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Contre-réforme des retraites en Russie
de notre correspondant « La Voix des Communistes »
En juin dernier le gouvernement russe par la voix du président Poutine lui-même a fait savoir son intention de procéder à une réforme du système de retraite en vigueur en Russie. La principale mesure réside dans un report sans précédent de l’âge de départ à la retraite hérité de l’époque soviétique (1932), il est aujourd’hui de 55 ans pour les femmes et les travailleurs ayant un métier pénible (mineurs, métallurgistes etc.) et de 60 ans pour les hommes. Le projet de loi du pouvoir bourgeois russe et d’augmenter l’âge de départ à la retraite respectivement de 8 ans pour les femmes et de 5 ans pour les hommes en supprimant la prise en compte de la pénibilité ce qui conduirait les travailleurs russes à partir à la retraite à 63 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes. De plus la réforme n’envisage aucune réévaluation du montant des pensions malgré l’augmentation des années de travail, c’est une spoliation pure et simple des travailleurs de Russie au profit de la bourgeoisie capitaliste de ce pays. Quand on sait que l’espérance de vie en Russie atteint 77 ans pour les femmes et à peine 66 ans pour les hommes on voit mieux jusqu’à quel point l’exploitation est poussée.
Face à cette réforme une large mobilisation populaire s’est mise en place en Russie, organisée par les syndicats et les communistes elle a pour particularité notable d’être un conflit social de niveau nationale. En Russie en effet le mouvement ouvrier et communiste est très actif et les luttes économiques voire politiques de plus ou moins grande ampleur sont nombreuses mais sortent rarement du cadre local. Rien que pour ce mois d’octobre la plus importante manifestation a été l’action de protestation à Syktyvkar, qui a été suivie par environ 1000 personnes. Plus de 100 personnes sont venues à la réunion à Ivanovo. Des manifestations ont également eu lieu à Stalingrad, Astrakhan, Rostov-sur-Don, Briansk, Vologda, Ijevsk, Irkoutsk, Kalouga, Kirov, Krasnoïarsk, Kurgan, Mourmansk, Novossibirsk, Omsk, Saratov, Tula, Khanty-Mansiysk, Chelyabinsk, ainsi que dans la région d’Ivovska dans la ville de Shuya, dans la région de Volgograd-à Kalacha sur le Don, dans la région de Kemerovo-à Novokouznetsk.
En outre, la direction centrale du PCFR (révisionniste), ainsi que les comités de ce parti dans les régions au cours de la première moitié du mois d’octobre ont brusquement ralenti l’activité de protestation.
Les actions les plus activement organisées sont le fait des organisations syndicales. Celles-ci sont très disséminées et sous la pression permanente des autorités russes mais arrivent cependant à organiser la lutte en liant à l’opposition à la réforme des retraites aux revendications des travailleurs qu’elles représentent.
En septembre ce n’est pas moins de 40 000 manifestants qui se sont réunis à Moscou et plusieurs milliers d’autres dans tout le pays contre cette réforme. Ceci en parallèles de centaines de mouvements de grèves dans les entreprises plus ou moins liés.
Bien entendu le mouvement ouvrier en Russie reste faible, il souffre d’un grand manque d’organisation et de coordination. L’absence d’un parti communiste marxiste-léniniste à sa tête et l’influence néfaste jouée par les révisionnistes du PCFR font que la lutte de classe menée par les travailleurs de Russie peine à porter ses fruits et est encore loin de la voie révolutionnaire. Cependant, preuve du développement des contradictions de classe dans la société russe et de la montée en puissance du mouvement ouvrier, le gouvernement russe accentue sa répression sur les militants ouvriers et a même été en janvier dernier jusqu’à interdire, une première dans l’histoire de la Russie, un syndicat ouvrier le MPRA qui a mené une lutte acharnée dans l’industrie automobile du pays.
En Russie comme dans tous les pays capitalistes sans exception on voit les contradictions de classe de la société capitaliste se faire jour au travers de la lutte quotidienne entre le prolétariat exploité et la bourgeoisie capitaliste exploiteuse. L’aggravation de plus en plus visible de ces contradictions voit naitre un mouvement ouvrier croissant qui s’organise petit à petit soutenu par une colère qui touche les travailleurs dans leur ensemble. Le simple fait que le pouvoir bourgeois russe s’en prenne de manière de plus en plus dure aux militants ouvriers, syndicalistes et communistes constitue la preuve des récents succès de ces derniers et la peur bien réelle mouvement ouvrier.
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