Bilan de la COP21 : un accord pour duper les peuples

LA VOIX DES COMMUNISTES, no 14, décembre 2015 – p. 3

« En comparaison de que cela aurait pu être, cet accord est un miracle. En comparaison de ce qu’il aurait dû être, c’est un désastre » écrit le Guardian. Voilà un raccourci saisissant des tenants et aboutissants de cette conférence. Les précédentes conférences furent des échecs qu’il fallait à tout prix ne pas renouveler pour ne pas aggraver le discrédit des responsables politiques auprès des populations et ajouter des raisons de s’attaquer au système capitaliste. Donc après une véritable mise en scène et dramatisation médiatique, un accord a été trouvé. Le metteur en scène, Laurent Fabius, en a eu les larmes aux yeux. Les divers commentateurs un tant soit peu objectifs font remarquer que cet « accord » en reste à un constat et à des déclarations de bonne intention. Il reste muet sur les objectifs et moyens à mettre en oeuvre d’une manière contraignante pour les pays et surtout les multinationales principales pollueuses de la planète[1]. Mieux, il est conforme à ce que les multinationales de l’énergie extractive et autres attendaient :

Un accord basé sur les plans nationaux (ce sont les peuples qui doivent payer), incluant tous les pays (au moins tous les grands émetteurs); un accord à long terme, sans engagements chiffrés de réduction des émissions à court et moyen terme, mais avec révision périodique.

La COP21 a signifié un soutien aux marchés internationaux du carbone (un secteur juteux pour faire des profits « écologiques » sans aucune contrainte pesant sur les transports maritimes et aériens). Et cerise sur le gâteau il détourne l’attention de leur responsabilité.

Bref, rien de bon pour les travailleurs du monde entier. L’analyse que nous faisions avant la COP21 reste d’actualité.

 

Accord-Paris


[1]. Voici les principaux reproches au texte : aucune échéance pour le pic des émissions, aucune échéance précise pour l’équilibre émissions/absorptions (« dans la seconde moitié du siècle ») aucun objectif non plus en matière de taux annuel de réduction des émissions, muet sur la sortie des combustibles fossiles, pas un mot de la nécessité d’un système énergétique basé sur les renouvelables, le concept de décarbonisation est absent de l’accord.