La Chine, promoteur
du multilatéralisme impérialiste

LA VOIX DES COMMUNISTES, no 31, 2e semestre 2023 – p. 34-45

Depuis que l’économie capitaliste s’est développée à l’échelle mondiale en un système omniprésent basé sur la domination du capital monopolistique, les grandes-puissances impérialistes se sont disputées entre elles, chacune cherchant à s’assurer une position prédominante autant du point de vue économique que celui politique. À l’issue de la 2e Guerre mondiale s’est produite une constellation qui opposait globalement "l’Occident" capitaliste à l’URSS et à la Chine. Durant des décennies ces deux derniers pays étaient considérés comme ennemis à un titre spécifique, celui d’incarner prétendument le "diable" face au "monde libre", la catastrophe de l’"économie dirigée" face aux bienfaits de l’"économie de marché". Ces stéréotypes persistent toujours dans le domaine de propagande, mais les dirigeants représentant la bourgeoisie capitaliste ont adapté leur vision à l’évolution du contexte : la Russie et la Chine sont désormais perçues et traitées selon leur caractère effectif, à savoir des grandes-puissances à économie capitaliste. Il ne s’agit plus d’un "autre monde", mais de frères ennemis.

Actuellement la concurrence qui se joue entre les puissances capitalistes occidentales et la Russie se prolonge du terrain économique et politique vers celui du conflit militaire. La Chine maintient une stratégie spécifique s’appuyant notamment sur sa prétention à faire figure de pays socialiste, ami de tous les pays "en voie de développement" qui souffrent de leur infériorité face aux grandes-puissances dominatrices. Cette fiction du caractère "progressiste" de la Chine exerce une influence dommageable à divers niveaux : parmi les militants se considérant comme révolutionnaires (plus ou moins), et aussi du côté des responsables politiques et économiques dans les pays courtisés par la Chine, lesquels pensent pouvoir en tirer des bénéfices.

Il y a de multiples raisons pour réfuter les interprétations erronées concernant la Chine et la société établie dans ce pays, ainsi que le gouvernement et le parti qui dominent celle‑ci. Le présent texte ne s’adresse pas à ceux qui persistent dans la croyance selon laquelle la société en Chine ait un caractère socialiste. C’est une opinion somme toute marginale qui n’exerce guère d’influence au‑delà d’un cercle restreint. L’optique adoptée ici envisage cette fiction de la Chine comme pays socialiste sous l’angle d’un cas d’école qui exemplifie les fondements du révisionnisme réformiste initié par Eduard Bernstein à la fin du 19e siècle et appliqué ensuite par les partis social-démocrates en Allemagne et en Autriche. Un des principes de base du réformisme consiste à considérer que, pour remplacer la société capitaliste par la société socialiste, il suffit de soumettre certains secteurs fondamentaux de l’économie ‑ tels que les mines et l’industrie lourde ‑ à l’administration par l’État. Après la 1re Guerre mondiale le Parti social-démocrate d’Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD), avec Friedrich Ebert et Philippe Scheidemann, a mis en oeuvre ce précepte moyennant une "loi de socialisation"[1]. Extrait d’une déclaration du gouvernement, début mars 1919 [2] :

La socialisation est là! Le groupement du charbon est soumis à la socialisation immédiate. Ainsi l’Empire, c.‑à‑d. tout le peuple, avant même que les mines elles-mêmes ne soient soumises à la socialisation acquiert une influence décisive sur toute l’industrie charbonnière et lourde. La socialisation de l’exploitation de la potasse se trouve en préparation accélérée. La loi générale de socialisation qui a été soumise à l’Assemblée nationale établit à la place de l’économie privée illimitée antérieure l’économie communautaire allemande. L’Empire, c.‑à‑d. nous tous, règlementons cette économie communautaire allemande. L’Empire veillera à ce que les affaires soient menées partout conformément aux exigences de l’intérêt public et nulle part dans l’intérêt du capitalisme privé. Et ça, c’est du socialisme!

L’un des principaux arguments de ceux qui considèrent la Chine comme pays socialiste se réfère au rôle prédominant de l’État à l’égard de certains secteurs économiques stratégiques ainsi qu’au contrôle qu’il exerce potentiellement sur les entreprises du secteur privé. Or, non seulement cette interprétation dénature la théorie marxiste-léniniste, elle déforme aussi de manière subjective les caractéristiques pratiques réelles de l’économie chinoise.

Sur ce point comme sur d’autres, il faut analyser la réalité sérieusement et ne pas s’en tenir à des impressions superficielles. Voici certains aspects examinés en ce sens ci‑après.

‑ Les mécanismes qui régissent le secteur public de l’économie en Chine ne se distinguent pas fondamentalement de ceux du secteur privé, et la place qu’occupe le secteur public aux côtés du secteur privé ne modifie pas les fondements de l’économie dans son ensemble.

‑ Si on voit la Chine comme une "grande-puissance" sans plus de précision, sa présence politique et économique au niveau international peut sembler justifiée au même titre que c’était le cas pour l’URSS à l’époque de Lénine et Staline. Or, en examinant la question de plus près, on est amené à constater que les deux configurations sont de nature opposée.

‑ Les aberrations des analyses qui considèrent la Chine comme pays socialistes vont de pair avec une foi inébranlable en les paroles des dirigeants chinois, lesquelles de fait ne sont que propagande bourgeoise "aux couleurs chinoises".

La Chine n’est pas un pays socialiste

En novembre 1993, le Comité central du Parti communiste de Chine (PCC) adopte un document intitulé "Décision du Comité central du PCC sur certaines questions concernant l’instauration d’une structure économique de marché socialiste"[3]. Ainsi est fixée officiellement cette orientation qui depuis a été mise en oeuvre en passant par des étapes successives[4]. Dans ses origines elle a été théorisée et impulsée par Deng Xiaoping lorsque le PCC était dirigé par Hua Guofeng (1976-1981) et Hu Yaobang (1981-1987)

Pendant les trois premières décennies qui ont suivi l’établissement de la République populaire de Chine en 1949, le gouvernement chinois déployait un système d’économie planifiée. La Commission pour la planification, un organe spécial de l’État, se chargeait de planifier et d’établir les objectifs dans tous les domaines du développement économique. Une constitution a été promulguée en 1954, une seconde constitution en 1975, puis une troisième en mars 1978.

En 1982 une quatrième constitution est adoptée. Elle reste en vigueur actuellement, mais allait être affectée de modifications successives. Des modifications significatives concernent deux thèmes fortement interconnectés, celui de "l’économie socialiste de marché" et celui de la configuration du secteur de l’économie publique[5].

Dans la version initiale de 1982, l’article 15 déclare :

L’État pratique une économie planifiée fondée sur le système socialiste de la propriété publique. Par l’équilibre global des plans économiques et par le rôle régulateur et complémentaire que joue le marché, l’État assure le développement harmonieux et proportionné de l’économie nationale.

Selon un amendement adopté en mars 1993 l’article 15 énonce désormais :

L’État met en oeuvre l’économie socialiste de marché. L’État met en oeuvre la législation économique, il réalise les ajustements et les contrôles macro-économiques.

Dans la version initiale de 1982, l’article 6 déclare :

Le régime économique socialiste de la République populaire de Chine est fondé sur la propriété socialiste publique des moyens de production, c’est-à-dire la propriété du peuple tout entier et la propriété collective des masses laborieuses. Le régime de la propriété socialiste publique remplace le système d’exploitation de l’homme par l’homme, il applique le principe "de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail".

Selon un amendement adopté en mars 1999 un deuxième paragraphe est ajouté à l’article 6 :

Durant la première étape du socialisme, l’État applique un régime économique fondé sur la propriété publique comme facteur dominant et différents secteurs de l’économie se développant côte à côte, et un système de distribution, avec la distribution selon le travail comme facteur dominant et la coexistence de plusieurs modes de distribution.

En particulier l’article 11 de la Constitution subit des modifications successives qui formalisent l’évolution de la vision du PCC au sujet de l’économie.

Dans la version initiale de 1982, l’article 11 déclare :

L’économie individuelle des travailleurs des villes et de la campagne, pratiquée dans les limites définies par loi, constitue un complément du secteur socialiste de l’économie fondé sur la propriété publique. L’État protège les droits et les intérêts légitimes de cette économie individuelle. L’État oriente, aide et contrôle, par des mesures administratives, l’économie individuelle.

Selon des amendements adoptés en 1999 et 2004, il apparait reformulé comme suit :

Le secteur économique individuel, le secteur privé et les autres secteurs non publics qui existent dans les limites définies par la loi, constituent une composante majeure de l’économie socialiste de marché. L’État protège les droits et les intérêts légitimes des secteurs qui n’appartiennent pas à l’économie publique, comme les secteurs individuels et privés. L’État encourage, soutient et oriente le développement des secteurs qui n’appartiennent pas à l’économie publique et il exerce le contrôle et l’administration de ces secteurs conformément à la loi.

L’évolution des articles 6 et 11 fait ressortir clairement le dilemme inhérent à l’affirmation que la Chine construit le socialisme. La version d’origine de 1982 déclare, à l’article 6, que "le régime de la propriété socialiste publique remplace le système d’exploitation de l’homme par l’homme". Cette phrase a été maintenue sans être modifiée par les amendements. Mais la version amendée de l’article 11 déclare que "le secteur économique individuel, le secteur privé et les autres secteurs non publics […] constituent une composante majeure de l’économie socialiste de marché". Par définition les entreprises privées ne relèvent pas de la propriété publique socialiste ‑ laquelle est supposée avoir "remplacé" le système d’exploitation de l’homme par l’homme ‑, et l’article admet ainsi (implicitement) l’évidence : l’exploitation capitaliste n’a pas été éradiquée, et il ne pourra pas être autrement avec cette structure des rapports de production.

Étant donné que le Parti communiste est en ultime instance considéré comme la force dirigeante de l’État et de la société en général, les modifications de la constitution de l’État sont l’expression des principes et des orientations déterminés par le Parti. Dans la version des statuts du PCC adoptés au 20e Congrès en 2020 on lit[6] :

En Chine, l’édification du socialisme a pour tâche principale de libérer et de développer les forces productives, de réaliser progressivement la modernisation socialiste et de réformer à cet effet ce qui, dans les rapports de production et la superstructure, ne correspond pas au développement des forces productives. […]

Le Parti communiste chinois […] est fermement déterminé à consolider et développer l’économie publique, et à encourager, soutenir et conduire l’extension des économies non publiques. Il lui importe de permettre au marché de jouer un rôle décisif dans la distribution des ressources et au gouvernement de mieux jouer son rôle, et de construire un système de contrôle macroéconomique perfectionné.

Imposture

La citation suivante met en lumière les points essentiels de la supercherie dont use Deng Xiaoping. Elle provient d’un discours datant du début de 1992 [7] :

L’économie de marché n’est pas synonyme de capitalisme, le socialisme possède lui aussi un marché. La planification n’est pas synonyme de socialisme puisque le capitalisme connait aussi la planification. Le marché et la planification ne sont donc que des moyens économiques. Le but fondamental du socialisme est de libérer les forces productives, de les développer, de faire disparaitre l’exploitation et le fossé entre riches et pauvres, jusqu’à atteindre la prospérité commune.

Tel que le mot "marché" apparait ici, sa signification renvoie au face à face de vendeurs d’un côté et d’acheteurs de l’autre. La juxtaposition entre marché et planification laisse entendre que le marché ‑ considéré en lui-même, en dehors d’une intervention de planification ‑ se distingue par le fait qu’une inadéquation entre "offre" et "demande" peut se produire. De là, Deng conclut que le marché peut servir comme mécanisme d’ajustement entre les sphères respectives de production et de consommation. C’est un tour de passepasse. On ne peut pas raisonner correctement si on fait abstraction de la façon précise dont fonctionne la sphère de production dans un système économique donné. Le fait est que l’économie en Chine est basée principalement sur des entités dont les actifs sont représentés sous la forme d’actions détenues par des actionnaires, pour lesquels la motivation vise précisément les richesses que leur apportent ces investissements. (Cette réalité est décrite plus loin dans ce texte.) En vue de la gestion de telles entités, l’indicateur de "régulation" ne consiste pas à comptabiliser les marchandises invendues ou les ventes ratées par manque de marchandises disponibles; l’élément central du mécanisme de "régulation" est le montant du profit généré durant une période donnée.

Ainsi, en conjonction avec l’apparition du concept d’"économie socialiste de marché", la qualification de la Chine comme pays socialiste n’était plus rien d’autre qu’un énoncé rhétorique, une affirmation considérée comme évidente indépendamment d’une quelconque argumentation qui chercherait à la justifier.

Concrètement, Deng affirme que "nous sommes en effet en train de mener une nouvelle révolution, dont l’objectif est de libérer et de développer les forces productives"[8]. Donc en se plaçant au point de vue de Deng ‑ et en prenant la liberté d’anticiper l’hypothèse d’une réussite effective dans la réalisation du but ‑ il s’en suit que par définition la Chine est socialiste (puisque premièrement : socialisme égal développement des forces productives, et deuxièmement : en Chine les forces productives se développent). Cependant on est loin de la caractérisation du socialisme comme système social qui met fin à l’exploitation capitaliste consistant en l’extorsion, au profit du capitaliste, de la plus-value que créent les travailleurs qu’il emploie.

Xi Jinping, président de la République populaire de Chine depuis 2013, s’inscrit pleinement dans la continuité de Deng Xiaoping et de l’approfondissement consécutif des rapports de production capitalistes comme base des rapports sociaux en Chine. En 2014 il présente un document conçu comme "Éclaircissement concernant la Décision du Comité central du PCC sur d’importantes questions relatives à l’approfondissement global de la réforme"[9]:

Continuer à bien régler les rapports entre le gouvernement et le marché consiste à répondre à la question suivante : qui jouerait un rôle décisif dans la distribution des ressources, le gouvernement ou le marché? […] La théorie et la pratique prouvent que la distribution des ressources par le marché est la forme la plus efficace. […]

La Chine est un pays capitaliste, impérialiste

Les entreprises en Chine sont basées sur le principe de l’actionnariat

La conception officielle de la structure économique distingue les catégories "économie publique", "secteur économique individuel", "secteur privé". Le secteur public et celui privé reposent essentiellement sur des entreprises disposant d’un capital représenté par des actions.

Le secteur public occupe une place considérable. On peut examiner un échantillon en se référant à la liste fournie annuellement par la revue Fortune, qui recense les 500 plus grandes entreprises au monde classées selon le chiffre d’affaires (ici la liste publiée en 2021 sur la base des données de chiffres d’affaires en 2020)[10]. Cette liste inclut 143 entreprises chinoises (dont 8 à Taiwan). 82 sont des entreprises désignées comme propriétés d’État ("state owned enterprise" – SOE, selon la terminologie en anglais), c’est‑à‑dire dont la majorité du capital est détenue par l’État. Plus précisément, de ces 82 entreprises 49 sont des SOE centrales ou leurs filiales (c’est‑à‑dire qu’elles sont directement rattachées au gouvernement), les 33 autres sont des SOE locales (c’est‑à‑dire qu’elles sont rattachées à une instance d’administration inférieure). En haut de la liste, on trouve State Grid Corporation of China, China National Petroleum Corporation (CNPC) et China Petroleum & Chemical Corporation (CPCC), classées respectivement 2e, 4e et 5e.

Cependant, ces entreprises désignées comme étant "propriété d’État" ne sont pas des entités monolithiques sans interconnexions avec d’autres entités. Elles constituent le point d’encrage au sommet d’une structure complexe reliant un ensemble de sociétés, de façon à former un "groupe" selon le type d’organisation répandu partout dans les pays impérialistes comme les USA ou la France. Les liens consistent en des participations qu’une société détient dans le capital d’une autre société (c’est‑à‑dire un certain pourcentage du capital). Il faut préciser qu’en Chine existe le système des bourses de valeurs, que les sociétés ‑ y compris celles du secteur public ‑ peuvent être côtés en bourse (c’est‑à‑dire mettre en vente une partie de leur capital). Qu’une entreprise entre dans la catégorie "propriété d’État" ne signifie pas forcément que l’État en détient 100 % du capital, et même si c’est le cas pour la société "mère", les situations sont diverses aux niveaux inférieurs du groupe. Parmi les groupes d’entreprises publiques non cotées en bourse ayant des filiales cotées, on observe toute une gamme de situations. Pour l’année 2020, PetroChina, la principale filiale cotée en bourse de CNPC, a déclaré des revenus s’élevant à 99 % du chiffre d’affaires du groupe CNPC rapporté par Fortune, tandis qu’en 2020 également, la société NARI Technology, identifiée comme plus grande filiale cotée en bourse de State Grid, ne représentait que 1,5 % du chiffre d’affaires du groupe State Grid. Entre ces deux extrêmes, un cas intermédiaire est China Post Group (74e dans la liste de Fortune), dont la filiale cotée China Postal Savings Bank représentait 70 % du chiffre d’affaires total du groupe.

Pour illustrer le fait que le vocabulaire officiel utilisé par le PCC en rapport avec le "régime économique fondé sur la propriété publique" escamote la réalité des rapports sociaux de production, voici un exemple[11].

CITIC Group

CITIC Group, créé en 1979, est l’un des plus grands conglomérats contrôlés par l’État par l’intermédiaire du ministère des Finances (90 %) et de la Caisse nationale de sécurité sociale (National Social Security Fund, NSSF) (10 %). Cependant, si on se contente de ce constat, on fausse la vision de la réalité au point de ne voir que la partie émergente d’un iceberg. La plupart des activités de CITIC Group sont exercées par sa filiale CITIC Ltd., cotée en bourse à Hong Kong. CITIC Group détient 58,1 % de CITIC Ltd. à travers deux entités domiciliées dans les iles Vierges britanniques, et 20% supplémentaires sont détenus par une coentreprise à 50-50 entre le conglomérat thaïlandais Charoen Pokphand et le japonais Itochu Corporation. La propriété des 22 % restants du capital de CITIC Ltd. est dispersée. Parmi les nombreuses filiales et investissements de CITIC Ltd., figurent six sociétés dans différents secteurs, détenues majoritairement par le groupe CITIC et cotées en bourse. Certaines autres entités qui portent le nom de CITIC, cependant, ne sont pas détenues majoritairement par le groupe CITIC : par exemple, CITIC Ltd. ne détient que 15,5 % de CITIC Securities, une société de valeurs mobilières cotée, le reste étant dispersé.

 

CITIC Group

Ministère
des Finances

National
Social Security
Fund

 

 

 

 

90 %

10 %

 

 

 

 

 

 

 

 

Groupe CITIC

Charoen Pokphand
(
Thaïlande)

Itochu Corporation
(Thaïlande)

 

 

100 %

50 %

50 %

50 %

 

 

 

 

CITIC Polaris Ltd
(Îles Vierges brit.)

CITIC Glory Ltd
(Îles Vierges brit.)

Right and Bright Invest. Co., Ltd

dispersé

 

32,53 %

25,6 %

20 %

22 %

 

 

CITIC Ltd.

66,97 %

67,27 %

83,85 %

59,5 %

58,11 %

73,5 %

CITIC
Bank

CITIC
Heavy Industries

CITIC
Pacific Special Steel

CITIC
Resources

CITIC
Telecom Internat.

CITIC
Press

 

Les différents instruments dont dispose l’État pour contrôler les entreprises du secteur public

Le gouvernement (appelé Conseil d’État) a créé en 2003 la Commission du Conseil d’État pour le contrôle et l’administration des biens de l’État (SASAC selon les initiales en anglais) en tant qu’agence spécialisée sous sa supervision directe, avec pour mandat de gérer ses participations dans environ 200 des entreprises d’État les plus importantes des secteurs non financiers sous la juridiction du gouvernement central[12]. La SASAC du gouvernement central (appelé Conseil des affaires d’État) est communément appelée SASAC centrale. En 2021 existent 97 entreprises publiques non financières sous la juridiction de la SASAC centrale. La SASAC centrale n’est cependant qu’une des nombreuses entités étatiques qui détiennent des participations dans de grandes entreprises chinoises. Au niveau central, une entité distincte appelée Central Huijin Investment Ltd. a été créée, également en 2003, pour gérer les participations dans les grandes banques du pays. Alors que Central Huijin appartenait initialement à l’Administration générale du contrôle des changes (SAFE selon les initiales en anglais) sous l’égide de la Banque populaire de Chine (qui est la banque centrale), elle a été rachetée en 2007 par le fonds souverain nouvellement créé, China Investment Corporation (CIC), qui la détient depuis. Central Huijin détient des participations importantes dans de grandes banques et institutions financières et possède également de nombreux autres investissements. China Securities Finance Corporation (CSF) est une autre entité publique qui détient des participations dans de nombreuses sociétés chinoises. CSF a été créée en 2011 en tant qu’institution financière spécialisée. Elle appartient désormais conjointement aux bourses chinoises d’actions, de contrats à terme et de matières premières, qui sont toutes elles-mêmes des entreprises publiques. Lors du krach boursier chinois à la mi-2015, le gouvernement chinois a utilisé à la fois Central Huijin et CSF comme canaux principaux pour injecter des fonds publics dans sa tentative de stabiliser le marché. Selon une estimation de la société de services financiers Goldman Sachs, un total de 1.800 milliards de RMB[13] (280 milliards de dollars US) de financement de sauvetage gouvernemental a été acheminé via Central Huijin et CSF entre juin et novembre 2015, ce qui a permis aux deux entités de détenir des participations non majoritaires dans plus de 1.000 entreprises cotées en bourse. À la fin de 2020, CSF figurait toujours parmi les 10 principaux actionnaires de 290 sociétés cotées en bourse, généralement avec une participation inférieure à 5 %. La valeur marchande totale des actions détenues par CSF était d’environ 746 milliards de RMB (115 milliards de dollars US). D’autres participations dans les entreprises publiques de l’administration centrale sont détenues directement par des ministères, ou par des universités (sous la tutelle du ministère de l’Éducation), ou par la NSSF, ou par d’autres entreprises publiques. Par exemple, le ministère des Finances détient une participation directe de 90 % dans China Post Group et CITIC Group, la NSSF détenant les 10 % restants dans les deux. Au niveau infranational, la plupart des entreprises publiques locales sont détenues par les gouvernements provinciaux et infraprovinciaux par le biais d’entités également appelées SASAC, communément appelées SASAC locales. Dans certains cas, cependant, une administration infranationale peut également détenir directement une participation au capital.

Le système chinois d’entités de holding d’État peut être développé et complexe, mais il n’est pas sans équivalents internationaux. Par exemple, en France l’Agence des participations de l’État (APE, créée en 2004 au sein du ministère des Finances), en Italie l’Institut pour la reconstruction industrielle (Istituto per la Ricostruzione Industriale, IRI, en activité de 1933 à 2002) et en Grande-Bretagne l’UK Government Investments (UKGI, créé en 2016) peuvent tous être considérés comme des équivalents généraux de la SASAC centrale. Le Fonds spécial de stabilisation des marchés financiers, en Allemagne (Sonderfonds Finanzmarktstabilisierung, SoFFin, créé en 2008 en pleine crise financière) et l’UK Financial Investments (UKFI, également créé en 2008 et fusionné avec UKGI en 2018) peuvent être comparés à Central Huijin.

Rapports de production capitalistes : donc classe dominante formée de capitalistes

En 2001 le PC chinois annonce que de "nouvelles couches sociales" ‑ dont font partie notamment les entrepreneurs du secteur privé ‑ participent à "l’édification d’un socialisme aux caractéristiques chinoises" et que les capitalistes seront désormais admis au Parti[14].

Membres ou non du Parti, certains de ces "éléments avancés d’autres couches sociales" se trouvent aussi à des rangs très avancés de l’échelle de fortunes capitalistes.

À titre d’exemple, quelques indications ressortent d’une liste des plus riches chinois publié en 2017 [15]. La Chine continentale (c’est-à-dire en dehors de Taiwan) compte alors 647 milliardaires (en dollars US), ce qui correspond à 36 % des milliardaires au niveau mondial. 209 entrepreneurs sont membres de l’Assemblée populaire nationale (le Parlement) ou de son Comité consultatif, leur fortune combinée s’élève à 500 milliards. Voici quelques milliardaires qui en 2017 étaient délégués au 19e congrès du Parti17 : Li Denghai (Shandong Denghai, l’un des plus grands fournisseurs de semences en Chine); Wu Shaoxun (Jing Brand, production de spiritueux à base de plantes); Pan Gang (Yili Industrial Group, produits laitiers). D’autres participaient cette même année à l’Assemblée populaire nationale18 : Pony Ma (Tencent Holdings), Zong Qinghou (Hangzhou Wahaha Group, production de boissons), Lei Jun (Xiaomi, fabricant de téléphones), Victor Li (CK Hutchison Holdings, conglomérat intervenant dans les domaines des ports, vente au détail, infrastructure, télécommunications), Wan Long (Groupe WH, services de transformation de viande, membre du Parti[16]).

En Chine comme ailleurs, dans le cadre des rapports de production capitalistes, les capitalistes exploitent les travailleurs. Qui plus est, en Chine le prolétariat est en bonne partie mis au service du capital étranger (exemple : Foxconn qui assemble entre autre les téléphones intelligents de Apple).

Pour ce qui est d’une prétendue orientation anticapitaliste ‑ ne serait-ce qu’en tant qu’intention subjective ‑, les faits montrent d’évidence le contraire. Un article développe largement la vision officielle[17] :

Nous devons […] améliorer la capacité des gens à trouver un emploi et à créer des entreprises, et renforcer leur capacité à devenir riches. […] Bien que nous devions permettre à certaines personnes de devenir riches en premier, il convient de souligner que ceux qui deviennent riches en premier [doivent] diriger et aider ceux qui ne sont pas encore riches. Nous devons […] donner aux masses un plus grand sens du gain.

Yang Weimin, directeur adjoint de la Commission des affaires économiques du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC)[18] : "Davantage d’efforts doivent être faits pour stimuler les entreprises privées, qui agissent comme le principal organe de développement économique."

Selon la SASAC centrale, à la fin de 2018, pour les entreprises propriété d’État au niveau central, plus des deux tiers de toutes leurs filiales étaient de propriété mixte (d’État et privée)[19]. Les principales industries concernées sont : l’électricité, le pétrole et le gaz, les chemins de fer, le fer et l’acier, les métaux non ferreux, le charbon et la construction.

Si l’on considère, pour la Chine, les 10 plus grandes introductions en bourse par an entre 2015 et 2019, les entreprises propriété d’État représentaient 70 % des opérations et 63 % du total des fonds récoltés[20]. En date du 25 février 2021, pour les sociétés chinoises cotées en bourse, les proportions relatives par type de propriété (État/privée, selon l’actionnariat majoritaire) sont les suivantes : 1.463 sociétés d’État, 3.799 sociétés privées; les capitalisations boursières (c’est-à-dire la valeur totale des actions présentes en bourse) respectives s’élèvent à 7.494 milliards de dollars US pour les sociétés d’État et 10.829 milliards de dollars US pour les sociétés privées.

Concernant l’importance des entreprises privées, le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information fournit quelques données pour l’année 2021 [21]. Les entreprises privées représentaient plus de 97 % du total des entités du marché, ils ont contribué à environ 50 % des recettes fiscales du pays, 60 % du produit intérieur brut, 70 % de l’innovation technologique et 80 % de l’emploi urbain. Selon une information de presse concernant les exportations en 2018, la part de celles générées par le secteur privé s’élevait à 88 % [22].

L’impérialisme chinois se drape d’un multilatéralisme fallacieux

Le terme multilatéralisme en lui‑même n’a qu’une signification banale : "organisation des relations internationales fondée sur des mécanismes permettant de privilégier les rapports de chacun des pays avec l’ensemble de ses partenaires". Au-delà de cette définition élémentaire, il peut s’agir de toute sorte de pourparlers, accords, associations, ponctuels ou permanents, concernant des domaines spécifiques ou généraux.

En mars 2022, le Département d’État US (équivalent du Ministère des Affaires Étrangères) a publié un communiqué de presse sous le titre "Le leadership multilatéral US concernant la crise en Ukraine"[23]. On y lit : "L’une des priorités initiales de politique étrangère du président Biden a été de rétablir le leadership américain au sein des Nations unies et d’autres organisations internationales susceptibles de favoriser la protection et la promotion de nos valeurs, de notre sécurité et de notre prospérité. Le succès de cet effort se voit clairement dans la remarquable série d’actions multilatérales de cette semaine. […] Poutine […] attaque les fondements mêmes de la paix et de la sécurité mondiales ‑ et tout ce que les Nations Unies représentent." C’est un exemple saisissant de l’acrobatie langagière dont les représentants politiques de la bourgeoisie sont coutumiers. En effet, il est affirmé l’identité entre "nos valeurs" (c’est-à-dire celles du gouvernement US) et "tout ce que les Nations Unies représentent". En résumé : pour défendre les intérêts de toute l’humanité, il faut avant tout défendre les intérêts de l’impérialisme US.

Les discours propagandistes de la Chine ont une tonalité différente, à la fois à cause des particularités du style d’expression littéraire ainsi que des orientations tactiques.

Certains exposés se caractérisent par un angélisme hallucinant[24].

[…] Dans ce nouveau contexte mondial, le conflit, la confrontation, l’endiguement et le découplage qui vont à contrecourant de l’histoire sont voués à l’échec. La paix, le développement, la coopération et le gagnant-gagnant représentent la grande tendance et répondent à l’aspiration de tous. […] nous devons oeuvrer sans cesse à trouver le plus grand dénominateur commun dans la gouvernance mondiale. Nous porterons haut levé le drapeau de la construction de la communauté d’avenir partagé pour l’humanité, ferons rayonner énergiquement les valeurs communes de l’humanité […].

Il n’y a que le Pape qui excelle encore mieux dans ce type de voeux pieux[25] :

Prions aujourd’hui pour les personnes qui, en cette période de pandémie, font du commerce avec les nécessiteux : elles profitent des besoins des autres et les vendent. Les mafieux, les usuriers et bien d’autres… Que le Seigneur touche leur coeur et les convertisse.

Cela dit, malgré les envolées oratoires irréalistes, les discours et déclarations des représentants politiques de la Chine en matière de situation internationale sont basés sur une analyse lucide de la réalité et sur un calcul méthodique dans la détermination des objectifs.

La Chine exporte des capitaux. Une comparaison entre les volumes de capitaux détenus à l’étranger par différents pays impérialistes situe la Chine loin derrière les USA, mais aussi derrière la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France. Compte tenu de l’envergure importante de l’économie chinoise, la proportion relativement limitée est un facteur de faiblesse. Cependant les grandes dimensions de la Chine sous divers aspects (géographie, population, ressources internes) permettent à la Chine de se placer dans la perspective d’être une puissance impérialiste à l’échelle mondiale.

C’est conscient de ces facteurs multiformes que la diplomatie chinoise se plait à présenter la Chine comme "le plus grand pays en développement du monde". Le choix de ce positionnement est lié entre autre à un aspect technique. La Chine est membre de l’OMC depuis 2001 [26]. L’OMC prévoit différents types de flexibilités pour les pays en développement, entre autre pour qu’ils limitent les importations et encouragent les exportations, et pour qu’ils puissent exploiter le potentiel de développement du secteur agricole, ainsi que pour l’accès aux marchés des pays développés partenaires. Il n’existe pas de définition des pays "développés" et des pays "en développement" à l’OMC. Les membres annoncent eux‑mêmes qu’ils font partie des pays "développés" ou "en développement". Cependant, les autres membres peuvent contester la décision, prise par un membre, de recourir aux dispositions prévues en faveur des pays en développement. Par ailleurs un des axes prioritaires pour la Chine dans sa géostratégie est d’élargir au mieux son influence parmi l’ensemble des pays considérés comme sous-développés, afin d’affirmer sa capacité en tant que contrepoids à l’égard des grandes-puissances impérialistes occidentales. En témoigne la mise en avant de l’idée que "la Chine est le plus grand pays en développement du monde, et l’Afrique est le continent comptant le plus grand nombre de pays en développement"[27].

À l’égard de l’Europe, la Chine est guidée par l’objectif de favoriser les facteurs qui peuvent contribuer à ce que l’Europe se réserve une marge d’autonomie vis‑à‑vis des USA. Comme à son habitude, la Chine emploie une rhétorique qui "prend les choses du bon côté"[28] :

Il n’y a pas de conflit d’intérêt fondamental entre la Chine et l’Europe. En fait, les deux parties ont bien des points communs. Elles sont très complémentaires sur le plan économique et prônent toutes deux un monde équilibré et multipolaire, en s’engageant pour le multilatéralisme. Les deux parties mènent une bonne coopération sur des questions mondiales et régionales importantes.

Quant aux remontrances adressées aux USA, l’obstination de la diplomatie chinoise de faire semblant de pouvoir convaincre l’interlocuteur apparait particulièrement décalée[29] :

[…] la nécessité de rejeter la mentalité du jeu à somme nulle selon laquelle une partie gagne ou prospère aux dépens de l’autre, de faire en sorte que les interactions entre les deux pays [les USA et la Chine] soient caractérisées par le dialogue et la coopération gagnant-gagnant […]. Dans le nouveau contexte, les deux pays partagent plus, et non moins, d’intérêts communs. […] Approfondir l’intégration de leurs économies et bénéficier davantage du développement de l’autre constituent aussi un intérêt commun.

Cherchant une explication à ces énoncés quelque peu incongrus, on peut penser qu’indirectement ils s’adressent à la population des USA, qui pourrait être amenée à se retourner contre le gouvernement US. Le fait est qu’en France les efforts propagandistes de la Chine trouvent de l’écho, pour diverses raisons : l’aura qui entoure la Chine d’être l’ami des peuples, la réputation du Parti communiste de Chine de maintenir haut le drapeau rouge et la doctrine marxiste, et pratiquement, la bénédiction que peut y trouver un certain type de "réformisme moderne" qui croit pouvoir sauver la France en y réalisant l’"économie socialiste de marché aux caractéristiques françaises". Voici un spécimen provenant d’un des promoteurs au sein du PCF de l’idée que la Chine soit socialiste[30] :

Rompre avec le capitalisme est notre mot d’ordre. Mais en réalité, la grande rupture à opérer est celle avec le capital monopoliste et donc avec l’impérialisme, et non avec le capitalisme. Construire le socialisme en France suppose de rompre avec l’impérialisme mais ne suppose pas de liquider le capitalisme dans notre pays. Les entreprises capitalistes ont leur place dans une société socialiste tant que la conduite du profit privé y est bénéfique socialement.

 



[1]. Lorsqu’en février et mars 1919, une grande partie des ouvriers des zones industrielles les plus importantes d’Allemagne s’est mise en grève pour forcer le gouvernement à procéder à la socialisation de l’industrie, le gouvernement tentait d’utiliser des manoeuvres frauduleuses pour détourner les grévistes de la lutte pour réaliser leurs revendications. À cet effet, début mars, le gouvernement soumettait à l’Assemblée nationale un projet de "loi de socialisation" qui ne contenait aucune mesure concrète. Le 13 mars, l’Assemblée nationale approuva cette "loi de socialisation" à la majorité, cependant les mesures que la loi annonçait n’ont pas été réalisées.

[2]Dokumente und Materialien zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung; Institut für Marxismus-Leninismus beim ZK der SED; Dietz, 1959; S. 294.

http://histmove.ouvaton.org/pag/chr/pag_009/fr/chro_1919_03.htm#TOC_1919

(La déclaration est mentionnée à la date du 4 mars. Le texte a été traduit de l’allemand par nous [ROCML]).

Pour le texte original, cf.:

http://histmove.ouvaton.org/pag/chr/pag_009/de/chro_1919_03.htm#TOC_1919

[3]Decision of the CPC Central Committee on Some Issues Concerning the Establishment of a Socialist Market Economic Structure (Adoptée par la 3e session plénière du CC du PCC, tenue les 11-14 novembre 1993)

Beijing Review (Publication du PCC), No 47, 22 novembre 1993.

http://www.bjreview.com.cn/special/2013-10/23/content_574000.htm

[Le document est présenté en six parties, avec les liens Internet successives :]

/content_574000.htm, /content_574000_2.htm, /content_574000_3.htm, /content_574000_4.htm, /content_574000_5.htm, /content_574000_6.htm

[4]. Les caractéristiques particulières de la langue chinoise font que les traductions d’une phrase donnée peuvent comporter des ambigüités d’interprétation. C’est le cas pour la formulation couramment employée d’une "économie de marché socialiste" : on peut se demander si l’adjectif socialiste vise l’économie ou le marché.

Le site Internet de l’Assemblée populaire nationale de la République populaire de Chine fournit une traduction en langue anglaise de la Constitution chinoise selon la version en vigueur en 2019.

http://www.npc.gov.cn/englishnpc/constitution2019/201911/1f65146fb6104dd3a2793875d19b5b29.shtml

Une traduction en français est fournie par le site Internet mjp.univ-perp.fr :

https://mjp.univ-perp.fr/constit/cn2018.htm

L’article 7 en anglais : "The state sector of the economy, that is, the sector of the socialist economy under ownership by the whole people, shall be the leading force in the economy."

L’article 7 en français : "L’économie sous la responsabilité de l’État constitue un secteur socialiste fondé sur la propriété du peuple tout entier, elle est la force dirigeante de l’économie nationale."

Cet article se réfère ainsi à "l’économie socialiste" tout court, mais comme un secteur parmi d’autres de "l’économie" en général, "l’économie nationale".. Il en ressort que cet économie est la combinaison d’un secteur socialiste et d’autres secteurs, non socialistes. Quant au marché, c’est une sphère commune au fonctionnement de ces différents secteurs. Quelle que soit la formulation choisie ‑ "économie de marché socialiste" ou "économie socialiste de marché" ‑ il s’agit d’un artifice de langage pour enjoliver la réalité : en Chine, le système économique est celui du capitalisme.

[5]. Pour les citations qui suivent, les liens Internet sont les suivants :

En français:

https://mjp.univ-perp.fr/constit/cn1982-0.htm

https://mjp.univ-perp.fr/constit/cn1982a.htm

https://mjp.univ-perp.fr/constit/cn1982.htm

https://mjp.univ-perp.fr/constit/cn2018.htm

Afin de rectifier des erreurs apparaissant dans les versions en français, il a été nécessaire de se référer à des pages Internet en anglais:

https://china.usc.edu/constitution-peoples-republic-china-1982

https://china.usc.edu/1988-amendments-prc-constitution

https://china.usc.edu/national-peoples-congress-1993-amendments-prc-constitution-march-29-1993

https://china.usc.edu/national-peoples-congress-1999-amendments-prc-constitution-march-15-1999

https://china.usc.edu/national-peoples-congress-2004-amendments-prc-constitution

https://china.usc.edu/constitution-communist-party-china-2012

[6]https://francais.cgtn.com/event/doc/20221027-QcUuIoPPqc.pdf

[7]. Deng Xiaoping, Textes Choisis, Tome III; Beijing, Éditions en Langues étrangères, 1994; p. 382-383.

https://ebook.theorychina.org.cn/ebook/upload/storage/files/2022/07/28/f1a754ca50585f5ea451fc9a1407c19441256/mobile/index.html

[8]. Deng Xiaoping, Textes Choisis, Tome II; Beijing, Éditions en Langues étrangères, 1985; p. 243.

https://ebook.theorychina.org.cn/ebook/upload/storage/files/2022/07/28/b61a3da24e50f948f24c852e57ee1bf911195/mobile/index.html

[9]http://french.china.org.cn/china/txt/2014-01/16/content_31214106_3.htm

http://french.china.org.cn/china/txt/2014-01/16/content_31214106_4.htm

[10]https://www.rankingthebrands.com/The-Brand-Rankings.aspx?rankingID=50&year=1392

http://en.sasac.gov.cn/2021/08/03/c_7528.htm

https://www.globaltimes.cn/page/202108/1230332.shtml

[11]https://www.bruegel.org/sites/default/files/wp_attachments/China-WP-02-050422-final.pdf

[12]https://www.bruegel.org/sites/default/files/wp_attachments/China-WP-02-050422-final.pdf

[13]. Le nom utilisé pour la monnaie chinoise dans un contexte officiel est renmbi ("monnaie du peuple", acronyme RMB). Le nom usuel est yuan, le nom renminbi.

[14]https://www.chinadaily.com.cn/en/doc/2001-07/01/content_241281.htm

[15]https://www.nytimes.com/2017/03/02/business/china-wealth-rich-parliament.html

https://www.nytimes.com/2017/10/12/business/china-richest-billionaires.html

[16]https://www.bloomberg.com/profile/person/3707790

[17]https://www.neican.org/to-firmly-drive-common-prosperity/

[18]http://french.china.org.cn/business/txt/2022-08/22/content_78383011.htm

La CCPPC est un front uni dirigé par le PCC et composé de représentants du PCC, des partis démocratiques, des organisations populaires et des personnalités de différents milieux.

[19]https://www.china-briefing.com/news/chinas-soe-reform-process/

[20]https://www.seafarerfunds.com/prevailing-winds/soe-reform-in-china-implications-for-policymakers-and-investors/

[21]https://www.chinadaily.com.cn/a/202209/08/WS631945f8a310fd2b29e769a5.html

[22]https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/10/20/en-s-eloignant-du-soutien-au-secteur-prive-les-autorites-chinoises-risquent-de-tuer-la-poule-aux-ufs-d-or_6099119_3232.html

[23]https://www.state.gov/u-s-multilateral-leadership-on-the-crisis-in-ukraine/

[24]https://www.fmprc.gov.cn/fra/wjdt/zyjh/202212/t20221225_10994861.html

[25]https://www.vaticannews.va/fr/pape-francois/messe-sainte-marthe/2020-04/pape-francois-messe-mercredi-saint-sainte-marthe.html

[26]. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), a été créée en 1995 à la suite de la dissolution de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). Le GATT avait été créé en 1948, avec la participation de la Chine. Celle-ci a quitté le GATT en 1949, puis a demandé en 1986 sa réadmission. Les négociations n’ont pas abouti. En 1995 la Chine a indiqué qu’elle voulait faire partie des membres fondateurs de l’OMC, mais son admission a eu lieu seulement en 2001.

[27]http://download.china.cn/en/doc/China%20and%20Africa%20in%20the%20New%20Era%20A%20Partnership%20of%20Equals.docx

[28]http://eu.china-mission.gov.cn/eng/mh/202302/t20230210_11022959.htm

[29]https://www.fmprc.gov.cn/fra/wjdt/zyjh/202212/t20221225_10994861.html

[30]https://lepcf.fr/L-imperialisme-aujourd-hui