Dans le système capitaliste, les politiques de santé
ne peuvent être autre chose que des variables d’ajustement
des besoins du capital en force de travail
Devant la crise sanitaire qu’a traversée la France et l’ensemble du monde dominé par le système capitaliste, la critique politique des différents courants de "gauche" et d’"extrême gauche" s’est bornée à dénoncer l’imprévoyance ou l’incurie de l’actuel gouvernement bourgeois d’Emmanuel Macron, en étendant pour les plus "radicaux" cette critique aux gouvernements précédents y compris celui de François Hollande.
Sous-entendu, ou entendu : "nous, on aurait fait mieux". Que des marxistes-léninistes proclamés n’aillent pas au‑delà de cette critique ne fait qu’exprimer leur propre incurie politique et théorique.
En effet : tout État, tout pouvoir politique ne peut être que le maitre d’œuvre des intérêts de la classe dominante, c’est‑à‑dire de la classe qui dirige le système économique. Ici, la bourgeoisie capitaliste. Cela est vrai, que ce soit les forces politiques issues de cette classe qui dirigent directement, ou qu’elles le fassent en association avec d’autres courants ou partis "ouvriers" réformistes ou petits bourgeois qui acceptent de gérer cet État sans remettre en cause le système. Quand la bourgeoisie domine, l’État est au service des intérêts du capital. Quand c’est le prolétariat qui domine, parce qu’il a pris le pouvoir d’État, alors l’État est au service de la classe ouvrière et des autres catégories de travailleurs. C’est le B‑A BA du marxisme.
Partant de là, plutôt que de focaliser sur les "mauvaises politiques" menées successivement par les différents partis gérants loyaux du capitalisme, les courants se réclamant du marxisme-léninisme auraient dû concentrer leurs analyses et leur propagande sur la cause fondamentale de la déroute du système public de santé, tous secteurs concernés, devant l’épidémie du coronavirus. Cette cause, c’est le lien naturel entre les intérêts du capital et la gestion politique de la force de travail, ce qui inclut les politiques de la famille (natalité), de l’emploi (assurance chômage), des retraites, de la jeunesse (éducation et formation professionnelle), et bien entendu celui de la santé publique.
Les politiques des partis gérants du système ne sont pas guidées par des considérations morales ou menées avec plus ou moins de compétence. Elles sont toutes fondées sur les seuls intérêts des capitalistes et utilisent, quand ils le jugent utile, les procédés les plus inhumains. La guerre en est l’exemple le plus barbare. L’État bourgeois est capable d’envoyer à la boucherie des millions de jeunes pour les seuls intérêts du capital. Jaurès (qui n’était pas un grand révolutionnaire) a payé de sa vie son jugement éclairé : "on croit mourir pour la patrie…"
Il en va de même pour la santé du peuple : Quand le capital a besoin de force de travail, l’État soigne les prolétaires, encourage la natalité, forme les jeunes… Quand ses besoins en main d’œuvre refluent, alors, au nom d’économies budgétaires, l’État serre la ceinture des différents systèmes de protection sociale. Ce mécanisme est implacable, quelle que soit la couleur des gouvernements. L’alternance droite-gauche peut donner l’illusion que ce mécanisme découle d’un choix idéologique. Il n’en est rien. C’est un mécanisme du système que seul un rapport de force social et politique imposé par la classe ouvrière et les forces populaires peut infléchir.
Il est significatif d’observer que les principales lois d’assurances sociales ont été préparées et établies après les deux guerres mondiales, dans un contexte de destructions matérielles qui ouvraient au capital une reprise des activités de production et donc d’une quantité de force de travail multipliée.
Dans un système socialiste-communiste, le but de l’État révolutionnaire est de développer toujours plus le bienêtre matériel, social et culturel du peuple travailleur. Il n’existe pas de crises liées à l’anarchie de la production capitaliste et à la recherche du profit. Le développement régulier des forces productives inclut le développement puissant et régulier des capacités humaines de travail et donc le développement de la santé des travailleurs et de leurs familles, de l’éducation et de la formation des jeunes.
L’État bourgeois n’a aucun amour pour les travailleurs. Il gère leur force de travail au gré des intérêts du capital. Seul un État dirigé par la classe ouvrière, parce qu’il n’a pas d’autre raison d’être, peut assurer au peuple travailleur toujours plus de sécurité matérielle, sanitaire, familiale et un avenir meilleur pour les jeunes.
Arrêtons d’égratigner le capitalisme sur ses marges !
Attaquons-le à la racine !
Vive le socialisme !