationale communiste, mais actuellement l’état de fait est tel qu’il faut recommencer de zéro. Cependant il ne serait pas convenable de demander que les forces engagées dans la lutte pour la libération nationale du peuple palestinien mettent leur activité en sommeil en attendant que ce parti communiste vienne à leur rencontre. Et il faut dire que la situation qui prévaut en Palestine en rapport avec les bases objectives du mouvement ouvrier (les ouvriers et leur place dans les rapports de production tels qu’ils se présentent concrètement…) complique fortement l’activité des communistes en vue de la construction d’un parti communiste authentique réunissant des militants juifs et palestiniens[2].

Palestine, Moyen Orient – et au-delà

À travers la présentation par les médias, le conflit entre Israël et le Hamas apparait comme l’affrontement entre le Bien et le Mal; ils relaient par exemple amplement l’idée que formule Yonathan Arfi, président du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF)[3] : "Ce n’est pas qu’une attaque terroriste. C’est un immense pogrom, le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah." Il en résulte une tendance à faire passer au second plan le fait que les enjeux de politique internationale ne se limitent nullement aux frontières d’Israël et de Gaza. En supposant qu’Israël réussisse à mener à son terme l’opération d’intégration de Gaza dans son territoire, il poussera plus loin son offensive, nomment à l’égard du mouvement Hezbollah, au Liban et aussi en Syrie, comme le montre le bombardement de l’aéroport de Damas, effectué le 22 octobre. Au niveau supérieur des enjeux, les USA soutiennent certes Israël avec détermination, mais ils restent aussi engagés ailleurs dans la région, entre autre en Syrie. Et les préoccupations des USA à l’égard de leurs principaux concurrents ‑ Chine et Russie ‑ prévalent à grande échelle, à moins que la situation au Moyen-Orient se complique radicalement par l’éclatement d’une guerre impliquant l’ensemble de la région.

La Turquie en particulier constitue un facteur activement perturbateur. Elle tente de manoeuvrer et s’efforce de garder une place à part en maintenant des liens aussi bien avec l’OTAN qu’avec la Russie.

Quand la Turquie a lancé son opération contre les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie (Rojava) en octobre 2019, le président US de l’époque Donald Trump a publié un décret autorisant des sanctions contre des responsables turcs. Ce 12 octobre, le président actuel Joe Biden a prolongé ce décret d’un an supplémentaire. Dans sa déclaration à ce sujet, il explique[4] : "La situation en Syrie et en relation avec ce pays, et en particulier les actions du gouvernement turc visant à mener une offensive militaire dans le nord-est de la Syrie, sape la campagne visant à vaincre l’État islamique en Irak et en Syrie, […] menace de porter atteinte […] à la stabilité dans la région et continue de constituer une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des USA".

Recep Tayyip Erdoğan renvoie l’argument à l’expéditeur : "Les activités menées par les USA dans ce pays [la Syrie] avec les branches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Syrie constituent une menace extraordinaire pour la sécurité nationale de la Turquie." Conformément aux principes suivis par tous les gouvernements bourgeois du monde, il manie le vocabulaire autour du "terrorisme" de façon élastique. Les Kurdes luttant pour la réalisation de leur indépendance nationale sont des "terroristes"; par contre[5] : "Le Hamas n’est pas une organisation terroriste et les Palestiniens ne sont pas des terroristes. C’est un mouvement de résistance qui défend la patrie palestinienne contre une puissance occupante." Et les discours ne sont qu’un élément parmi d’autres. Les relations diplomatiques de la Turquie avec Israël ont connu des fluctuations. En 2010 un commando israélien avait effectué un assaut contre un navire immatriculé en Turquie qui naviguait vers la bande de Gaza dans le cadre de la "Flottille de la Liberté" visant à briser le siège mené par Israël sur l’enclave palestinienne. À l’époque, le gouvernement turc avait rappelé son ambassadeur de Tel‑Aviv. Mais en aout 2022 Israël et la Turquie ont annoncé la normalisation complète de leurs relations, y compris l’amélioration de la coopération dans les domaines de la défense, l’industrie de défense et la sécurité militaire[6]. Erdoğan tient néanmoins à exposer sa vision géopolitique alliant néo-ottomanisme et islamisme, par exemple en déclarant ce 2 octobre, au sujet de Jérusalem[7] : "Dans cette ville que nous avons dû quitter en larmes pendant la Première Guerre mondiale, il est encore possible de croiser des traces de la résistance ottomane. Donc Jérusalem est notre ville, une ville qui vient de nous."

Bref, quelle que puisse être l’évolution de la situation en Palestine, la domination globale de l’impérialisme au niveau mondial ainsi que la conflictualité propre aux rivalités interimpérialistes dans diverses régions continueront à ravager les vies des peuples opprimés. Face à cette réalité la confusion règne en France du côté de ceux qui critiquent la position du gouvernement mais envisagent les points de vue alternatifs de façon erronée. La grande majorité a recours aux slogans conciliateurs traditionnels tels que "une paix juste et durable entre Israël et la Palestine", "processus de paix qui repose sur le respect du droit international et des résolutions de l’ONU". Plus spécifiquement, la CGT par exemple compte sur une intervention en ce sens de la part du gouvernement français[8] : "La CGT appelle donc solennellement le gouvernement et le président de la République à avoir la hauteur de vue qu’exige la gravité de la crise et à adopter, comme la France a su le faire par le passé, une position rassembleuse, au plan national et international." Force est de constater que l’illusion concernant le recours aux institutions dominées par la bourgeoisie ‑ que ce soit au niveau national ou celui international ‑ constitue encore un frein considérable pour le développement des luttes.

"Union nationale" ou lutte de classe,
C’est l’un ou l’autre

Les représentants des forces impérialistes occidentales sont fortement préoccupés par la situation actuelle au Moyen-Orient. Cela s’explique bien sûr en premier lieu par la fonction centrale qui incombe à Israël en tant qu’allié dominant dans la région. Mais pour nous en France il faut constamment garder à l’esprit que la bourgeoisie a une vision globale en ce qui concerne l’objectif de préserver sa propre emprise, dans ses zones d’influence internationale certes, mais fondamentalement en tant que classe dominante en France même.

Dans la société basée sur les rapports de production capitalistes, existent deux classes opposées, la classe capitaliste et la classe ouvrière. Ainsi l’idée de l’"union nationale" ne peut être autre chose qu’une fiction. Or Emmanuel Macron ‑ pour ne parler que de son exemple ‑ s’emploie avec beaucoup de suite dans ses idées à promouvoir cette fiction parmi les Français. Il s’exprime en ce sens dès le début de sa carrière présidentielle, dans son message de fin d’année 2017 [9] : "Nous nous sommes trop longtemps, trop souvent divisés. […] Je veux plus de concorde pour la France en 2018." Dans les faits, la République démocratique française représente le pouvoir de la bourgeoisie. Celle‑ci, tout en pouvant se prévaloir des moyens que lui confère le statut de propriétaire des moyens de production (et les fortunes qui vont avec), se sent néanmoins menacée dans ses prérogatives par la majorité de la population qui pourrait la faire tomber de son piédestal. Pour embrouiller les esprits des citoyens, la bourgeoisie entretient toute une propagande idéologique afin de diffuser une vision du monde visant à expliquer et justifier à sa manière l’ordre social existant.

À titre d’exemple marquant à cet égard on peut citer les "hommages" rendus à ceux qui sont "morts pour la France". Récemment Macron a décidé de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian. Il présente sa décision avec un discours qui déborde de rhétorique manipulatoire. Au sujet des "héros de la Résistance" durant la période 1940-1945 il affirme[10] : "Mais tous combattaient au nom de nos valeurs, résolus à accomplir pour elles le sacrifice de leur vie." Il déclare : "Missak Manouchian choisit deux fois la France, par sa volonté de jeune homme arménien épris de Baudelaire et de Victor Hugo, puis par son sang versé pour notre pays. " En référence à la composition de multiples origines du Groupe Manouchian, il annonce : "Le sang versé pour la France a la même couleur pour tous. À cet égard, tous les Résistants et otages fusillés au Mont-Valérien seront déclarés morts pour la France."

Macron travestit ainsi la réalité. Avant de combattre le régime de Philippe Pétain et l’occupation national-socialiste sur le sol de la France, les fusillés avaient combattu des ennemis ailleurs, en Roumanie, Pologne, la dictature de Franco, et celle du régime fasciste italien. Estampillé officiellement "mort pour la France", Manouchian se retrouve rangé sous la même enseigne que plus de 1,3 million de militaires décédés au cours de la 1re Guerre mondiale ‑ guerre interimpérialiste mis en oeuvre par les classes exploiteuses des pays belligérants ‑  et ayant obtenu la mention "Mort pour la France" accordée en vertu des articles L488 à L492bis du code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre. En outre 110.000 soldats "morts pour la France en Indochine" peuvent s’enorgueillir de faire l’objet d’une cérémonie annuelle, chaque 8 juin, en leur honneur.

Pour le régime national-socialiste en Allemagne, les communistes qui le combattaient dans la clandestinité étaient des terroristes. Manouchian était imprégné de la vision propre aux communistes, faisant une distinction claire et nette entre les Allemands ayant choisi le camp ennemi ‑ celui des national-socialistes ‑, et le peuple allemand. Dans la lettre adressée à son épouse Mélinée, il écrit[11]: "Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense."

Bien que le Hamas n’ait évidemment rien à voir avec les communistes allemands, l’action actuelle du régime sioniste ressemble fortement à ce qu’exprimait une affiche de propagande des SA (Sections d’Assaut), troupes de choc des national-socialistes en Allemagne, créées en 1921 [12] : "On ne peut combattre le terrorisme de gauche que par un terrorisme encore plus fort!" Et l’obstination du gouvernement français actuel et des représentants de la bourgeoisie (partis, médias etc.) qui l’entourent, à vouloir nous obliger à voir le monde exactement comme eux, présage de l’avenir quand en France les opposants au pouvoir de la bourgeoisie seront désignés comme terroristes et traités comme tels.

Le gouvernement pousse à l’embrigadement des esprits

En France les divers partis et personnalités politiques sont en concurrence pour condamner avec un maximum d’emphase et éloquence l’Hamas et son action. Au premier abord on est tenté de considérer ces controverses comme accessoires. Mais le gouvernement prend soin des nous signifier que les mots sont importants. Il s’engage dans la voie des enquêtes visant à initier des poursuites pour "apologie du terrorisme" à l’égard de ceux qui ne condamnent pas explicitement le Hamas.

Jean-Luc Mélenchon une fois de plus voudrait faire bande à part et veille à ce que le mouvement LFI dans ses déclarations officielles emploie des formulations hypocrites. Au bout de ces cacophonies, prévaut la "sagesse" qu’exige la bourgeoisie au pouvoir. Mélenchon, lui aussi, s’y range : "Il faut en rester à la position française traditionnelle. Penser et agir comme l’ont toujours fait les Français et leurs gouvernements depuis De Gaulle au sujet de cette région du monde et de ses protagonistes. Refus du recours à la force, cessez-le-feu, respect des résolutions de l’ONU." À un niveau diplomatique largement supérieur, la Chine et la Russie jouent dans le même registre du pseudo-consensus international et mettent en avant la formule de "deux États", pourtant totalement obsolète.

En Palestine comme ailleurs,
la domination capitaliste impérialiste repose sur la force
Ceux qui veulent s’en libérer ne peuvent pas renoncer
à se défendre, y compris par la force

La longue histoire depuis l’avènement de la domination de l’impérialisme capitaliste au Moyen-Orient et partout dans le monde, jusqu’à l’époque actuelle, met en évidence l’opposition inconciliable entre les peuples et populations opprimés et exploités d’une part, et les forces économiques et militaires qui perpétuent la domination des rapports sociaux de production capitalistes d’autre part. Les conflits violents qui secouent constamment différentes régions du monde sont l’expression de cette réalité. Mais les actions et mouvements de résistance, y compris armés, tels qu’ils se déploient en Palestine et ailleurs ne suffisent pas pour ébranler substantiellement la domination de l’ennemi dont la force repose sur le système capitaliste. Seule la lutte jusqu’au bout de la classe exploitée ‑ la classe ouvrière ‑ contre la classe capitaliste ‑ qui tient les reines à travers les appareils d’État, qu’ils soient "démocratiques" ou non ‑ pourra mettre effectivement fin au règne de l’exploitation capitaliste, source de tous les maux que subissent les populations.

La révolution russe d’Octobre 1917 a montré la voie, instaurant la dictature du prolétariat avec comme objectif l’édification d’une société socialiste. Elle a triomphé par la force armée guidée par les objectifs politiques basés sur la théorie et la pratique développées par Karl Marx, Friedrich Engels, V. I. Lénine, puis J. Staline. La bourgeoisie impérialiste a réussie à interrompre ce processus. Mais elle ne pourra pas bloquer définitivement la lutte de classe qui finira par éliminer le capitalisme à l’échelle de la planète.

Seule l’élimination totale et définitive du système capitaliste impérialiste
pourra permettre la paix et le progrès social pour l’humanité

 

ROCML

30 octobre 2023

 

D’autres analyses et documents concernant la Palestine se trouvent
dans notre "Dossier Palestine" :

https://rocml.org/home/dossiers/dossier-palestine/

 



[1]https://www.marxists.org/francais/inter_com/1920/ic2_19200700f.htm

[2]. Voici une évocation de quelques aspects. Il s’agit d’un résumé sommaire mélangeant de façon approximative des données provenant de sources variées et portant sur les années 2020-2023.

La population de la Palestine (Cisjordanie et Gaza) s’élève à 5.483.500. Parmi la population âgée de 15 ans et plus, le taux d’activité (disponibilité sur le marché du travail) est de 43,5 %, mais 60,8 % de ceux disponibles sur le marché du travail sont au chômage. La force de travail présente en Palestine (c’est-à-dire sans compter les Palestiniens qui travaillent en Israël) compte 109.500 personnes ayant un emploi, dont 62 % sont des salariés, et seulement 18,5 % travaillent dans l’industrie contre 74 % dans le commerce et les services.

En regroupant les Palestiniens qui travaillent en Israël et dans les colonies de Cisjordanie, leur nombre s’élève à 19 % de la main-d’oeuvre totale de Cisjordanie. À Gaza le taux de chômage s’élève à 46,5 % (62,5 % pour les 15 à 29 ans). Environ 18.000 Palestiniens de Gaza travaillent dans diverses villes israéliennes, dont 9.000 sortent quotidiennement par le terminal d’Erez.

La population d’Israël s’élève à 9.795.000. En outre il y a environ 210.000 travailleurs étrangers ainsi que plus de 250.000 travailleurs illégaux et Africains migrants résident en Israël. En regroupant grossièrement les effectifs selon deux grands agrégats, à savoir des activités comprenant principalement des travailleurs (telles que mines et carrières, construction etc.) d’une part, des activités comprenant principalement des employés (telles que administration, restauration, finances etc.) d’autre part, les effectifs correspondants sont respectivement de 1.466.800 et 2.391.500 (l’effectif global de la force de travail s’élevant à 4.245.000).

[3]https://twitter.com/Yonathan_Arfi/status/1711754221056348245

[4]https://www.rudaw.net/english/middleeast/131020231

[5]. 15/5/2018

https://twitter.com/PSF1237/status/1711431096242446586

[6]https://www.al-monitor.com/originals/2022/10/turkey-israel-agree-strengthen-defense-ties

[7]https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/jerusalem-est-notre-ville-declare-250967

[8]. 9/10/2023

https://www.cgt.fr/comm-de-presse/pour-une-paix-juste-et-durable-entre-israel-et-la-palestine

[9]https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/emmanuel-macron-l-annee-2018-sera-a-mes-yeux-celle-de-la-cohesion-de-la-nation_2539615.html

[10]https://www.vie-publique.fr/discours/289947-presidence-de-la-republique-18062023-ceremonie-du-18-juin-2023

[11]https://museedelaresistanceenligne.org/media6561-Missak-Manouchian

[12]https://www.akg-images.de/archive/Dem-Terror-von-links-kann-man-nur-mit-noch-scharferem-Terror-begegnen-2UMDHUB4U9X.html