Saluons le courage des peuples du Brésil et de Turquie !

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La fin du 20e siècle a été proclamée comme une "grande victoire" pour le capitalisme dans sa lutte contre l’idéologie prolétarienne. Après la chute de l’URSS et d’autres pays socialistes, le prolétariat et les masses populaires ont perdu leurs repères. Ils subissaient la domination d’un capitalisme puissant que rien ne semblait pouvoir contester. Les luttes se sont affaiblies. Les perspectives politiques surtout ont souvent laissé la place à des revendications partielles, locales, uniquement syndicales. Mais voilà, malgré cette soi-disant victoire du capital, le système capitaliste ne peut résoudre les contradictions qu’il engendre et donc, avec la crise générale qui le gangrène depuis des décennies, il ne veut ni ne peut mettre un terme à la pauvreté grandissante, à la crise du logement évidente, au chômage historique, etc.

Dans ce contexte d’appauvrissement général des peuples, les luttes reprennent, des luttes qui se politisent et qui prennent pour cible des lieux de pouvoir, qui dévoilent la dictature du capital sous le voile mensonger de la démocratie! Ces luttes se multiplient aux quatre coins de la planète depuis quelques années : en Grèce, au Chili, au Mexique, en Égypte, en Tunisie…

Depuis le 27 mai 2013 c’est en Turquie et depuis le 12 juin au Brésil. Les peuples des deux pays sont descendus dans la rue.

En Turquie le peuple ‑ notamment la jeunesse populaire ‑ a déclenché une lutte autour de Gezi Parki, qui est devenu un symbole pour la démocratie, et qui sème en parallèle la graine anticapitaliste.

Au Brésil, des centaines de milliers de manifestants se transforment en millions dans la rue, en criant "je me fiche de la coupe du monde, je veux la santé et l’éducation". La présidente (de gauche) a annulé son voyage au Japon et elle a déclaré qu’elle allait prendre des "mesures, pour lutter contre la corruption et améliorer la situation des services publics". Des promesses, pour tenter de casser la révolte.

En Turquie, en parlant de référendum pour le Park de Gezi, le gouvernement essaie de diviser les mouvements. Pour l’instant il a utilisé la violence et vide le Park Gezi. Mais la lutte continue. Le 20 juin, à Mersin (sud de Turquie) il y a eu des affrontements jusqu’à deux heures de matin.

La lutte de classe coute toujours très cher. En Turquie 4 morts, au Brésil 2 morts. En Turquie des milliers de manifestants ont été mis en garde à vue et fichés. Actuellement, toutes les organisations communistes, révolutionnaires et progressistes sont les cibles de la répression du gouvernement. L’ESP (Parti Socialiste des Opprimés) notamment a été choisi comme première cible. Mais malgré toutes les pressions féroces, partout il y a des rassemblements, forums etc.

En Turquie la violence est particulièrement brutale, car la Turquie vit sous la dictature. De plus, la répression intervient dans le contexte de la guerre contre la Syrie et de la question kurde. L’absence de démocratie en Turquie ‑ dans ce pays la démocratie n’a jamais existé ‑, explique pourquoi la lutte pour la liberté et la démocratie est importante et vitale pour la classe ouvrière et les masses populaires dans ce pays.

La lutte du Parc Gezi a bouleversé un rapport de force où l’État turc utilisait régulièrement la question kurde pour diviser les peuples. Or cette fois‑ci cette tactique de la bourgeoisie n’a pas fonctionné!

Pour la Turquie comme pour le Brésil, on utilise le qualificatif : "en voie de développement". Mais "développement" pour qui? Seulement pour les bourgeoisies de ces pays qui s’engraissent, tels des parasites, sur la surexploitation de ces peuples pour maintenir des taux de croissance élevés mais surtout les taux de profits. Aucun peuple ne peut connaitre la prospérité sous le capitalisme, que les technocrates les nomment "pays émergents", "en voie de développement", ou autre!

La Turquie a été présentée comme un modèle au Moyen-Orient. Elle est aujourd’hui un exemple de la lutte pour la démocratie et le socialisme. La voie est ouverte pour le développement du mouvement révolutionnaire.

Le ROCML et la JCML de France condamnent fermement la violence de la bourgeoisie de ces deux pays et affirment leur solidarité avec les peuples turc, kurde et brésilien.

Les luttes continueront de s’affirmer, de se multiplier ainsi que de se radicaliser. Car aujourd’hui, toutes les bourgeoisies, du Brésil à la Turquie en passant par la France et l’Allemagne, n’ont plus aucune marge de manœuvre pour répondre aux revendications croissantes des masses populaires face à leur paupérisation. Elles ne peuvent que mentir et réprimer. Ces luttes doivent apporter aux prolétariats, grâce à l’action révolutionnaire des partis communistes, des expériences qui les conduiront au socialisme : seul salut pour les peuples du monde entier!

Socialisme ou barbarie !

Gloire aux martyrs des luttes des peuples du monde entier !

Prenons exemple sur le prolétariat et les peuples en lutte
contre le capital !

ROCML – JCML
23 juin 2013