On luttera jusqu’au bout
pour le retrait de la loi El Khomri
LA VOIX DES COMMUNISTES, mars 2016, no spécial
(Texte disponible sous forme de fichier PDF)
Depuis le 9 mars et malgré les tentatives du gouvernement pour freiner la mobilisation, les travailleuses et les travailleurs, les jeunes, poursuivent leur lutte pour le retrait de la loi El Khomri. Cette loi est la goutte d’eau qui fait déborder le vase du mécontentement des travailleurs. Alors que les lois Macron et Rebsamen ont eu pour but de casser l’organisation de classe des travailleurs en s’attaquant aux droits syndicaux (diminution des heures de délégation et formations syndicales), la loi El Khomri est la tentative de briser l’unité d’action des travailleurs en transformant le code du travail unique, national en un code propre à chaque branche ou entreprise. Si cette dernière était adoptée, il serait très difficile ensuite de résister aux autres offensives du capital. Il est donc nécessaire de mettre toutes nos forces et notre détermination dans cette bataille pour que ce projet néfaste échoue.
Il ne s’agit pas de négocier le poids de nos chaines ou encore de demander au gouvernement un autre projet. Non! 4 années de gouvernement PS ont démontré que rien de positif ne pouvait venir pour les travailleurs. Hollande, Valls, El Khomri sont les porte-paroles, les représentants politiques du capital, du MEDEF! Cette loi n’est pas un accident. Elle est la continuité logique de tout ce qui a été mis en place avant : cadeaux fiscaux au patronat (CICE, pacte de responsabilité…) et attaques contre la condition des travailleurs (réforme retraite, loi Macron, ANI…).
Les travailleurs ne peuvent compter que sur eux‑mêmes et leurs organisations de classe. Ce ne sont pas les gouvernements, de droite ou de gauche, acquis au Medef qui vont défendre leurs intérêts. Il n’y a plus rien à attendre d’eux, de leurs partis et des organisations qui leur sont liées. Posons-nous la question : depuis 1981, qu’est‑ce que la classe ouvrière a gagné ou perdu grâce aux différents partis bourgeois (droite, PS, "gauche plurielle")? Ce que hier des gouvernements avaient accordé, ils le reprennent aujourd’hui. Sous le capitalisme, rien n’est jamais acquis pour les travailleurs, qu’importe que l’on soit au 19e ou au 20e siècle. Seul le profit compte pour la bourgeoisie.
La classe ouvrière lutte de manière continue contre les attaques du patronat. Mais, a‑t‑elle obtenu des succès dans ses luttes? Est‑ce utile de lutter contre le gouvernement? Oui, c’est nécessaire car tous les acquis que nous connaissons dans la société capitaliste ne sont pas tombés du ciel. Ils ont été gagnés dans des luttes (1936-45-68). Récemment, la lutte a prouvé qu’il était possible de vaincre, ou de stopper les offensives du patronat. En 1995, le mouvement de grève a fait échec au Plan Juppé, en 2006, les travailleurs et les jeunes ont permis le retrait du CPE. Partout, des luttes sont gagnées localement, des syndicats résistent dans la durée. Seule la lutte paie et peut permettre le retrait du projet de loi Travail.
La détermination pour lutter dans la durée, l’organisation de la lutte à la base dans des comités locaux (dans l’entreprise ou dans les comités Goodyear) mais aussi nationalement avec comme mot d’ordre commun le retrait de la "loi Konerie", l’utilisation de formes de luttes nouvelles, plus combattives (jonction étudiants/travailleurs, la grève reconductible, blocages économique et d’autres à créer) peuvent pousser le gouvernement à céder sur son projet. La jonction entre les travailleurs/travailleuses et les jeunes était aussi une étape nécessaire et incontournable.
La mobilisation du 31 mars doit être un succès. Ce n’est qu’un début dans cette vaste mobilisation qui doit réclamer le retrait de toutes les lois antiouvrières prises depuis des années contre les travailleurs. Cette perspective anticapitaliste est la seule valable pour contrer l’offensive du capital, porter les intérêts des travailleurs. La lutte politique ne doit pas être laissée aux partis bourgeois et aux réformistes-traitres. Les travailleurs doivent construire leur propre politique, indépendante, de classe. C’est pour cela que le débat et la lutte qui traversent le mouvement doit être élargit à l’ensemble des problèmes de la société.
La lutte contre la loi travail fait peur au pouvoir bourgeois. Lorsque la bête est blessée, elle devient violente! C’est pour cette raison qu’elle s’en prend aux jeunes. Rien ne doit nous faire céder. Les forces pour vaincre existent dans notre camp.
Luttons jusqu’au retrait de la réforme El Khomri !
Retrait de toutes les lois antiouvrières : Macron, Rebsamen, ANI, retraites…
Exprimons notre solidarité avec les travailleurs réprimés par l’État,
les Air France, les Goodyear…
Solidarité avec les étudiants et lycéens victimes de la répression
Stop à l’état d’urgence utilisé pour mater la mobilisation !