Élections 2017: Les travailleurs n’ont rien à espérer des partis
intégrés aux institutions démocratiques bourgeoises

LA VOIX DES COMMUNISTES, no 19, avril 2017 – p. 2

Depuis le 18 mars, on sait qui va concourir pour le titre de Président de la République. Après la sinistre comédie des « primaires » marquée par les scandales et les reniements, ils sont onze. On les connaît tous, eux et leurs soutiens.

FILLON, MACRON, HAMON et MELENCHON ont tous participé avec des responsabilités diverses aux gouvernements de droite et de gauche qui alternent au pouvoir politique depuis plus de vingt ans. Aucun n’a agi pour satisfaire les revendications et les aspirations de la classe ouvrière, des exploités et des laissés pour compte de la société. Toutes les lois édictées par leurs gouvernements ont servi les intérêts du capital. Tous ont soutenu les politiques répressives ici en France et les politiques de guerre ailleurs, en Afrique et au Moyen Orient notamment. Ces politiciens-là, de droite radicale comme Fillon, social-libéral comme Macron, du parti socialiste comme Hamon ou d’un parti dit social-démocrate de gauche comme Mélenchon ne sont pas et ne peuvent pas être des candidats du prolétariat et des couches populaires de France. Ils cherchent des solutions dans la société capitaliste et veulent renouer le pouvoir du capital au sein d’une VIème république.

Marine le Pen, avec un discours démagogique vers les travailleurs est le  candidat de l’extrême droite. Elle représente les couches de la bourgeoisie nationale fragilisées par la mondialisation et qui rêvent de protéger l’impérialisme français et de lui redonner  un rôle conquérant dans le monde. Son discours politique chauvin, xénophobe vise à éloigner de la lutte de classe les couches du peuple les plus délaissées par les gouvernements successifs de droite et de gauche.

En politique extérieure, aucun des « grands » candidats ne s’oppose à la politique de l’impérialisme français au service du pillage des néo-colonies en Afrique, au Moyen Orient et ailleurs. Aucun ne propose de rapatrier les troupes françaises des pays où elles sont stationnées et où elles interviennent militairement. Sous prétexte de défendre la démocratie, les trotskystes soutiennent des mouvements soutenus, voire fomentés, par les pays impérialistes parmi lesquels la France.

ALORS? Face à ce constat, qui choisir parmi cette brochette d’ennemis déclarés ou de faux amis ? Faut-il choisir celui qui parait le moins pourri, pour  « faire son devoir électoral »? C’est ce que souhaitent tous les agents politiques du capital et les médias à leur solde.

Aucun candidat ne pose véritablement la question du pouvoir, pas mêmes les candidats trotskistes qui se bornent aux revendications dans le cadre du système et sont contre un pouvoir des travailleurs, une dictature du prolétariat. À qui appartient le pouvoir aujourd’hui dans la société? Il appartient clairement au capital, aux grandes entreprises. C’est une dictature de la bourgeoisie monopoliste publique et privée.  L’État est un « pouvoir spécial de répression exercé contre le prolétariat par la bourgeoisie, contre des millions de travailleurs  par une poignée de riches » (Lénine). Ainsi, ce n’est pas en changeant de président ou de majorité que la domination du capital sera limitée.

Le ROCML n’est pas opposé systématiquement à toute participation aux élections, quand elles peuvent faire progresser le mouvement ouvrier révolutionnaire vers ses objectifs stratégiques. Ce n’est pas le cas actuellement. Il n’existe pas dans ces élections de candidat communiste porte-parole d’un mouvement ouvrier organisé dans une perspective révolutionnaire, celle de la conquête du pouvoir par le prolétariat, le renversement de l’ordre capitaliste et la construction du socialisme-communisme.

En l’absence d’un mouvement ouvrier politique révolutionnaire et faute d’existence d’un véritable parti communiste à la tête de ce mouvement, la participation aux élections ne peut que renforcer les illusions sur la démocratie bourgeoise.

Alors que faire? Ne pas croiser les bras mais au contraire combattre pour une rupture révolutionnaire. C’est comme cela que nous pourrons empêcher les idées réactionnaires, les mesures antipopulaires de se développer.

La lutte doit se développer à partir des moyens qui existent. Les batailles à mener existent et elles doivent permettre la coordination des différents secteurs en lutte. C’est en renforçant le front des luttes, en liant les différentes luttes pour en faire une seule force, un seul centre politique que le combat pour une rupture révolutionnaire pourra se développer.  Défendre les intérêts ouvriers et populaires n’est pas une tâche aisée, car cela nécessite d’aller à contrecourant de la politique des partis institutionnels et bourgeois, à l’encontre de l’opinion majoritaire, Mais il n’y a pas d’autre alternative, ni d’autre chemin Si nous voulons résister aux offensives du capital contre la classe ouvrière et le peuple.

Le chemin de la révolution n’est pas un seul acte. Nous devons renforcer nos liens avec le prolétariat et les couches populaires en lutte, construire l’organisation politique des travailleurs indépendamment de toutes les forces bourgeoises et du capital.

Il y a 100 ans, les communistes russes ouvraient la voie à une véritable alternative pour le camp des travailleurs. Aujourd’hui, encore, l’expérience de la première révolution communiste victorieuse, la révolution d’octobre résonne encore et nous montre le chemin de la lutte.

MOBILISONS NOUS CONTRE LES ATTAQUES DU CAPITAL ET LES MESURES ANTIPOPULAIRES !

COMBATTONS LA RÉPRESSION QUI S’ABAT SUR LES OUVRIERS QUI LUTTENT ET SUR LA JEUNESSE DES QUARTIERS POPULAIRES !

OPPOSONS NOUS AUX GUERRES IMPÉRIALISTES ET A LA MILITARISATION DE LA SOCIÉTÉ !

QUE LES TRAVAILLEURS FRANÇAIS, IMMIGRES, LES JEUNES, LES FEMMES DU PEUPLE S’UNISSENT ET DÉVELOPPENT UNE FORCE INDÉPENDANTE POUR EN FINIR AVEC LE CAPITALISME !

À BAS LE CAPITALISME ! VIVE LE SOCIALISME-COMMUNISME !