L’état d’urgence : une arme au service de la répression
des mouvements populaires
L’État d’urgence se retourne contre le peuple. L’interdiction des manifestations du mouvement révolutionnaire et progressiste jusqu’au 30 novembre le montre. Les mobilisations des travailleurs à Paris comme partout en France ont fait l’objet de répression et d’arrestations. Le gouvernement dit interdire les manifestations publiques pour "notre" sécurité. Pourtant, toutes les manifestations sportives, culturelles, religieuses ont lieu. Les meetings de tous les partis politiques bourgeois se présentant aux élections sont d’ailleurs autorisés. Seules les manifestations politiques, marquant une opposition de classe avec le gouvernement sont interdites et réprimées.
Le gouvernement utilise l’état d’urgence pour réprimer les manifestations populaires ayant des revendications légitimes : sur les migrants pour la liberté de circulation des travailleurs, et sur l’environnement, pour les revendications démocratiques et anticapitalistes dénonçant la mascarade de la COP21.
À chaque fois, le gouvernement PS instrumentalise ces évènements, utilise son appareil politique pour dresser l’opinion contre les organisations progressistes et criminaliser ceux qui manifestent :
● Sur les migrants, les médias ont inventé des reportages qui voulaient montrer que certains terroristes étaient des migrants. Ceci est faux. Les migrants fuient justement l’Irak, la Syrie dévastés par les groupes réactionnaires du type Daesh et les terroristes sont français ou belges. De plus, Daesh a d’autres moyens, grâce à certains pays alliés des impérialismes occidentaux comme la Turquie et les États arabes réactionnaires, pour acheminer ses terroristes plutôt que de les envoyer dans des embarcations de fortune se transformant très souvent en cimetières flottants. En réalité, les attaques idéologiques des médias visent à diviser les travailleurs entre français et étrangers. Pourtant un travailleur syrien et un travailleur français ont plus d’intérêts en commun qu’un travailleur français et un patron français.
● Lors de la COP21, les médias ont manipulé l’opinion avec l’agitation de "casseurs" qui auraient lancé des bougies et des pots de fleurs pris sur le mémorial de la Place de la République, à Paris. L’objectif du gouvernement était de marginaliser, de criminaliser les manifestants. Pourtant de nombreuses vidéos montrent la police en train de piétiner ce lieu de recueillement. Il s’agissait pour le gouvernement de faire croire que les moyens de l’état d’urgence sont utilisés pour sécuriser l’espace public. La vérité c’est qu’ils n’ont d’autre but que de réprimer le mouvement révolutionnaire et progressiste. 317 gardes à vues ont été effectuées à cette occasion. L’écrasante majorité des personnes concernées a été mise hors de cause. Cela montre une fois de plus la tentative d’instaurer un climat de terreur sociale pour les mobilisations du mouvement ouvrier et révolutionnaire.
Partant de ces réalités, le ROCML :
● Condamne la politique répressive à l’encontre du mouvement ouvrier et progressiste sous prétexte de combattre le terrorisme,
● Réaffirme le droit pour le mouvement ouvrier et les forces progressistes à manifester librement,
● Exige la fin de l’état d’urgence qui est utilisé pour mener une politique de terreur et de guerre sociale contre le mouvement syndical et ouvrier.
Le ROCML appelle toutes les forces progressistes et révolutionnaires à se mobiliser, à poursuivre leurs luttes, notamment le 2 décembre aux côtés des travailleurs d’Air France et de tous ceux qui subissent la répression patronale. Le capital n’a pas lancé de trêve sociale, continuons à nous mobiliser malgré les entraves que le gouvernement crée.
Le ROCML invite les communistes, les militants marxistes-léninistes à se rencontrer, à prendre des initiatives communes pour combattre l’"unité nationale" de manière unitaire et construire une unité populaire contre le capitalisme et le terrorisme.
30 novembre 2015