La mystification de la "solution" des "deux États" en Palestine
Actuellement le peuple palestinien n’est pas libre; il subit l’oppression qui lui est imposée historiquement par les grandes puissances impérialistes, lesquelles se sont associées à cette fin avec le mouvement sioniste constitué à la fin du 19e siècle.
Dès le départ le mouvement sioniste s’est donné l’objectif d’accaparer les territoires de la Palestine en mettant en oeuvre ce que l’actuel ministre israélien des Communications (du parti Likoud) Shlomo Karhi a désigné comme "l’émigration volontaire" des Palestiniens[1]. Les représentants actifs du mouvement sioniste ont poursuivi cet objectif de façon planifiée, progressivement mais ayant la suite dans les idées. Autour de ce noyau se sont agglomérés les autres habitants juifs d’Israël. À l’exception d’une minorité, ils se font les complices des fondements de la société israélienne, telle qu’elle se caractérise par la prédominance de la gouvernance et de l’idéologie du mouvement sioniste.
Pour discuter d’une "solution" (ré)tablissant les conditions matérielles et juridiques pour assurer que le peuple palestinien puisse librement vivre sur ses terres historiques, il faut analyser la question du "partage" de la Palestine géographique. Or avant de prendre en considération les résolutions successives adoptées par l’ONU, il faut retourner à une double racine des conflits ultérieurs : l’apparition du mouvement sioniste, et la situation établie à l’issue de la 1re Guerre mondiale.
Le mouvement sioniste moderne est né sous la forme d’un sionisme étatique, visant ‑ à la différence de courants sionistes antérieurs qui se voulaient spirituels ou culturels ‑ à la création d’un État juif. Le manifeste intitulé "Der Judenstaat" ("L’État des Juifs") de Theodor Herzl est paru en 1896, puis le premier congrès sioniste s’est réuni dans la ville suisse de Bâle en 1897.
C’est le point de départ d’une succession d’évènements qui ont abouti à la situation caractérisée par l’existence de deux États, censés constituer le cadre de vie respectivement du peuple juif et du peuple palestinien.
● Pour plus de détails, voir l’Annexe.
Il est indispensable de garder à l’esprit cette succession de décisions, résolutions, accords, faits imposés, en constatant qu’il n’en découle aucune légitimité déterminée en faveur de telle ou telle prétendue "solution". Pourtant, la "solution des deux États" est devenue le point de référence principal dans les discussions et négociations concernant les territoires de la Palestine géographique. Il se trouve que l’évolution récente de la constellation du système impérialiste mondiale a provoqué une inflation de prises de position à ce sujet. Mais selon les instances ou personnalités qui interviennent, les compréhensions ‑ explicites ou implicites ‑ de la problématique varient.
Israël
En ce qui concerne Israël, c’est simple. Le 18 juillet 2024 la Knesset a adopté une résolution rejetant la création d’un État palestinien[2]. La résolution a été coparrainée par des partis de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahou ainsi que par des partis de droite de l’opposition, et a reçu le soutien du parti centriste HaMahane HaMamlahti de Benny Gantz.
À la séance du vote, la proposition a été présentée par Ze’ev Elkin, membre de la Knesset et membre du parti New Hope, mais associé au Likoud. Avant le vote, Elkin a souligné le fait que de nombreux députés ne participaient pas au vote, critiquant les partis "qui préféraient être absents du débat, parce que venir dire au public israélien qu’ils n’excluent pas la création d’un État palestinien n’est pas acceptable, même pour leur public". La motion déclarative a finalement été adoptée par 68 voix pour et 9 contre sur un total de 120 membres de la Knesset, les seules voix opposées provenant des partis arabes, Ra’am et Hadash-Ta’al. La plupart des membres des autres partis, tels que le Likoud, l’Unité nationale, le Shas, le Judaïsme unifié de la Torah, le Pouvoir juif, Yisrael Beytenu et le Sionisme religieux, ont voté en faveur de la motion. Toutefois, de nombreux membres éminents de la Knesset étaient absents, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la défense Yoav Gallant et le président du Shas Aryeh Deri. Les députés du parti de centre-gauche Yesh Atid ‑ dirigé par le chef de l’opposition Yaïr Lapid ‑ ont quitté la séance pour éviter de soutenir la résolution. Les seuls à s’être opposé à la résolution sont les élus des partis Avoda, Raam et Hadash-Taal.
Voici ce que stipule le libellé de la résolution[3] :
La Knesset d’Israël s’oppose fermement à la création d’un État palestinien à l’ouest du Jourdain. La création d’un État palestinien au coeur de la Terre d’Israël constituera un danger existentiel pour l’État d’Israël et ses citoyens, perpétuera le conflit israélo-palestinien et déstabilisera la région.
Ce ne serait qu’une question de temps avant que le Hamas ne prenne le contrôle de l’État palestinien et ne le transforme en une base terroriste islamique radicale, travaillant en coordination avec l’axe dirigé par l’Iran, afin d’éliminer l’État d’Israël.
La promotion de l’idée de l’État palestinien sera une récompense pour le terrorisme et ne fera qu’encourager le Hamas et ses partisans qui y verront une victoire grâce au massacre du 7 octobre 2023 – et un prélude à la prise de contrôle de l’islam djihadiste au Moyen-Orient.
● Voir des considérations concernant la vision sioniste de la "Terre promise".
En mai dernier, le gouvernement israélien a pris soin de faire savoir aux principaux pays européens, dont la France, que toute reconnaissance unilatérale d’un État palestinien inciterait Israël à prendre également des mesures unilatérales, pouvant aller jusqu’à l’annexion de la Zone C de la Cisjordanie[4] et la légalisation des avant-postes illégaux[5].
Précédemment, le 11 novembre 2024, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, s’était déjà exprimé à ce sujet lors d’une réunion du parti Sionisme religieux[6] :
[Lors du précédent mandat du président élu Donald Trump] nous étions à deux doigts d’appliquer la souveraineté sur les colonies en Judée et Samarie [la Cisjordanie], et maintenant le temps est venu de le faire. […] Après des années au cours desquelles, malheureusement, l’administration en cours a choisi d’interférer dans la démocratie israélienne et a personnellement refusé de coopérer avec moi en tant que ministre des Finances d’Israël, la victoire de Trump apporte également une opportunité importante. […] 2025 est l’année de la souveraineté en Judée et en Samarie. Les nouveaux nazis doivent payer le prix par le biais de terres qui leur seront définitivement retirées, tant à Gaza qu’en Judée et Samarie.
À cette occasion, Smotrich a indiqué qu’il avait demandé à la division de l’administration des colonies du ministère de la Défense, ainsi qu’à l’administration civile de l’armée israélienne en Cisjordanie, de commencer à préparer l’infrastructure nécessaire à l’application de la souveraineté israélienne en Cisjordanie.
Et voici d’autres déclarations de Smotrich, rapportées le 6 mai 2025 par le média palestinien Quds News Network (QNN)[7] :
Lors d’une "conférence sur les colonies" organisée dans la colonie illégale d’Ofra, M. Smotrich a déclaré que Gaza serait bientôt "totalement détruite", sa population étant "concentrée" dans un corridor militaire imposé par Israël dans le sud de l’enclave. De là, les Palestiniens "partiront en grand nombre vers des pays tiers", a déclaré M. Smotrich.
"Dans quelques mois, nous pourrons déclarer que nous avons gagné. Gaza sera totalement détruite", a déclaré M. Smotrich. "Dans six mois, le Hamas n’existera plus en tant qu’entité opérationnelle." Il a dit que la population de Gaza, soit quelque 2,3 millions de Palestiniens, serait "concentrée" dans une étroite bande de terre entre la frontière égyptienne et le “corridor Morag”. Cette zone serait une zone "humanitaire", a affirmé le ministre d’extrême droite, "dépourvue de Hamas et de terrorisme". Le reste de la bande de Gaza, a-t-il ajouté, "sera vide". "Ils [les habitants de Gaza] seront totalement désespérés, comprendront qu’il n’y a pas d’espoir et qu’il n’y a rien à espérer à Gaza, et chercheront à se reloger pour commencer une nouvelle vie dans d’autres endroits." Il a également déclaré qu’Israël "appliquerait la souveraineté" en Cisjordanie pendant la durée de vie du gouvernement actuel, qui doit expirer en octobre 2026, à moins que des élections ne soient organisées plus tôt. Reconnaissant cela, M. Smotrich a déclaré à la conférence que la nouvelle construction dans la zone E1 "est la façon dont nous tuons l’État palestinien de facto"[8]. "Cela se produira au cours de ce mandat", a-t-il déclaré à propos des projets d’annexion de la Cisjordanie. "C’est l’un de nos défis les plus importants. Nous avons une opportunité historique."
Puis le ministre ultranationaliste a déclaré : "Nous allons enfin occuper la bande de Gaza. Nous allons cesser d’avoir peur du mot “occupation”", et il a ajouté qu’après avoir occupé la bande de Gaza, "nous pourrons parler de souveraineté".
Au même moment, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son cabinet de guerre ont approuvé des plans visant à étendre le génocide à Gaza, des responsables suggérant que ces plans incluent la "conquête" et l’occupation militaire totale de l’ensemble de la bande de Gaza.
Donald Trump
Dès le départ de son second mandat présidentiel, Trump a lancé des démarches économiques de grande ampleur. Les mesures en termes de tarifs douaniers sont motivées par la concurrence interimpérialiste à l’échelle mondiale. Concernant le Moyen Orient, les questions économiques occupent une place importante, en l’occurrence surtout en termes de contrats avec des pays qui parallèlement jouent un rôle significatif en matière de diplomatie : Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar.
Les affaires [9]
À l’issue d’une tournée effectuée par Trump en mai dernier, une déclaration de l’administration présidentielle US annonçait des contrats de plus de 2.000 milliards de dollars, dont : 600 milliards d’investissements prévus de la part de l’Arabie saoudite, accompagnés d’une promesse d’aller jusqu’à 1.000 milliards de dollars; 1.200 milliards d’échanges économiques ainsi que 243,5 milliards d’accords commerciaux et de défense avec le Qatar; 200 milliards de contrats commerciaux avec les Émirats arabes unis. Il faut noter que ces chiffres incluent des transactions convenues durant ces dernières années ‑ non seulement par Trump ‑, antérieurement aux résultats liés directement à la tournée.
Trump était accompagné de plus de 30 dirigeants économiques US, dont : Elon Musk (Tesla, SpaceX), Sam Altman (OpenAI), Alex Karp (Palantir), Larry Fink (BlackRock), Steve Schwarzman (Blackstone), Kelly Ortberg (Boeing), Andy Jassy (Amazon), Arvind Krishna (IBM), Jane Fraser (Citicorp), Jensen Huang (Nvidia).
Les transactions incluent des achats à diverses entreprises américaines d’équipements et de services militaires ainsi que d’avions civils.
Les Émirats arabes unis et les USA ont convenu de construire un grand centre de données pour les applications d’intelligence artificielle à Abou Dhabi en coopération avec G24 (Group 42 Holding Ltd, créé en 2018, basé à Abu Dhabi). C’est le genre d’accord qui aurait fait l’objet de restrictions sous la précédente administration US, mais Trump a cherché à changer la façon d’aborder les restrictions à l’exportation de technologies. La société G42, qui a conclu d’importants partenariats, s’est entièrement désengagée des entreprises chinoises ‑ y compris une participation estimée à 100 millions de dollars dans ByteDance, propriétaire de TikTok ‑ afin d’éviter les sanctions du ministère US du commerce et de conserver l’accès aux circuits électroniques Nvidia et à d’autres technologies US qui alimentent les applications de l’IA.
Outre ces liens entre sociétés US et sociétés des pays visités, il faut aussi mentionner que Trump et ses proches entretiennent des liens d’affaires avec ces trois pays. Il s’agit notamment de transactions portant sur des crypto-monnaies et des projets de construction immobilière. En outre, les Émirats arabes unis et le Qatar ont investi environ 1,5 milliard de dollars dans Affinity Partners, une société de capital-investissement fondée par le gendre de Trump, Jared Kushner, et l’Arabie saoudite a également contribué au financement.
La diplomatie
Trump a tenu à préciser (en Arabie saoudite, le 13 mai 2025) qu’il ne donnera pas aux hôtes des leçons concernant leurs régimes[10] : "La grande transformation [des États du Golfe] n’est pas due à l’intervention de l’Occident ou à l’envoi de gens dans de beaux avions, […] obsédés par l’idée qu’il leur revenait d’examiner l’âme des dirigeants étrangers, […] vous donnant des leçons sur la façon de vivre et de gouverner vos propres affaires."
Le fait est que la région du Golfe est d’une grande importance pour les intérêts US. Elle accueille des bases militaires US, tandis que les USA appuient les monarchies du Golfe sous la forme d’une protection des cargaisons de pétrole et d’une garantie de la sécurité des régimes en place. La visite de Trump a contribué à renforcer ces liens stratégiques, même si ce sont les transactions commerciales qui ont le plus retenu l’attention des médias.
En particulier, Qatar accueille à al‑Udeid au sud-ouest de Doha le plus grand site militaire US au Moyen-Orient[11]. Pouvant accueillir plus de 10.000 soldats, la base d’al‑Udeid abrite le CENTCOM, le Commandement central des USA. Le contrat concernant al-Udeid arrivait à son terme en 2023, il a été renouvelé pour dix ans, et le Qatar a convenu d’investir 10 milliards de dollars dans cette base. Le CENTCOM a lancé les opérations US les plus importantes dans la région : la guerre contre l’Afghanistan (2001-2021), l’Irak (2003-2011), et la bataille de Mossoul contre l’État islamique (2016-2017). En 2021, Israël avait par ailleurs mis un terme à son partenariat avec le commandement européen EUCOM, pour passer sous la responsabilité du CENTCOM, afin de renforcer la communication avec les armées arabes en son sein.
Trump considère que tous les acteurs régionaux sont importants, mais il a tendance à mettre davantage l’accent sur l’Arabie saoudite (c’était la troisième fois qu’il se rendait dans le royaume). Toutefois, le gouvernement US n’a plus besoin de trouver un équilibre entre l’Arabie saoudite et le Qatar, puisque le boycott du Qatar de la part des États du Golfe déclaré précédemment a finalement été levé progressivement à partir de 2021.
Le cas de l’Iran
L’Arabie saoudite et le Qatar ont tenté de nouer des relations avec l’Iran de diverses manières[12]. Les accords conclus récemment entre l’Arabie saoudite et l’Iran, la réouverture des ambassades dans les capitales des deux pays et le lancement des opérations des compagnies aériennes saoudiennes à destination de Téhéran ont montré que les Saoudiens et les Iraniens avaient des intérêts mutuels importants. Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid bin Salman, s’est rendu en Iran juste avant la visite de Trump. L’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe ne souhaitent pas qu’un conflit entre les USA et l’Iran dégénère en campagne de bombardements, car cela perturberait l’ensemble de la région et ses exportations de pétrole.
Au cours de son premier mandat, l’un des principaux objectifs de Trump en matière de politique étrangère était de créer une coalition anti-iranienne et de forger une alliance entre l’Arabie saoudite et Israël. Récemment, il semblait vouloir négocier lui-même avec l’Iran. La visite de Trump au Golfe a eu lieu juste avant que les négociations concernant la maitrise des technologies liées à l’uranium entre l’Iran et les USA, sous la médiation d’Oman, ne débutent à Rome.
"Des opportunités incroyables sont à portée de main pour cette région. Si nous pouvons simplement arrêter l’agression d’un petit groupe de mauvais acteurs", a déclaré Trump lors du sommet USA-Conseil de coopération du Golfe, qui s’est tenu à Riyad au deuxième jour de sa tournée[13]. Les monarchies du Golfe, quant à elles, préfèrent tenir les guerres à distance pour ne pas perturber les affaires.
Le cas d’Israël
"Peace to Prosperity" est le titre officiel du document de 181 pages que Trump avait dévoilé à Washington en janvier 2020 en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu[14]. Ce document expose la vision de Washington pour résoudre le conflit israélo-palestinien et aborde les intérêts des pays voisins.
L’idée était que si Israël et les Palestiniens parvenaient à des compromis mutuels et signaient des accords de paix approuvés par les pays arabes, le Moyen-Orient recevrait environ 50 milliards de dollars d’investissements pour quelque 200 projets. La répartition proposée était la suivante : 27,8 milliards de dollars pour la Palestine, 7,3 milliards de dollars pour la Jordanie, 6,3 milliards de dollars pour le Liban et 9,1 milliards de dollars pour l’Égypte. Mais rien n’en est sorti. La partie palestinienne a conclu que le plan de Trump avait été rédigé dans l’intérêt d’Israël. Le projet de Trump a donc été mis de côté.
Les accords dits "d’Abraham", les premiers accords de normalisation entre Israël et les pays arabes depuis les années 1990, ont été signés en septembre 2020 avec les Émirats arabes unis, le Bahreïn et, plus tard, le Maroc et le Soudan[15]. À l’époque, on parlait beaucoup de la prospérité économique future de la région, surtout si la liste des pays signataires s’allongeait. Ainsi effectivement avec l’aide de Trump, il est devenu possible de forger des partenariats avec les États arabes sans résoudre le conflit avec les Palestiniens. L’un des principaux objectifs de politique étrangère de Trump au cours de son premier mandat, partagé ensuite par l’administration Biden, était d’inclure l’Arabie saoudite dans le dispositif.
En 2023, des fuites laissaient de plus en plus entendre qu’un accord entre Israël et l’Arabie saoudite pouvait être finalisé[16]. Mais après l’attaque de la résistance palestinienne contre Israël le 7 octobre et la guerre qui s’en est suivie dans la bande de Gaza, la situation a radicalement changé. La normalisation avec Israël n’est pour l’instant plus à l’ordre du jour, puisque en poursuivant sur cette voie, l’Arabie saoudite risquerait de perdre sa crédibilité dans le monde arabe. Trump s’est résolu à prendre acte du refus saoudien de s’engager sur cette voie dans le contexte actuel. Et, alors que son prédécesseur, Joe Biden, conditionnait le renforcement de la relation bilatérale avec l’Arabie saoudite en matière de défense et de nucléaire civil à la normalisation avec Israël, Trump est en train de découpler ces deux dossiers.
Quant à Israël, ses relations avec les USA se trouvent perturbées par la façon dont Trump traite la situation au Moyen Orient : des discussions directes des USA avec le Hamas en contournant le gouvernement israélien, l’arrêt inattendu de la campagne militaire contre le mouvement Houthi "Ansar Allah" (qui depuis 2023, en signe de soutien à Gaza, avait pratiquement bloqué le canal de Suez en attaquant à la fois les navires de passage et le territoire israélien), la reprise des pourparlers concernant le domaine du nucléaire entre les USA et l’Iran.
Lors de sa tournée au Moyen-Orient, Trump a également annoncé la levée des sanctions contre la Syrie et rencontré le président par intérim du pays, Ahmed al-Sharaa, qui avait dirigé le groupe Hayat Tahrir al-Sham avant la chute du régime de Bachar al-Assad[17]. Cette rencontre, organisée sous l’égide d’Ankara et de Riyad, s’est tenue malgré les efforts déployés par Israël pour détruire le potentiel militaire syrien, notamment en élargissant considérablement la zone tampon entre les deux pays.
Certes, Trump n’a pas interféré dans la campagne israélienne à Gaza, et les trois pays du Golfe n’ont pas exercé de pression importante pour que les USA s’engagent à contraindre Israël à mettre fin à son action. Néanmoins la vision de Trump concernant la région est en décalage avec l’orientation guerrière suivie par le gouvernement israélien. Sur certains points il est en quelque sorte en concurrence avec Netanyahou. C’est le cas pour ses projets concernant la bande de Gaza. Des informations ont fait état d’un projet de sa part, de réinstallation de Palestiniens en Libye (d’autres pays avaient été mentionnés auparavant). Lors de sa visite au Qatar, Trump a effectivement réitéré le souhait des USA de prendre le contrôle de Gaza, qui deviendrait alors, selon lui, une "zone de liberté", sans plus de précisions.
Lors de sa visite à Riyad, Doha et Abou Dhabi, Trump a affiché sa convergence de vue avec les monarques du Golfe qui, eux, sont intéressés par la détente avec l’Iran et le développement économique pour ramener la paix et la stabilité au Moyen-Orient. Érigés au rang de partenaires privilégiés par Trump, les dirigeants sunnites du Golfe ‑ et de la Turquie ‑ se voient confier un rôle de premier plan dans la nouvelle architecture régionale, tandis qu’Israël perd en influence sur les questions régionales, à l’exception de ce qui concerne la Palestine, où l’administration Trump garde une certaine distance.
Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, au deuxième jour de sa visite d’État en Arabie saoudite, à Riyad, le 3 décembre 2024, a annoncé que la France et l’Arabie saoudite allaient coprésider en juin 2025 une conférence sur la création d’un État palestinien[18]. Il est utile ici d’évoque quelques explications sur ce que peut signifier la notion de "reconnaissance" d’un État[19]. En droit international, l’existence d’un État ne dépend pas de sa reconnaissance par d’autres, dès lors qu’il remplit les critères constitutifs de l’État : un gouvernement, un territoire, une population et la souveraineté, c’est-à-dire l’indépendance. La Palestine a proclamé son indépendance en novembre 1988 et, depuis, elle participe activement à la vie internationale. Elle est reconnue par 147 des 193 États membres de l’ONU, a adhéré à près de 100 traités multilatéraux, est membre de 21 organisations internationales et bénéficie du statut d’observateur dans de nombreuses autres.
Israël demeure non reconnu officiellement par les États suivants : Afghanistan, Algérie, Arabie saoudite, Bangladesh, Corée du Nord, Cuba, Indonésie, Irak, Iran, Libye, Malaisie, Mali, Mauritanie, Niger, Oman, Pakistan, Syrie, Somalie, Tunisie, Venezuela, Yémen.
La conférence en question s’inscrit dans un contexte marqué dès sa convocation par une série de facteurs impliquant des modifications substantielles de la situation économique et politique internationale : la guerre en cours en Ukraine depuis 2022, la victoire électorale de Donald Trump aux USA le 5 novembre 2024 (l’ampleur des conséquences s’est confirmée depuis), la déstabilisation de la situation en Syrie (confirmée par la chute du régime de Bachar al Assad, le 8 décembre), et autres.
Depuis, Macron est très actif pour mettre en avant le rôle moteur qu’il prétend assumer au nom de la France en vue d’aboutir à une "architecture de sécurité régionale".
Un texte publié par le groupe de réflexion Institut Montaigne développe des considérations significatives à ce sujet. Sans présupposer que Macron se soit inspiré de réflexions similaires[20], on constate que l’argumentation expose en tout cas une analyse cohérente de la question, du point de vue de l’impérialisme français. Voici quelques extraits du document[21] :
[…] Or, si le "moment Trump II" présente un avantage pour les États européens, c’est précisément celui de nous rétablir dans notre liberté d’action. […] les velléités impérialistes de l’Iran, de la Turquie voire de la Russie, pour pousser leurs intérêts dans la région. Si la menace iranienne semble durablement affaiblie, la tension monte aujourd’hui entre Israéliens et Turcs en Syrie dans ce qui a pu être qualifié de "rivalité mortelle". La persistance de la question palestinienne fait peser une double menace sur Israël, puisqu’au voisinage immédiat de populations hostiles s’ajoutent les calculs machiavéliens de puissances impériales.
Jamais, depuis des décennies, les attentes de nos partenaires arabes n’ont été si fortes à notre égard. L’axe formé depuis un an par Emmanuel Macron avec les dirigeants égyptien et jordanien, les deux pays les plus menacés par le risque de déplacement de masse des Palestiniens, a constitué un appui majeur pour le cessez-le-feu. […] Chassée par les armes du pré-carré ouest-africain dans lequel elle s’est indûment épuisée, faute d’intérêts partagés, la France pourrait trouver dans le Proche-Orient une aire de développement bien plus naturelle de son action extérieure. […] Sur le plan économique, le débouché potentiel pour l’industrie française est considérable tant la région voit croître la demande pour nos filières les plus développées, du luxe à l’armement en passant par l’énergie. […]
Bien que les intérêts d’Israël et de la Turquie en Syrie ne soient pas identiques, il faut remarquer qu’à l’égard du nouveau pouvoir dans ce pays les USA s’imposent en vue d’une alliance d’un côté avec Israël et de l’autre avec la Turquie. Cependant la question des Kurdes et des autres minorités complique la situation pour l’instant.
La conférence internationale était prévue du 17 au 20 juin à New York[22], puis sa tenue a été reportée à une date ultérieure. Les USA, à la demande d’Israël, ont confirmé leur non-participation à la conférence. Cependant, Washington n’a, à ce stade, pris aucune mesure concrète pour dissuader d’autres pays d’y assister. Plusieurs pays clés européens ont déjà refusé de soutenir l’initiative de Macron. L’Allemagne mène l’opposition, suivie de plusieurs alliés européens d’Israël, dont la Hongrie et la République tchèque. En revanche, l’Espagne et Malte ont exprimé leur soutien (toutes deux ayant déjà reconnu un État palestinien).
Lors d’une réunion de l’ONU le 23 mai 2025, l’Arabie saoudite a déclaré que la reconnaissance de l’État de Palestine est une "nécessité stratégique" qui marquerait le début de la paix au Moyen-Orient[23]. Le 24 mai, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan, s’est rendu en Espagne pour discuter de l’aide à Gaza et d’une solution au problème palestinien avec de hauts responsables européens, accompagné d’autres ministres des Affaires étrangères qui forment ensemble un comité au nom de la Ligue arabe.
En reprenant le fil des positionnements diplomatiques de la France après l’opération militaire des groupes de libération nationale palestiniens, déclenchée le 7 octobre 2023, on est amené à penser que les discours et actes de Macron manquent de cohérence, mais que des arrière-pensées peuvent pallier à ces défauts.
Quasi immédiatement il tentait d’associer purement et simplement la France à la riposte d’Israël contre ce qui était désigné comme "attaque terroriste de Hamas". Le 24 octobre, au cours d’un entretien avec Netanyahou à Jérusalem, il a déclaré[24] :
Le Hamas est un groupe terroriste dont l’objectif même est la destruction de l’État d’Israël. C’est aussi le cas de Daesh, d’Al Qaïda, de ceux qui leur sont associés dans l’action et dans l’intention. La priorité, votre priorité, mais aussi celle de toutes les démocraties et de la France, est avec vous de vaincre ces groupes terroristes. […] C’est pourquoi la France est prête à ce que la coalition internationale contre Daesh, dans le cadre de laquelle nous sommes engagés pour notre opération en Irak et en Syrie, puisse lutter aussi contre le Hamas.
Peu après, la Présidence a précisé[25] : "Nous sommes disponibles pour augmenter ce que nous faisons dans la coalition contre l’EI, en fonction de ce qu’Israël nous demande."
L’évocation renouvelée des "deux États" a conduit les uns et les autres à mettre les points sur les i.
Gideon Sa’ar, ministre israélien des Affaires étrangères, commente[26] :
Une "reconnaissance unilatérale" d’un État palestinien fictif, par n’importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, serait une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas. Ce genre d’actions ne rapprochera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région; au contraire, elles ne feront que les éloigner.
Il s’en est suivie durant les mois d’avril et mai une série de déclarations des deux côtés ‑ France et Israël[27].
Selon Macron, "Voici la position de la France, elle est claire : Oui à la paix. Oui à la sécurité d’Israël. Oui à un État palestinien sans le Hamas." Selon les médias israéliens, "les responsables à Jérusalem rejettent ces promesses, les jugeant déconnectées de la réalité, un haut responsable les qualifiant même de “blague”." Selon les médias français, "le chef de l’État a par ailleurs vivement critiqué Benjamin Netanyahou, qualifiant sa ligne de conduite de “honteuse” et plaidant pour l’élargissement des sanctions européennes contre Israël." Et Macron encore, selon les média : "Il en a d’ailleurs énuméré les conditions dont la “libération des otages” détenus par le Hamas, la “démilitarisation” du mouvement islamiste palestinien, sa “non-participation” à la gouvernance de cet État, une “réforme de l’Autorité palestinienne”, la reconnaissance, par le futur État, d’Israël et de “son droit à vivre en sécurité”, et enfin la “création d’une architecture de sécurité dans toute la région”."
Russie/Vladimir Poutine
Nous ne développerons pas le cas de la Russie. Nous renvoyons simplement à deux textes trouvés sur Internet (en traduction française effectuée par nous) :
Le ballet de la neutralité russe concernant Israël et la Palestine
Pourquoi la Russie reste neutre dans le conflit au Moyen-Orient
L’Autorité palestinienne
Les dirigeants des 22 États membres de la Ligue arabe ont annoncé le 4 mars 2025 avoir adopté la proposition de l’Égypte visant à reconstruire la bande de Gaza[28]. Le plan prévoit une phase de transition au cours de laquelle un comité technocratique de Palestiniens dirigerait la Bande de Gaza pendant six mois avant de confier le pouvoir à l’Autorité palestinienne. Le nom des 20 personnes composant ce comité aurait fait l’objet d’un accord entre le Fatah et le Hamas lors de discussions menées sous l’égide du Caire. Parmi les participants figuraient notamment le nouveau président syrien, Ahmad al-Charaa, ainsi que le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qui a déclaré soutenir "fermement" l’initiative.
Le plan prévoit un financement de 53 milliards de dollars sur cinq ans qui correspond au cout estimé pour reconstruire la Bande de Gaza calculé dans le cadre d’une enquête menée par la Banque mondiale, l’Union européenne et l’ONU. La première étape, qui devrait durer jusqu’en 2027 ‑ et dont le cout est estimé à 20 milliards de dollars ‑, consisterait à reconstruire les infrastructures essentielles, notamment les routes, les réseaux de distribution et les installations de services publics. 200.000 logements pour 1,6 million de personnes seraient construits et 810.000 hectares de terres cultivables aménagés. La deuxième étape, jusqu’en 2030, dont le cout est estimé à 30 milliards de dollars, consisterait à créer des zones industrielles, un port de pêche, un port commercial et un aéroport.
Le principal point de désaccord portait sur l’avenir du Hamas ‑ les Émirats arabes unis prônaient son désarmement, tandis que le Qatar et l’Arabie saoudite s’y opposaient. Le plan adopté prévoit d’écarter le groupe de la gestion administrative de Gaza, sans toutefois mentionner un éventuel désarmement. Une force de sécurité de Gaza formée par la Jordanie et l’Égypte serait établie, ainsi que la possibilité de déployer des soldats de la paix de l’ONU dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahou a toujours rejeté toute implication de l’Autorité palestinienne dans la gestion de la Bande de Gaza. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français a également considéré que "ce plan doit exclure entièrement le Hamas de la gouvernance de Gaza, où [il] doit être désarmé, et apporter de solides garanties de sécurité à Israël"[29].
L’adoption de cette stratégie se heurte néanmoins à l’opposition de l’administration républicaine US. La proposition de la Ligue arabe s’inscrit en effet en porte-à-faux avec le plan de Trump, la construction d’une "riviera du Moyen-Orient" qui impliquerait de "nettoyer" l’enclave et donc de déplacer les 2,2 millions de Gazaouis. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Brian Hughes, a rejeté le plan de la Ligue arabe, en déclarant[30] : "La proposition ne prend pas en considération la réalité, qui est que Gaza est aujourd’hui inhabitable et que ses résidents ne peuvent pas vivre humainement sur ce territoire couverts de débris et de munitions qui n’ont pas encore explosé."
En sous-main, les Émirats arabes unis font des démarches en faveur de la position des USA[31], ce qui témoigne d’une rupture significative dans les relations entre Abou Dhabi et Le Caire. L’ambassadeur émirati aux USA, Yousef al-Otaiba, aurait incité les législateurs et l’entourage proche du président Trump à faire pression sur l’Égypte afin qu’elle accepte le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza. La mission diplomatique des EAU aurait tenté de convaincre Washington de conditionner la poursuite de l’aide militaire à l’Égypte au retrait par Le Caire de son propre plan et à l’acceptation du plan "Riviera" de Trump. Alors que Le Caire reçoit 1,3 milliard de dollars d’aide militaire US par an, dont 300 millions sont conditionnés à des questions de droits humains, l’administration Trump a déjà signalé récemment que ce financement servirait de levier pour contraindre l’Égypte ‑ ainsi que la Jordanie, qui bénéficie également d’une aide américaine ‑ à accueillir les Palestiniens expulsés de Gaza. Ce levier aurait été utilisé au mois de mars 2025, des rapports affirmant que les USA auraient informé l’Égypte de la réduction éventuelle de l’aide si le gouvernement égyptien ne corrigeait pas sa politique de déplacement des Palestiniens.
Au sommet de la Ligue arabe du 4 mars 2025, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a prononcé le discours d’ouverture[32]. Il a déclaré que le plan de son pays pour Gaza garantirait que les Palestiniens "resteront sur leur terre et la reconstruiront". "L’Égypte, en coopération avec ses frères en Palestine, a travaillé pour former un comité administratif de professionnels et de technocrates palestiniens indépendants chargés de gérer la bande de Gaza", a‑t‑il ajouté. Il a déclaré que dans le cadre du plan égyptien, Gaza serait dirigée par un comité de technocrates palestiniens, "ouvrant la voie au retour de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza". Appelant à "un processus politique sérieux et efficace menant à une solution juste et durable à la cause palestinienne", il a ajouté : "Je suis convaincu que le président Trump est capable d’y parvenir". Pour sa part, le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a mis en garde contre un déplacement forcé des Palestiniens qui "entrainerait plus de tensions" tandis que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé que son organisation "soutenait pleinement" le plan arabe de reconstruction de Gaza.
Les tractations autour de l’Autorité palestinienne font partie des manoeuvres visant à préserver la soumission du peuple palestinien à la domination sioniste. Ni Mohammed Abbas ni les personnalités palestiniennes qui tôt ou tard lui succèderont à la direction de l’AP ne représentent les forces luttant pour la libération du peuple palestinien. La collaboration active qu’entretiennent les "forces de sécurité" de l’AP avec l’occupant sioniste le montre depuis longtemps.
Voici des extraits d’un article à ce sujet, publié par un média israélien[33] :
Les Forces de défense israéliennes soutiennent le renforcement de l’Autorité palestinienne afin qu’elle puisse lutter plus efficacement contre le terrorisme en Cisjordanie, ont déclaré jeudi des responsables militaires, alors que l’AP semble intensifier ses efforts contre le Hamas et le Jihad islamique.
Des responsables ont déclaré que Tsahal[34] soutenait les efforts visant à renforcer la coordination et la coopération avec l’AP sur ordre du gouvernement plutôt que de sa propre initiative, malgré les déclarations de certains ministres qui ont appelé à un affaiblissement de l’AP.
Ce commentaire intervient alors que les forces de sécurité de l’AP mènent une opération contre des groupes terroristes à Jénine, au nord de la Cisjordanie, notamment en tuant et en arrêtant des membres du Hamas et du Jihad islamique, en saisissant des armes et en neutralisant des engins explosifs. La répression a eu lieu après que des terroristes ont volé deux véhicules de l’AP et les ont fait défiler dans Jénine la semaine dernière.
L’AP est relativement bien présente dans les villes du sud et du centre de la Cisjordanie, où elle a réussi à maintenir l’ordre public. Cependant, dans le nord du territoire, notamment dans les camps de réfugiés des régions de Jénine, Naplouse et Tulkarem, l’AP peine à exercer son autorité face aux groupes terroristes.
Des responsables militaires ont déclaré que l’AP avait gagné en courage cette semaine lorsque ses membres sont entrés à Jénine et dans un camp de réfugiés adjacent.
L’armée espère encourager l’AP à poursuivre ces opérations. Les responsables ont déclaré qu’elle ferait tout son possible pour que l’AP soit suffisamment forte pour lutter efficacement contre le terrorisme, ce qui profiterait également à Tsahal, mais n’ont pas fourni de détails sur les mesures prises pour renforcer la force palestinienne.
Les responsables ont refusé de dire si l’armée soutenait l’augmentation des fournitures d’armes et d’équipements aux forces de sécurité de l’AP, qui doit être approuvée par Israël.
Alors que des éléments d’extrême droite du gouvernement critiquent depuis longtemps le transfert d’armes à l’AP, les services de sécurité israéliens adoptent une approche différente, considérant le président de l’AP, Mahmoud Abbas, et ses forces de sécurité comme un allié important dans la lutte contre le terrorisme en Cisjordanie, et soutiennent généralement le transfert d’armes et d’équipements à l’AP.
Alors que l’AP est confrontée à une crise de légitimité suite à son incapacité à instaurer un État palestinien, voire à organiser des élections, sa popularité a considérablement diminué, notamment dans le nord de la Cisjordanie, où des rivaux ont pris les armes et contesté son autorité.
Par le passé, l’AP refusait d’entrer dans les villes et les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie après les récentes opérations de Tsahal, argüant que les raids militaires nuisaient encore davantage à sa légitimité et insistant pour qu’Israël la laisse gérer seule le problème.
À un moment donné, l’armée a refusé de mener des opérations à l’intérieur des camps de réfugiés pendant des mois, laissant ainsi à l’AP la possibilité d’y opérer. Mais cette décision a finalement permis aux groupes terroristes d’y acquérir un pouvoir considérable, ont déclaré des responsables militaires israéliens. Selon des responsables militaires, l’armée israélienne et l’Autorité palestinienne opèrent désormais dans les camps de réfugiés à quelques jours d’intervalle. […]
Le 9 juin 2025 Macron reçoit une lettre que lui adresse Abbas, dans lequel on lit[35] :
Seule une solution politique fondée sur la justice et le droit international, ainsi que sur l’acceptation et la reconnaissance mutuelles, mènera à un avenir radieux pour tous. Le peuple palestinien n’est pas voué à vivre sous occupation, et nous ne sommes pas voués à la guerre avec les Israéliens. Nous pourrons vivre en paix et en sécurité, côte à côte, demain, si nous prenons les bonnes décisions aujourd’hui.
● Voir le texte complet de la lettre
Dans le cadre des négociations autour de l’avenir de Gaza se pose la question du régime d’administration qu’il faudra mettre en place. Abbas affirme que le Hamas devait remettre la responsabilité de Gaza et ses armes à l’Autorité palestinienne et se transformer en un parti politique[36]. Il oeuvre à étendre l’exigence de désarmement aussi aux réfugiés palestiniens au Liban. Lors d’une visite dans ce pays le 21 mai 2025, il a abordé la question des armes légères présentes dans les camps de réfugiés. Une déclaration conjointe libano-palestinienne a été publiée, soulignant l’engagement des deux parties à respecter le principe selon lequel l’État libanais conserve le droit exclusif à la possession d’armes.
Les groupes palestiniens qui luttent pour la libération nationale
Du 20 au 22 juillet 2024 s’est tenue à Pékin une réunion incluant tous les groupes palestiniens dans le cadre des efforts déployés pour mettre fin aux divisions internes, précédée d’une réunion entre le Hamas et le Fatah[37]. Le Fatah, le Hamas, le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), le Parti du peuple palestinien (PPP), le Front de lutte populaire palestinien (FPLP) et l’Initiative nationale palestinienne (PNI) figuraient parmi les parties prenantes aux négociations. Le Front populaire de libération de la Palestine – Commandement général (FPLP-CG), l’Union démocratique palestinienne (FIDA), le Front de libération de la Palestine, le Front de libération arabe, le Front arabe palestinien et les Forces de la Foudre[38] ont également participé à la réunion.
Selon le communiqué, les factions palestiniennes ont annoncé leur accord pour parvenir à une unité nationale globale incluant toutes les forces au sein de l’OLP, et pour former un gouvernement de consensus national intérimaire. Il est précisé que ce gouvernement entreprendra l’unification de toutes les institutions sur l’ensemble des territoires de l’État palestinien et entamera la reconstruction de la bande de Gaza en vue de la tenue d’élections générales sous la supervision de la Commission électorale centrale palestinienne.
● Voir des informations publiées autour de cette réunion
(en traduction française effectuée par nous).
CGT
La question de la lutte de libération nationale du peuple palestinien est complexe. Toutefois on traitera ici ‑ pour limiter les considérations dans le cadre du présent texte ‑ seulement deux points fondamentaux sur lesquelles les prises de position de la part de la direction de la CGT sont absolument erronées : a) la caractérisation de la situation dans laquelle se trouve le peuple palestinien, b) le rôle des résolutions de l’ONU et d’autres instances internationales, ainsi que du gouvernement français.
Voici un récapitulatif de formulations figurant régulièrement dans les textes publiés au nom de la CGT [39].
* "Samedi 7 octobre, le Hamas a déclenché une offensive d’une violence inédite, s’en prenant à de très nombreuses cibles civiles. La CGT condamne cette escalade qui endeuille et prend pour cible des millions de civils israéliens comme palestiniens et dessert la cause palestinienne."
"actes de terreur perpétrés par le Hamas le 7 octobre dernier."
"Condamner clairement le terrorisme du Hamas, l’assassinat de 1400 civils israéliens et appeler à la libération immédiate des 220 otages"
"L’attaque meurtrière du Hamas, il y a un mois, a relancé la guerre en Israël et en Palestine."
"Des crimes de masse, visant essentiellement des populations civiles, ont été commis les 7 et 8 octobre par des milices lourdement armées du Hamas dans le sud d’Israël. Ces actes de terrorisme révulsent en nous l’Humanité. Injustifiables, ils portent en eux le pire et n’annoncent que le pire pour tous les autres."
* "La CGT exige de la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, qu’elle mobilise sans délai les ressources de sa diplomatie"
* "Le droit d’Israël à la sécurité est incontestable."
La situation dans laquelle se trouve le peuple palestinien
La Palestine géographique a été méthodiquement soumise à la colonisation effectuée par le mouvement sioniste dès la fin du 19e siècle, et par la suite elle a été intégrée dans le système capitaliste impérialiste qui s’est imposé à partir des débuts du 20e siècle. Cela signifie que les territoires de la Palestine géographique, et donc le peuple palestinien, ont été intégrés dans les mécanismes qui régissent ce système, et soumises à la domination de ceux qui en sont les maitres : les représentants du capital monopoliste. Or cette domination se maintient par la violence, que ce soit la violence physique explicite ou la violence tacite provenant de l’accaparement des richesses et du contrôle des gouvernements.
Donc, imaginer que le peuple palestinien pourrait conquérir sa libération nationale sans opposer à la violence de l’ennemi sa propre violence, c’est un rêve – un rêve qui ne vient évidemment pas à l’esprit aux Palestiniens.
L’idéologie religieuse adoptée par le Hamas est rétrograde ‑ c’est un constat. Seulement, des constats, on peut en faire de toutes sortes en se plaçant uniquement comme observateur face au monde réel, en jugeant à la fois ce que l’on trouve bien et ce que l’on trouve mal, ce que l’on loue et ce que l’on condamne. Et on peut se contenter d’aligner ainsi une collection de bons et de mauvaises notes données aux uns et aux autres ‑ or une telle attitude n’est valable que si on s’abstient d’agir.
Par contre, pour agir en rapport avec un conflit comme celui dont il s’agit ici, il faut dès le départ faire un choix qui ne se pose pas sous forme de question à réponse multiple, mais consiste à se placer soit de l’un soit de l’autre côté.
Les formulations telles que : "actes de terreur perpétrés par le Hamas", "le terrorisme du Hamas, l’assassinat de 1400 civils israéliens", "crimes de masse, visant essentiellement des populations civiles" ‑ signifient se ranger du côté de l’ennemi contre ceux qui luttent pour leur libération. "Appeler à la libération immédiate des 220 otages" signifient de demander au Palestiniens à se rendre sans conditions.
En outre, écrire que "l’attaque meurtrière du Hamas a relancé la guerre en Israël et en Palestine" est une absurdité. Et à cela s’ajoutent des tournures obséquieuses, par exemple : "appelle donc solennellement le gouvernement et le président de la République à avoir la hauteur de vue qu’exige la gravité de la crise et à adopter, comme la France a su le faire par le passé, une position rassembleuse, au plan national et international", ou "que la France joue de nouveau un rôle moteur dans ce mouvement de justice et de lucidité".
Le rôle de l’ONU et d’autres instances internationales, ainsi que du gouvernement français
Les instances internationales d’ordre diplomatique et judiciaire comme l’ONU et la CIJ sont des organes de gestion des relations internationales dont les actions sont déterminées par les puissances impérialistes (qui peuvent prendre des décisions en commun accord, ou s’affronter lors de prises de décisions disputées). Les peuples ne peuvent être indifférents à la teneur des décisions adoptées et appliquées, et ont intérêt à s’exprimer sur les enjeux traités. Mais des questions telles que l’autodétermination des peuples ne peuvent pas être tranchées par des considérations, décisions, régulations adoptées par ces organismes.
Les formulations telles que : "l’ouverture d’un processus de paix et la recherche d’une solution politique et diplomatique […] ce processus de paix doit reposer sur le respect du droit international et des résolutions de l’ONU", "le droit d’Israël à la sécurité est incontestable", "la reconnaissance de l’État de Palestine par la France", "reconnaitre l’État de Palestine n’est en aucun cas remettre en question le droit d’Israël à vivre en sécurité, mais c’est affirmer que ce droit est indissociable de celui des Palestiniens à la liberté et à l’autodétermination", "reconnaissance du peuple palestinien dans ses droits fondamentaux […] disposer d’un État viable et souverain, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale" ‑ signifient soumettre le destin du peuple palestinien à des définitions juridiques formelles qui peuvent paraitre "justes" mais qui au bout du compte ne font que masquer les réalités "injustes".
Les objectifs et les revendications des forces
luttant pour la libération nationale du peuple palestinien.
Certaines positions formulées au cours de la réunion, citée plus haut, des factions palestiniennes, concernent des points fondamentaux.
Selon le compte-rendu, il s’agit d’"établir un État palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale". Il est précisé que cet État sera basé sur "l’unité de la Cisjordanie, de Jérusalem et de la bande de Gaza". En outre devra être garanti le droit au retour des Palestiniens exilés. Il faut noter que ces exigences sont mises en relation avec les résolutions de l’ONU concernées.
Cependant, il ne s’en suit pas que la "solution" des "deux États" répondrait aux nécessités historiques. En premier lieu, l’option des deux États impliquerait la reconnaissance de l’État d’Israël par le gouvernement palestinien. Or selon l’analyse affirmée dans le présent texte, Israël ‑ de par la façon dont il a été créé et dont il est maintenu en existence par les grandes puissances impérialistes ‑ se trouve dépourvu de toute légitimité propre face à la légitimité historique du peuple palestinien. En ce qui concerne l’attitude adoptée par les forces de libération nationale du peuple palestinien ‑ marquée par des limites étroites ‑, elle découle de l’immense déséquilibre que subit le peuple palestinien dans le cadre du rapport de forces face aux ennemis directs et indirects.
Ainsi cette autre exigence, exprimée au cours de la réunion en question, est primordial : "le droit du peuple palestinien à résister à l’occupation et à y mettre fin […] ainsi que le droit du peuple à l’autodétermination et à lutter pour y parvenir par tous les moyens disponibles".
*
Quant aux populations arabes, avec la fin de la guerre en 1918, le gouvernement britannique impose son administration militaire et la loi martiale qui en découle sur le Moyen-Orient post-ottoman. Cependant la Grande-Bretagne avait auparavant émis des promesses contradictoires : engagement auprès du chérif Hussein en faveur d’un "Royaume arabe" en 1915; accords de 1916 dits "Sykes-Picot" (du nom de leurs négociateurs britannique et français), attribuant à la France le littoral syrien et libanais ainsi que le sud-est de la Turquie, tandis que la Palestine serait internationalisée; "déclaration Balfour" de 1917 sur le soutien britannique à "un foyer national pour le peuple juif" en Palestine.
En 1922 la Société des Nations accorde au Royaume-Uni un mandat sur l’ancien territoire ottoman de la Palestine. Les dispositions reprennent les termes de la Déclaration Balfour, notamment celui concernant un "foyer national" juif. En 1933 éclate une émeute de Palestiniens face à une augmentation soudaine de l’immigration juive suite aux persécutions mises en oeuvre par le régime national-socialiste en Allemagne. De 1936 à 1939 se développe un mouvement de rébellion palestinienne contre le mandat britannique et l’immigration juive. À ce sujet, en 1937, un rapport établi par une commission britannique sous la direction d’Earl Peel reconnait que les termes du conflit sont irréconciliables et recommande la partition de la Palestine.
La résolution 181 adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies, le 29 novembre 1947, recommande le partage de la Palestine entre un État juif et un État arabe (en proposant pour les Lieux saints un "corpus separatum") : pour l’État juif 14.000 kilomètres carrés avec 558.000 juifs et 405.000 arabes; pour l’État arabe 11.500 kilomètres carrés avec 804.000 arabes et 10.000 juifs; pour la zone internationale (qui aurait compris les Lieux saints, Jérusalem et Bethléem) 106.000 Arabes et 100.000 juifs. Entre les deux États, une union économique, monétaire et douanière était prévue.
La résolution a été adoptée, mais ne sera jamais appliquée. La violence éclate immédiatement entre les Juifs et les Arabes palestiniens (ces derniers recevant le soutien de volontaires armés par la Ligue arabe). La Grande-Bretagne décide de quitter la Palestine en se refusant à tout transfert organisé du pouvoir. L’indépendance d’Israël est proclamée le 14 mai 1948 et, le lendemain, les États arabes voisins entrent en guerre. La guerre aura pour conséquence la conquête par Israël de la moitié du territoire assigné par l’ONU à l’État arabe. Pour le reste, la Transjordanie s’empare de la rive occidentale du Jourdain qu’elle décide d’annexer en devenant la Jordanie, tandis que l’Égypte administrera ‑ jusqu’à la guerre de 1967 ‑ le territoire qu’elle a conquis, la Bande de Gaza.
La guerre de juin 1967 permet à Israël de prendre le contrôle de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, ainsi que de la péninsule du Sinaï et du Golan syrien. Plusieurs mois après, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 242. Elle admet des interprétations divergentes, du fait des différences entre le texte français "Retrait […] des territoires occupés" (des = de tous les) et le texte anglais "Withdrawal… from territories occupied"(from = de certains), sans lesquelles d’ailleurs un accord n’aurait pu intervenir. La mention "lors du récent conflit" exclut le retrait des territoires conquis par Israël durant la guerre d’indépendance de 1948-1949.
Le 22 octobre 1973 le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 338, pour mettre fin à la guerre déclenchée le 6 octobre 1973 par l’attaque de l’Égypte et de la Syrie contre Israël. Les négociations entre l’Égypte et Israël, encouragées par les USA, sont entamées et en novembre 1977, le président Sadate se rend à Jérusalem. Les accords de Camp David en septembre 1978, parrainés par le président Carter, conduisent à un traité de paix entre les deux pays, signé le 26 mars 1979. Israël évacue la péninsule du Sinaï occupée en 1967.
Le Conseil national palestinien, organe législatif de l’Organisation de libération de la Palestine (créée en 1964), réuni à Alger, le 15 novembre 1988, proclame l’indépendance de l’État de Palestine. Il s’agit d’une déclaration purement formelle, car l’OLP ne contrôle aucun territoire.
Les négociations entre Israël et les représentants de la population palestinienne interviennent seulement en 1993 et ne parviendront qu’à un arrangement provisoire avec les accords d’Oslo.
Juillet 2025
[1]. Shlomo Karhi, ministre israélien des Communications :
"L’émigration volontaire est importante. Elle ne porte atteinte en aucune façon aux droits de l’homme. Et cette guerre doit continuer. Nous devrions encourager l’émigration volontaire, nous devrions les contraindre jusqu’à ce qu’ils disent qu’ils veulent émigrer. La guerre fait ce qu’elle fait."
https://rocml.org/objectif-occupant-sioniste-gaza-nettoyage-ethnique/
[2]. https://allisraelnews.com/fr/pas-d-etat-palestinien-a-l-ouest-du-jourdain-declare-la-knesset-israelienne
https://fr.timesofisrael.com/la-knesset-vote-massivement-contre-la-creation-dun-etat-palestinien/
[3]. https://fr.timesofisrael.com/la-knesset-vote-massivement-contre-la-creation-dun-etat-palestinien/
[4]. Voir : Occupation, fragmentation et pauvreté en Cisjordanie; 2024, Nations Unies; p 9.
Conformément aux Accords d’Oslo, la Cisjordanie a été divisée en trois zones administratives (A, B et C), dont chacune avait un statut différent en fonction de ses modalités de gouvernance, le statut définitif des zones devant être déterminé ultérieurement. Ainsi, dans la zone A, l’Autorité nationale palestinienne assurait l’administration civile et la gestion de la sécurité; dans la zone B, l’administration civile incombait à l’Autorité nationale palestinienne et la sécurité était assurée conjointement par l’Autorité nationale palestinienne et Israël; dans la zone C comprenant les colonies israéliennes, Israël était chargé de l’administration civile et de la sécurité. Les Accords d’Oslo disposaient que la zone C serait d’abord placée sous contrôle israélien, puis passerait progressivement sous le contrôle de l’Autorité nationale palestinienne sur une période de cinq ans. Non seulement ce transfert n’a jamais eu lieu, mais les colonies et les populations de colons ont continué de s’étendre dans la zone C occupée, privant le peuple palestinien de terres, d’eau et de ressources naturelles. La division de la Cisjordanie en trois zones (A, B et C) était principalement fondée sur des caractéristiques démographiques et non géographiques. La zone A représente environ 18 % de la Cisjordanie et englobe les villes palestiniennes et la majeure partie de la population palestinienne de Cisjordanie. La zone B recouvre environ 22 % de la Cisjordanie et se compose en grande partie de zones rurales. La zone C représente environ 60 % de la Cisjordanie et comprend toutes les colonies israéliennes. Subdivisées en 166 unités de territoire non contiguës isolées les unes des autres, les zones A et B sont entourées des terres de la zone C, qui s’étend quant à elle d’un seul tenant et abrite la majorité des ressources naturelles de la Cisjordanie. Israël empêche le développement palestinien dans environ 60 % de la zone C en attribuant des terres aux conseils régionaux des colonies, en désignant de larges portions de territoire comme terres domaniales, terres d’arpentage, zones de tir, réserves naturelles ou parcs nationaux, et en imposant des interdictions dans la zone de jointure aujourd’hui prise entre le mur et la Ligne verte correspondant à la frontière de juin 1967.
[5]. https://fr.timesofisrael.com/reconnaitre-un-etat-palestinien-israel-aurait-averti-des-pays-europeens-des-consequences/
https://www.israelhayom.com/2025/05/26/israeli-fm-warns-recognition-of-palestinian-state-will-trigger-israeli-sovereignty-measures/
[6]. https://www.haaretz.com/israel-news/2024-11-12/ty-article/smotrich-says-israel-a-step-away-from-annexing-west-bank-after-trumps-election-victory/00000193-1dcf-db8b-addf-5ddf3c210000
[7]. https://qudsnen.co/smotrich-gaza-will-be-totally-destroyed-palestinians-to-be-forcibly-displaced-in-large-numbers-to-third-countries/
[8]. Le 30 mars 2025 le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a approuvé un projet de construction de deux nouvelles routes en Cisjordanie occupée, chantier qui aura pour effet de renforcer l’implantation de colonies dans la zone de Maalé Adoumim, où plus de 40.000 colons israéliens sont déjà installés illégalement.
https://www.franceinfo.fr/monde/palestine/israel-annonce-la-construction-de-nouvelles-routes-en-cisjordanie-occupee_7160979.html
[9]. https://frontline.thehindu.com/politics/trump-gulf-visit-2025-us-israel-iran-deals/article69606147.ece
https://theins.ru/en/politics/281542
[10]. https://frontline.thehindu.com/politics/trump-gulf-visit-2025-us-israel-iran-deals/article69606147.ece
Le Monde 12/6/2025.
[11]. https://www.lorientlejour.com/article/1363137/la-plus-grande-base-americaine-au-moyen-orient-signe-pour-dix-ans-de-plus-avec-le-qatar.html
[12]. https://frontline.thehindu.com/politics/trump-gulf-visit-2025-us-israel-iran-deals/article69606147.ece
[13]. https://theins.ru/en/politics/281542
[14]. https://theins.ru/en/politics/281542
[15]. https://www.lesclesdumoyenorient.com/Les-Accords-d-Abraham-entre-Israel-et-les-pays-du-Golfe-Emirats-arabes-unis-et.html
https://www.lesclesdumoyenorient.com/Les-Accords-d-Abraham-entre-Israel-et-les-pays-du-Golfe-Emirats-arabes-unis-et-3480.html
[16]. https://theins.ru/en/politics/281542
[17]. https://theins.ru/en/politics/281542
[18]. https://press.un.org/fr/2024/ag12661.doc.htm
https://docs.un.org/fr/A/79/L.23
Voir des extraits de ces documents ►.
[19]. https://www.france-palestine.org/Reconnaissance-de-l-Etat-de-Palestine-par-la-France-une-decision-symbolique-et
[20]. https://rocml.org/vdc-2017-06-no-20-p-02-04/
Ainsi, c’est l’Institut Montaigne qui a tracé la feuille de route du processus politique qui a lancé, en accord avec François Hollande, la fondation du mouvement En Marche le 6 avril 2016, la démission de Macron en aout 2016, l’éclatement du PS et de LR par la tragicomédie des primaires de la droite et du PS. Sponsorisé financièrement par tous les milieux de la bourgeoisie libérale relayés par une campagne médiatique sans précédent, Macron ne pouvait pas perdre. Il devait être élu président de la république. Il l’a été.
[21]. "Reconnaissance de l’État de Palestine : il est plus que temps", 19/05/2025
https://www.institutmontaigne.org/expressions/reconnaissance-de-letat-de-palestine-il-est-plus-que-temps
[22]. https://www.israelhayom.com/2025/05/26/israeli-fm-warns-recognition-of-palestinian-state-will-trigger-israeli-sovereignty-measures/
[23]. https://www.arabnews.com/node/2601889/saudi-arabia
https://www.haaretz.com/middle-east-news/2025-05-27/ty-article/.premium/will-trumps-ties-to-his-incredible-arab-allies-decide-the-fate-of-an-israel-hamas-deal/00000197-103f-da0b-abd7-92bf51bd0000
[24]. https://www.elysee.fr/front/pdf/elysee-module-21821-fr.pdf
[25]. https://www.20minutes.fr/monde/israel/4059455-20231026-israel-coalition-internationale-lutter-contre-hamas-pourrait-aggraver-haines-reciproques
[26]. 09/04/2025 :
https://x.com/gidonsaar/status/1910064479070753213
[27]. 11/04/2025 ;
https://x.com/EmmanuelMacron/status/1910726736704163925
26/05/2025 ;
https://www.israelhayom.com/2025/05/26/israeli-fm-warns-recognition-of-palestinian-state-will-trigger-israeli-sovereignty-measures/
30/05/2025 ;
https://www.i24news.tv/fr/actu/international/artc-emmanuel-macron-appelle-l-europe-a-reconnaitre-l-etat-palestinien-une-necessite-politique
30/05/2025 ;
https://mesinfos.fr/macron-la-reconnaissance-d-un-etat-palestinien-une-exigence-politique-223511.html
[28]. https://legrandcontinent.eu/fr/2025/03/06/que-contient-le-plan-de-reconstruction-de-gaza-adopte-au-caire-par-la-ligue-arabe/
https://www.middleeastmonitor.com/20250318-uae-secretly-lobbying-us-to-work-against-egypts-post-war-gaza-reconstruction-plan-officials-say/
[29]. https://fr.timesofisrael.com/le-hamas-doit-etre-entierement-exclu-de-la-gouvernance-affirme-paris/
[30]. https://www.cbsnews.com/news/israel-hamas-war-us-rejects-gaza-reconstruction-plan-egypt-arab-nations/
[31]. https://www.middleeastmonitor.com/20250318-uae-secretly-lobbying-us-to-work-against-egypts-post-war-gaza-reconstruction-plan-officials-say/
https://www.middleeasteye.net/news/uae-lobbying-trump-administration-reject-arab-league-gaza-plan-officials-say
[32]. https://www.lorientlejour.com/article/1450321/mahmoud-abbas-propose-aux-arabes-le-retour-de-lautorite-palestinienne-a-gaza.html
[33]. 19/12/2024 :
https://fr.timesofisrael.com/lutte-anti-terroriste-en-cisjordanie-tsahal-soutient-le-renforcement-des-forces-de-lap/
[34]. Tsahal : Dénomination des forces armées israéliennes.
[35]. https://www.facebook.com/france.diplomatie/posts/-jai-reçu-une-lettre-despoir-de-courage-de-clartéle-président-de-lautorité-pales/1103698798456428/
[36]. 23/04/25 :
https://www.bbc.com/news/articles/c4g20pj6epvo
04/06/2025 :
https://electronicintifada.net/content/abbas-pushes-disarm-palestinians-lebanon/50719
Le Monde, 20/06/2025
[37]. 23/07/2024 :
https://www.middleeastmonitor.com/20240723-palestinian-factions-agree-to-reach-comprehensive-national-unity/
[38]. Dans l’original "Thunderbolt Forces". Il s’agit du groupe Al-Saïka (ce qui signifie "foudre"), présent au Liban.
[39]. Déclarations de la CGT :
https://www.cgt.fr/comm-de-presse/pour-une-paix-juste-et-durable-entre-israel-et-la-palestine
https://www.cgt.fr/comm-de-presse/stopper-immediatement-le-bain-de-sang-gaza
https://www.cgt.fr/actualites/discriminations/rien-ne-justifie-ou-nexcuse-jamais-lantisemitisme
https://www.cgt.fr/actualites/solidarite/solidarite-avec-le-peuple-palestinien
https://www.cgt.fr/actualites/rassemblement22oct2023
https://www.cgt.fr/actualites/international/mobilisation/meeting-pour-la-paix
Une tribune collective publiée par le journal Le Monde et la Ldh
Parmi les signataires : Sophie Binet, Fabien Roussel
[Cette Tribune est publiée le 15 mai simultanément par le journal Le Monde et la Ligue des droits de l’Homme, puis le 19 mai par la CGT]
https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/15/la-reconnaissance-de-l-etat-de-palestine-par-la-france-est-desormais-une-urgence_6606141_3232.html
https://www.cgt.fr/actualites/proche-orient/solidarite/tribune-la-reconnaissance-de-letat-de-palestine-par-la-france-est-desormais-une-urgence