Dossier Palestine
Palestine – La mystification de la « solution » des « deux États »
La mystification de la "solution" des "deux États" en Palestine
Actuellement le peuple palestinien n’est pas libre; il subit l’oppression qui lui est imposée historiquement par les grandes puissances impérialistes, lesquelles se sont associées à cette fin avec le mouvement sioniste constitué à la fin du 19e siècle.
Dès le départ le mouvement sioniste s’est donné l’objectif d’accaparer les territoires de la Palestine en mettant en oeuvre ce que l’actuel ministre israélien des Communications (du parti Likoud) Shlomo Karhi a désigné comme "l’émigration volontaire" des Palestiniens[1]. Les représentants actifs du mouvement sioniste ont poursuivi cet objectif de façon planifiée, progressivement mais ayant la suite dans les idées. Autour de ce noyau se sont agglomérés les autres habitants juifs d’Israël. À l’exception d’une minorité, ils se font les complices des fondements de la société israélienne, telle qu’elle se caractérise par la prédominance de la gouvernance et de l’idéologie du mouvement sioniste.
Pour discuter d’une "solution" (ré)tablissant les conditions matérielles et juridiques pour assurer que le peuple palestinien puisse librement vivre sur ses terres historiques, il faut analyser la question du "partage" de la Palestine géographique. Or avant de prendre en considération les résolutions successives adoptées par l’ONU, il faut retourner à une double racine des conflits ultérieurs : l’apparition du mouvement sioniste, et la situation établie à l’issue de la 1re Guerre mondiale.
Le mouvement sioniste moderne est né sous la forme d’un sionisme étatique, visant ‑ à la différence de courants sionistes antérieurs qui se voulaient spirituels ou culturels ‑ à la création d’un État juif. Le manifeste intitulé "Der Judenstaat" ("L’État des Juifs") de Theodor Herzl est paru en 1896, puis le premier congrès sioniste s’est réuni dans la ville suisse de Bâle en 1897.
C’est le point de départ d’une succession d’évènements qui ont abouti à la situation caractérisée par l’existence de deux États, censés constituer le cadre de vie respectivement du peuple juif et du peuple palestinien.
● Pour plus de détails historiques, voir l’Annexe A.
Il est indispensable de garder à l’esprit cette succession de décisions, résolutions, accords, faits imposés, en constatant qu’il n’en découle aucune légitimité déterminée en faveur de telle ou telle prétendue "solution". Pourtant, la "solution des deux États" est devenue le point de référence principal dans les discussions et négociations concernant les territoires de la Palestine géographique. Il se trouve que l’évolution récente de la constellation du système impérialiste mondiale a provoqué une inflation de prises de position à ce sujet. Mais selon les instances ou personnalités qui interviennent, les compréhensions ‑ explicites ou implicites ‑ associées à cette idée varient.
Israël
En ce qui concerne Israël, c’est simple. Le 18 juillet 2024 la Knesset a adopté une résolution rejetant la création d’un État palestinien[2]. La résolution a été coparrainée par des partis de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahou ainsi que par des partis de droite de l’opposition, et a reçu le soutien du parti centriste HaMahane HaMamlahti de Benny Gantz.
À la séance du vote, la proposition a été présentée par Ze’ev Elkin, membre de la Knesset et membre du parti New Hope, mais associé au Likoud. Avant le vote, Elkin a souligné le fait que de nombreux députés ne participaient pas au vote, critiquant les partis "qui préféraient être absents du débat, parce que venir dire au public israélien qu’ils n’excluent pas la création d’un État palestinien n’est pas acceptable, même pour leur public". La motion déclarative a finalement été adoptée par 68 voix pour et 9 contre sur un total de 120 membres de la Knesset, les seules voix opposées provenant des partis arabes, Ra’am et Hadash-Ta’al. La plupart des membres des autres partis, tels que le Likoud, l’Unité nationale, le Shas, le Judaïsme unifié de la Torah, le Pouvoir juif, Yisrael Beytenu et le Sionisme religieux, ont voté en faveur de la motion. Toutefois, de nombreux membres éminents de la Knesset étaient absents, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la défense Yoav Gallant et le président du Shas Aryeh Deri. Les députés du parti de centre-gauche Yesh Atid ‑ dirigé par le chef de l’opposition Yaïr Lapid ‑ ont quitté la séance pour éviter de soutenir la résolution. Les seuls à s’être opposé à la résolution sont les élus des partis Avoda, Raam et Hadash-Taal.
Voici ce que stipule le libellé de la résolution[3] :
La Knesset d’Israël s’oppose fermement à la création d’un État palestinien à l’ouest du Jourdain. La création d’un État palestinien au coeur de la Terre d’Israël constituera un danger existentiel pour l’État d’Israël et ses citoyens, perpétuera le conflit israélo-palestinien et déstabilisera la région.
Ce ne serait qu’une question de temps avant que le Hamas ne prenne le contrôle de l’État palestinien et ne le transforme en une base terroriste islamique radicale, travaillant en coordination avec l’axe dirigé par l’Iran, afin d’éliminer l’État d’Israël.
La promotion de l’idée de l’État palestinien sera une récompense pour le terrorisme et ne fera qu’encourager le Hamas et ses partisans qui y verront une victoire grâce au massacre du 7 octobre 2023 – et un prélude à la prise de contrôle de l’islam djihadiste au Moyen-Orient.
● Voir des considérations concernant la vision sioniste de la "Terre promise".
En mai dernier, le gouvernement israélien a pris soin de faire savoir aux principaux pays européens, dont la France, que toute reconnaissance unilatérale d’un État palestinien inciterait Israël à prendre également des mesures unilatérales, pouvant aller jusqu’à l’annexion de la Zone C de la Cisjordanie[4] et la légalisation des avant-postes illégaux[5].
Précédemment, le 11 novembre 2024, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, s’était déjà exprimé à ce sujet lors d’une réunion du parti Sionisme religieux[6] :
[Lors du précédent mandat du président élu Donald Trump] nous étions à deux doigts d’appliquer la souveraineté sur les colonies en Judée et Samarie [la Cisjordanie], et maintenant le temps est venu de le faire. […] Après des années au cours desquelles, malheureusement, l’administration en cours a choisi d’interférer dans la démocratie israélienne et a personnellement refusé de coopérer avec moi en tant que ministre des Finances d’Israël, la victoire de Trump apporte également une opportunité importante. […] 2025 est l’année de la souveraineté en Judée et en Samarie. Les nouveaux nazis doivent payer le prix par le biais de terres qui leur seront définitivement retirées, tant à Gaza qu’en Judée et Samarie.
À cette occasion, Smotrich a indiqué qu’il avait demandé à la division de l’administration des colonies du ministère de la Défense, ainsi qu’à l’administration civile de l’armée israélienne en Cisjordanie, de commencer à préparer l’infrastructure nécessaire à l’application de la souveraineté israélienne en Cisjordanie.
Et voici d’autres déclarations de Smotrich, rapportées le 6 mai 2025 par le média palestinien Quds News Network (QNN)[7] :
Lors d’une "conférence sur les colonies" organisée dans la colonie illégale d’Ofra, M. Smotrich a déclaré que Gaza serait bientôt "totalement détruite", sa population étant "concentrée" dans un corridor militaire imposé par Israël dans le sud de l’enclave. De là, les Palestiniens "partiront en grand nombre vers des pays tiers", a déclaré M. Smotrich.
"Dans quelques mois, nous pourrons déclarer que nous avons gagné. Gaza sera totalement détruite", a déclaré M. Smotrich. "Dans six mois, le Hamas n’existera plus en tant qu’entité opérationnelle." Il a dit que la population de Gaza, soit quelque 2,3 millions de Palestiniens, serait "concentrée" dans une étroite bande de terre entre la frontière égyptienne et le “corridor Morag”. Cette zone serait une zone "humanitaire", a affirmé le ministre d’extrême droite, "dépourvue de Hamas et de terrorisme". Le reste de la bande de Gaza, a-t-il ajouté, "sera vide". "Ils [les habitants de Gaza] seront totalement désespérés, comprendront qu’il n’y a pas d’espoir et qu’il n’y a rien à espérer à Gaza, et chercheront à se reloger pour commencer une nouvelle vie dans d’autres endroits." Il a également déclaré qu’Israël "appliquerait la souveraineté" en Cisjordanie pendant la durée de vie du gouvernement actuel, qui doit expirer en octobre 2026, à moins que des élections ne soient organisées plus tôt. Reconnaissant cela, M. Smotrich a déclaré à la conférence que la nouvelle construction dans la zone E1 "est la façon dont nous tuons l’État palestinien de facto"[8]. "Cela se produira au cours de ce mandat", a-t-il déclaré à propos des projets d’annexion de la Cisjordanie. "C’est l’un de nos défis les plus importants. Nous avons une opportunité historique."
Puis le ministre ultranationaliste a déclaré : "Nous allons enfin occuper la bande de Gaza. Nous allons cesser d’avoir peur du mot “occupation”", et il a ajouté qu’après avoir occupé la bande de Gaza, "nous pourrons parler de souveraineté".
Au même moment, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son cabinet de guerre ont approuvé des plans visant à étendre le génocide à Gaza, des responsables suggérant que ces plans incluent la "conquête" et l’occupation militaire totale de l’ensemble de la bande de Gaza.
Donald Trump
Dès le départ de son second mandat présidentiel, Trump a lancé des démarches économiques de grande ampleur. Les mesures en termes de tarifs douaniers sont motivées par la concurrence interimpérialiste à l’échelle mondiale. Concernant le Moyen Orient, les questions économiques occupent une place importante, en l’occurrence surtout en termes de contrats avec des pays qui parallèlement jouent un rôle significatif en matière de diplomatie : Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar.
Les affaires [9]
À l’issue d’une tournée effectuée par Trump en mai dernier, une déclaration de l’administration présidentielle US annonçait des contrats de plus de 2.000 milliards de dollars, dont : 600 milliards d’investissements prévus de la part de l’Arabie saoudite, accompagnés d’une promesse d’aller jusqu’à 1.000 milliards de dollars; 1.200 milliards d’échanges économiques ainsi que 243,5 milliards d’accords commerciaux et de défense avec le Qatar; 200 milliards de contrats commerciaux avec les Émirats arabes unis. Il faut noter que ces chiffres incluent des transactions convenues durant ces dernières années ‑ non seulement par Trump ‑, antérieurement aux résultats liés directement à la tournée.
Trump était accompagné de plus de 30 dirigeants économiques US, dont : Elon Musk (Tesla, SpaceX), Sam Altman (OpenAI), Alex Karp (Palantir), Larry Fink (BlackRock), Steve Schwarzman (Blackstone), Kelly Ortberg (Boeing), Andy Jassy (Amazon), Arvind Krishna (IBM), Jane Fraser (Citicorp), Jensen Huang (Nvidia).
Les transactions incluent des achats à diverses entreprises américaines d’équipements et de services militaires ainsi que d’avions civils.
Les Émirats arabes unis et les USA ont convenu de construire un grand centre de données pour les applications d’intelligence artificielle à Abou Dhabi en coopération avec G24 (Group 42 Holding Ltd, créé en 2018, basé à Abu Dhabi). C’est le genre d’accord qui aurait fait l’objet de restrictions sous la précédente administration US, mais Trump a cherché à changer la façon d’aborder les restrictions à l’exportation de technologies. La société G42, qui a conclu d’importants partenariats, s’est entièrement désengagée des entreprises chinoises ‑ y compris une participation estimée à 100 millions de dollars dans ByteDance, propriétaire de TikTok ‑ afin d’éviter les sanctions du ministère US du commerce et de conserver l’accès aux circuits électroniques Nvidia et à d’autres technologies US qui alimentent les applications de l’IA.
Outre ces liens entre sociétés US et sociétés des pays visités, il faut aussi mentionner que Trump et ses proches entretiennent des liens d’affaires avec ces trois pays. Il s’agit notamment de transactions portant sur des crypto-monnaies et des projets de construction immobilière. En outre, les Émirats arabes unis et le Qatar ont investi environ 1,5 milliard de dollars dans Affinity Partners, une société de capital-investissement fondée par le gendre de Trump, Jared Kushner, et l’Arabie saoudite a également contribué au financement.
La diplomatie
Trump a tenu à préciser (en Arabie saoudite, le 13 mai 2025) qu’il ne donnera pas aux hôtes des leçons concernant leurs régimes[10] : "La grande transformation [des États du Golfe] n’est pas due à l’intervention de l’Occident ou à l’envoi de gens dans de beaux avions, […] obsédés par l’idée qu’il leur revenait d’examiner l’âme des dirigeants étrangers, […] vous donnant des leçons sur la façon de vivre et de gouverner vos propres affaires."
Le fait est que la région du Golfe est d’une grande importance pour les intérêts US. Elle accueille des bases militaires US, tandis que les USA appuient les monarchies du Golfe sous la forme d’une protection des cargaisons de pétrole et d’une garantie de la sécurité des régimes en place. La visite de Trump a contribué à renforcer ces liens stratégiques, même si ce sont les transactions commerciales qui ont le plus retenu l’attention des médias.
En particulier, Qatar accueille à al‑Udeid au sud-ouest de Doha le plus grand site militaire US au Moyen-Orient[11]. Pouvant accueillir plus de 10.000 soldats, la base d’al‑Udeid abrite le CENTCOM, le Commandement central des USA. Le contrat concernant al-Udeid arrivait à son terme en 2023, il a été renouvelé pour dix ans, et le Qatar a convenu d’investir 10 milliards de dollars dans cette base. Le CENTCOM a lancé les opérations US les plus importantes dans la région : la guerre contre l’Afghanistan (2001-2021), l’Irak (2003-2011), et la bataille de Mossoul contre l’État islamique (2016-2017). En 2021, Israël avait par ailleurs mis un terme à son partenariat avec le commandement européen EUCOM, pour passer sous la responsabilité du CENTCOM, afin de renforcer la communication avec les armées arabes en son sein.
Trump considère que tous les acteurs régionaux sont importants, mais il a tendance à mettre davantage l’accent sur l’Arabie saoudite (c’était la troisième fois qu’il se rendait dans le royaume). Toutefois, le gouvernement US n’a plus besoin de trouver un équilibre entre l’Arabie saoudite et le Qatar, puisque le boycott du Qatar de la part des États du Golfe déclaré précédemment a finalement été levé progressivement à partir de 2021.
Le cas de l’Iran
L’Arabie saoudite et le Qatar ont tenté de nouer des relations avec l’Iran de diverses manières[12]. Les accords conclus récemment entre l’Arabie saoudite et l’Iran, la réouverture des ambassades dans les capitales des deux pays et le lancement des opérations des compagnies aériennes saoudiennes à destination de Téhéran ont montré que les Saoudiens et les Iraniens avaient des intérêts mutuels importants. Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid bin Salman, s’est rendu en Iran juste avant la visite de Trump. L’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe ne souhaitent pas qu’un conflit entre les USA et l’Iran dégénère en campagne de bombardements, car cela perturberait l’ensemble de la région et ses exportations de pétrole.
Au cours de son premier mandat, l’un des principaux objectifs de Trump en matière de politique étrangère était de créer une coalition anti-iranienne et de forger une alliance entre l’Arabie saoudite et Israël. Récemment, il semblait vouloir négocier lui-même avec l’Iran. La visite de Trump au Golfe a eu lieu juste avant que les négociations concernant la maitrise des technologies liées à l’uranium entre l’Iran et les USA, sous la médiation d’Oman, ne débutent à Rome.
"Des opportunités incroyables sont à portée de main pour cette région. Si nous pouvons simplement arrêter l’agression d’un petit groupe de mauvais acteurs", a déclaré Trump lors du sommet USA-Conseil de coopération du Golfe, qui s’est tenu à Riyad au deuxième jour de sa tournée[13]. Les monarchies du Golfe, quant à elles, préfèrent tenir les guerres à distance pour ne pas perturber les affaires.
Le cas d’Israël
"Peace to Prosperity" est le titre officiel du document de 181 pages que Trump avait dévoilé à Washington en janvier 2020 en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu[14]. Ce document expose la vision de Washington pour résoudre le conflit israélo-palestinien et aborde les intérêts des pays voisins.
L’idée était que si Israël et les Palestiniens parvenaient à des compromis mutuels et signaient des accords de paix approuvés par les pays arabes, le Moyen-Orient recevrait environ 50 milliards de dollars d’investissements pour quelque 200 projets. La répartition proposée était la suivante : 27,8 milliards de dollars pour la Palestine, 7,3 milliards de dollars pour la Jordanie, 6,3 milliards de dollars pour le Liban et 9,1 milliards de dollars pour l’Égypte. Mais rien n’en est sorti. La partie palestinienne a conclu que le plan de Trump avait été rédigé dans l’intérêt d’Israël. Le projet de Trump a donc été mis de côté.
Les accords dits "d’Abraham", les premiers accords de normalisation entre Israël et les pays arabes depuis les années 1990, ont été signés en septembre 2020 avec les Émirats arabes unis, le Bahreïn et, plus tard, le Maroc et le Soudan[15]. À l’époque, on parlait beaucoup de la prospérité économique future de la région, surtout si la liste des pays signataires s’allongeait. Ainsi effectivement avec l’aide de Trump, il est devenu possible de forger des partenariats avec les États arabes sans résoudre le conflit avec les Palestiniens. L’un des principaux objectifs de politique étrangère de Trump au cours de son premier mandat, partagé ensuite par l’administration Biden, était d’inclure l’Arabie saoudite dans le dispositif.
En 2023, des fuites laissaient de plus en plus entendre qu’un accord entre Israël et l’Arabie saoudite pouvait être finalisé[16]. Mais après l’attaque de la résistance palestinienne contre Israël le 7 octobre et la guerre qui s’en est suivie dans la bande de Gaza, la situation a radicalement changé. La normalisation avec Israël n’est pour l’instant plus à l’ordre du jour, puisque en poursuivant sur cette voie, l’Arabie saoudite risquerait de perdre sa crédibilité dans le monde arabe. Trump s’est résolu à prendre acte du refus saoudien de s’engager sur cette voie dans le contexte actuel. Et, alors que son prédécesseur, Joe Biden, conditionnait le renforcement de la relation bilatérale avec l’Arabie saoudite en matière de défense et de nucléaire civil à la normalisation avec Israël, Trump est en train de découpler ces deux dossiers.
Quant à Israël, ses relations avec les USA se trouvent perturbées par la façon dont Trump traite la situation au Moyen Orient : des discussions directes des USA avec le Hamas en contournant le gouvernement israélien, l’arrêt inattendu de la campagne militaire contre le mouvement Houthi "Ansar Allah" (qui depuis 2023, en signe de soutien à Gaza, avait pratiquement bloqué le canal de Suez en attaquant à la fois les navires de passage et le territoire israélien), la reprise des pourparlers concernant le domaine du nucléaire entre les USA et l’Iran.
Lors de sa tournée au Moyen-Orient, Trump a également annoncé la levée des sanctions contre la Syrie et rencontré le président par intérim du pays, Ahmed al-Sharaa, qui avait dirigé le groupe Hayat Tahrir al-Sham avant la chute du régime de Bachar al-Assad[17]. Cette rencontre, organisée sous l’égide d’Ankara et de Riyad, s’est tenue malgré les efforts déployés par Israël pour détruire le potentiel militaire syrien, notamment en élargissant considérablement la zone tampon entre les deux pays.
Certes, Trump n’a pas interféré dans la campagne israélienne à Gaza, et les trois pays du Golfe n’ont pas exercé de pression importante pour que les USA s’engagent à contraindre Israël à mettre fin à son action. Néanmoins la vision de Trump concernant la région est en décalage avec l’orientation guerrière suivie par le gouvernement israélien. Sur certains points il est en quelque sorte en concurrence avec Netanyahou. C’est le cas pour ses projets concernant la bande de Gaza. Des informations ont fait état d’un projet de sa part, de réinstallation de Palestiniens en Libye (d’autres pays avaient été mentionnés auparavant). Lors de sa visite au Qatar, Trump a effectivement réitéré le souhait des USA de prendre le contrôle de Gaza, qui deviendrait alors, selon lui, une "zone de liberté", sans plus de précisions.
Lors de sa visite à Riyad, Doha et Abou Dhabi, Trump a affiché sa convergence de vue avec les monarques du Golfe qui, eux, sont intéressés par la détente avec l’Iran et le développement économique pour ramener la paix et la stabilité au Moyen-Orient. Érigés au rang de partenaires privilégiés par Trump, les dirigeants sunnites du Golfe ‑ et de la Turquie ‑ se voient confier un rôle de premier plan dans la nouvelle architecture régionale, tandis qu’Israël perd en influence sur les questions régionales, à l’exception de ce qui concerne la Palestine, où l’administration Trump garde une certaine distance.
Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, au deuxième jour de sa visite d’État en Arabie saoudite, à Riyad, le 3 décembre 2024, a annoncé que la France et l’Arabie saoudite allaient coprésider en juin 2025 une conférence sur la création d’un État palestinien[18]. (Ultérieurement, la tenue de la conférence a été différée, elle a eu lieu en juillet; voir plus loin.) Il est utile ici d’évoque quelques explications sur ce que peut signifier la notion de "reconnaissance" d’un État[19]. En droit international, l’existence d’un État ne dépend pas de sa reconnaissance par d’autres, dès lors qu’il remplit les critères constitutifs de l’État : un gouvernement, un territoire, une population et la souveraineté, c’est-à-dire l’indépendance. La Palestine a proclamé son indépendance en novembre 1988 et, depuis, elle participe activement à la vie internationale. Elle est reconnue par 147 des 193 États membres de l’ONU, a adhéré à près de 100 traités multilatéraux, est membre de 21 organisations internationales et bénéficie du statut d’observateur dans de nombreuses autres.
Israël demeure non reconnu officiellement par les États suivants : Afghanistan, Algérie, Arabie saoudite, Bangladesh, Corée du Nord, Cuba, Indonésie, Irak, Iran, Libye, Malaisie, Mali, Mauritanie, Niger, Oman, Pakistan, Syrie, Somalie, Tunisie, Venezuela, Yémen.
La conférence en question s’inscrit dans un contexte marqué dès sa convocation par une série de facteurs impliquant des modifications substantielles de la situation économique et politique internationale : la guerre en cours en Ukraine depuis 2022, la victoire électorale de Donald Trump aux USA le 5 novembre 2024 (l’ampleur des conséquences s’est confirmée depuis), la déstabilisation de la situation en Syrie (confirmée par la chute du régime de Bachar al Assad, le 8 décembre), et autres.
Depuis, Macron est très actif pour mettre en avant le rôle moteur qu’il prétend assumer au nom de la France en vue d’aboutir à une "architecture de sécurité régionale".
Un texte publié par le groupe de réflexion Institut Montaigne développe des considérations significatives à ce sujet. Sans présupposer que Macron se soit inspiré de réflexions similaires[20], on constate que l’argumentation expose en tout cas une analyse cohérente de la question, du point de vue de l’impérialisme français. Voici quelques extraits du document[21] :
[…] Or, si le "moment Trump II" présente un avantage pour les États européens, c’est précisément celui de nous rétablir dans notre liberté d’action. […] les velléités impérialistes de l’Iran, de la Turquie voire de la Russie, pour pousser leurs intérêts dans la région. Si la menace iranienne semble durablement affaiblie, la tension monte aujourd’hui entre Israéliens et Turcs en Syrie dans ce qui a pu être qualifié de "rivalité mortelle". La persistance de la question palestinienne fait peser une double menace sur Israël, puisqu’au voisinage immédiat de populations hostiles s’ajoutent les calculs machiavéliens de puissances impériales.
Jamais, depuis des décennies, les attentes de nos partenaires arabes n’ont été si fortes à notre égard. L’axe formé depuis un an par Emmanuel Macron avec les dirigeants égyptien et jordanien, les deux pays les plus menacés par le risque de déplacement de masse des Palestiniens, a constitué un appui majeur pour le cessez-le-feu. […] Chassée par les armes du pré-carré ouest-africain dans lequel elle s’est indûment épuisée, faute d’intérêts partagés, la France pourrait trouver dans le Proche-Orient une aire de développement bien plus naturelle de son action extérieure. […] Sur le plan économique, le débouché potentiel pour l’industrie française est considérable tant la région voit croître la demande pour nos filières les plus développées, du luxe à l’armement en passant par l’énergie. […]
Bien que les intérêts d’Israël et de la Turquie en Syrie ne soient pas identiques, il faut remarquer qu’à l’égard du nouveau pouvoir dans ce pays les USA s’imposent en vue d’une alliance d’un côté avec Israël et de l’autre avec la Turquie. Cependant la question des Kurdes et des autres minorités complique la situation pour l’instant.
La conférence internationale était prévue du 17 au 20 juin à New York[22], puis sa tenue a été reportée à une date ultérieure, fixée ensuite aux 28 et 29 juillet. Les USA, à la demande d’Israël, ont confirmé leur non-participation à la conférence. Cependant, Washington n’a, à ce stade, pris aucune mesure concrète pour dissuader d’autres pays d’y assister. Plusieurs pays clés européens ont déjà refusé de soutenir l’initiative de Macron. L’Allemagne mène l’opposition, suivie de plusieurs alliés européens d’Israël, dont la Hongrie et la République tchèque. En revanche, l’Espagne et Malte ont exprimé leur soutien (toutes deux ayant déjà reconnu un État palestinien).
Lors d’une réunion de l’ONU le 23 mai 2025, l’Arabie saoudite a déclaré que la reconnaissance de l’État de Palestine est une "nécessité stratégique" qui marquerait le début de la paix au Moyen-Orient[23]. Le 24 mai, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan, s’est rendu en Espagne pour discuter de l’aide à Gaza et d’une solution au problème palestinien avec de hauts responsables européens, accompagné d’autres ministres des Affaires étrangères qui forment ensemble un comité au nom de la Ligue arabe.
En reprenant le fil des positionnements diplomatiques de la France après l’opération militaire des groupes de libération nationale palestiniens, déclenchée le 7 octobre 2023, on est amené à penser que les discours et actes de Macron manquent de cohérence, mais que des arrière-pensées peuvent pallier à ces défauts.
Quasi immédiatement il tentait d’associer purement et simplement la France à la riposte d’Israël contre ce qui était désigné comme "attaque terroriste de Hamas". Le 24 octobre, au cours d’un entretien avec Netanyahou à Jérusalem, il a déclaré[24] :
Le Hamas est un groupe terroriste dont l’objectif même est la destruction de l’État d’Israël. C’est aussi le cas de Daesh, d’Al Qaïda, de ceux qui leur sont associés dans l’action et dans l’intention. La priorité, votre priorité, mais aussi celle de toutes les démocraties et de la France, est avec vous de vaincre ces groupes terroristes. […] C’est pourquoi la France est prête à ce que la coalition internationale contre Daesh, dans le cadre de laquelle nous sommes engagés pour notre opération en Irak et en Syrie, puisse lutter aussi contre le Hamas.
Peu après, la Présidence a précisé[25] : "Nous sommes disponibles pour augmenter ce que nous faisons dans la coalition contre l’EI, en fonction de ce qu’Israël nous demande."
L’évocation renouvelée des "deux États" a conduit les uns et les autres à mettre les points sur les i.
Gideon Sa’ar, ministre israélien des Affaires étrangères, commente[26] :
Une "reconnaissance unilatérale" d’un État palestinien fictif, par n’importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, serait une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas. Ce genre d’actions ne rapprochera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région; au contraire, elles ne feront que les éloigner.
Il s’en est suivie durant les mois d’avril et mai une série de déclarations des deux côtés ‑ France et Israël[27].
Selon Macron, "Voici la position de la France, elle est claire : Oui à la paix. Oui à la sécurité d’Israël. Oui à un État palestinien sans le Hamas." Selon les médias israéliens, "les responsables à Jérusalem rejettent ces promesses, les jugeant déconnectées de la réalité, un haut responsable les qualifiant même de “blague”." Selon les médias français, "le chef de l’État a par ailleurs vivement critiqué Benjamin Netanyahou, qualifiant sa ligne de conduite de “honteuse” et plaidant pour l’élargissement des sanctions européennes contre Israël." Et Macron encore, selon les média : "Il en a d’ailleurs énuméré les conditions dont la “libération des otages” détenus par le Hamas, la “démilitarisation” du mouvement islamiste palestinien, sa “non-participation” à la gouvernance de cet État, une “réforme de l’Autorité palestinienne”, la reconnaissance, par le futur État, d’Israël et de “son droit à vivre en sécurité”, et enfin la “création d’une architecture de sécurité dans toute la région”."
Russie/Vladimir Poutine
Nous ne développerons pas le cas de la Russie. Nous renvoyons simplement à deux textes trouvés sur Internet (en traduction française effectuée par nous) :
Le ballet de la neutralité russe concernant Israël et la Palestine
Pourquoi la Russie reste neutre dans le conflit au Moyen-Orient
L’Autorité palestinienne
Les dirigeants des 22 États membres de la Ligue arabe ont annoncé le 4 mars 2025 avoir adopté la proposition de l’Égypte visant à reconstruire la bande de Gaza[28]. Le plan prévoit une phase de transition au cours de laquelle un comité technocratique de Palestiniens dirigerait la Bande de Gaza pendant six mois avant de confier le pouvoir à l’Autorité palestinienne. Le nom des 20 personnes composant ce comité aurait fait l’objet d’un accord entre le Fatah et le Hamas lors de discussions menées sous l’égide du Caire. Parmi les participants figuraient notamment le nouveau président syrien, Ahmad al-Charaa, ainsi que le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, qui a déclaré soutenir "fermement" l’initiative.
Le plan prévoit un financement de 53 milliards de dollars sur cinq ans qui correspond au cout estimé pour reconstruire la Bande de Gaza calculé dans le cadre d’une enquête menée par la Banque mondiale, l’Union européenne et l’ONU. La première étape, qui devrait durer jusqu’en 2027 ‑ et dont le cout est estimé à 20 milliards de dollars ‑, consisterait à reconstruire les infrastructures essentielles, notamment les routes, les réseaux de distribution et les installations de services publics. 200.000 logements pour 1,6 million de personnes seraient construits et 810.000 hectares de terres cultivables aménagés. La deuxième étape, jusqu’en 2030, dont le cout est estimé à 30 milliards de dollars, consisterait à créer des zones industrielles, un port de pêche, un port commercial et un aéroport.
Le principal point de désaccord portait sur l’avenir du Hamas ‑ les Émirats arabes unis prônaient son désarmement, tandis que le Qatar et l’Arabie saoudite s’y opposaient. Le plan adopté prévoit d’écarter le groupe de la gestion administrative de Gaza, sans toutefois mentionner un éventuel désarmement. Une force de sécurité de Gaza formée par la Jordanie et l’Égypte serait établie, ainsi que la possibilité de déployer des soldats de la paix de l’ONU dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahou a toujours rejeté toute implication de l’Autorité palestinienne dans la gestion de la Bande de Gaza. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français a également considéré que "ce plan doit exclure entièrement le Hamas de la gouvernance de Gaza, où [il] doit être désarmé, et apporter de solides garanties de sécurité à Israël"[29].
L’adoption de cette stratégie se heurte néanmoins à l’opposition de l’administration républicaine US. La proposition de la Ligue arabe s’inscrit en effet en porte-à-faux avec le plan de Trump, la construction d’une "riviera du Moyen-Orient" qui impliquerait de "nettoyer" l’enclave et donc de déplacer les 2,2 millions de Gazaouis. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Brian Hughes, a rejeté le plan de la Ligue arabe, en déclarant[30] : "La proposition ne prend pas en considération la réalité, qui est que Gaza est aujourd’hui inhabitable et que ses résidents ne peuvent pas vivre humainement sur ce territoire couverts de débris et de munitions qui n’ont pas encore explosé."
En sous-main, les Émirats arabes unis font des démarches en faveur de la position des USA[31], ce qui témoigne d’une rupture significative dans les relations entre Abou Dhabi et Le Caire. L’ambassadeur émirati aux USA, Yousef al-Otaiba, aurait incité les législateurs et l’entourage proche du président Trump à faire pression sur l’Égypte afin qu’elle accepte le déplacement forcé des Palestiniens de Gaza. La mission diplomatique des EAU aurait tenté de convaincre Washington de conditionner la poursuite de l’aide militaire à l’Égypte au retrait par Le Caire de son propre plan et à l’acceptation du plan "Riviera" de Trump. Alors que Le Caire reçoit 1,3 milliard de dollars d’aide militaire US par an, dont 300 millions sont conditionnés à des questions de droits humains, l’administration Trump a déjà signalé récemment que ce financement servirait de levier pour contraindre l’Égypte ‑ ainsi que la Jordanie, qui bénéficie également d’une aide américaine ‑ à accueillir les Palestiniens expulsés de Gaza. Ce levier aurait été utilisé au mois de mars 2025, des rapports affirmant que les USA auraient informé l’Égypte de la réduction éventuelle de l’aide si le gouvernement égyptien ne corrigeait pas sa politique de déplacement des Palestiniens.
Au sommet de la Ligue arabe du 4 mars 2025, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a prononcé le discours d’ouverture[32]. Il a déclaré que le plan de son pays pour Gaza garantirait que les Palestiniens "resteront sur leur terre et la reconstruiront". "L’Égypte, en coopération avec ses frères en Palestine, a travaillé pour former un comité administratif de professionnels et de technocrates palestiniens indépendants chargés de gérer la bande de Gaza", a‑t‑il ajouté. Il a déclaré que dans le cadre du plan égyptien, Gaza serait dirigée par un comité de technocrates palestiniens, "ouvrant la voie au retour de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza". Appelant à "un processus politique sérieux et efficace menant à une solution juste et durable à la cause palestinienne", il a ajouté : "Je suis convaincu que le président Trump est capable d’y parvenir". Pour sa part, le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a mis en garde contre un déplacement forcé des Palestiniens qui "entrainerait plus de tensions" tandis que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé que son organisation "soutenait pleinement" le plan arabe de reconstruction de Gaza.
Les tractations autour de l’Autorité palestinienne font partie des manoeuvres visant à préserver la soumission du peuple palestinien à la domination sioniste. Ni Mohammed Abbas ni les personnalités palestiniennes qui tôt ou tard lui succèderont à la direction de l’AP ne représentent les forces luttant pour la libération du peuple palestinien. La collaboration active qu’entretiennent les "forces de sécurité" de l’AP avec l’occupant sioniste le montre depuis longtemps.
Voici des extraits d’un article à ce sujet, publié par un média israélien[33] :
Les Forces de défense israéliennes soutiennent le renforcement de l’Autorité palestinienne afin qu’elle puisse lutter plus efficacement contre le terrorisme en Cisjordanie, ont déclaré jeudi des responsables militaires, alors que l’AP semble intensifier ses efforts contre le Hamas et le Jihad islamique.
Des responsables ont déclaré que Tsahal[34] soutenait les efforts visant à renforcer la coordination et la coopération avec l’AP sur ordre du gouvernement plutôt que de sa propre initiative, malgré les déclarations de certains ministres qui ont appelé à un affaiblissement de l’AP.
Ce commentaire intervient alors que les forces de sécurité de l’AP mènent une opération contre des groupes terroristes à Jénine, au nord de la Cisjordanie, notamment en tuant et en arrêtant des membres du Hamas et du Jihad islamique, en saisissant des armes et en neutralisant des engins explosifs. La répression a eu lieu après que des terroristes ont volé deux véhicules de l’AP et les ont fait défiler dans Jénine la semaine dernière.
L’AP est relativement bien présente dans les villes du sud et du centre de la Cisjordanie, où elle a réussi à maintenir l’ordre public. Cependant, dans le nord du territoire, notamment dans les camps de réfugiés des régions de Jénine, Naplouse et Tulkarem, l’AP peine à exercer son autorité face aux groupes terroristes.
Des responsables militaires ont déclaré que l’AP avait gagné en courage cette semaine lorsque ses membres sont entrés à Jénine et dans un camp de réfugiés adjacent.
L’armée espère encourager l’AP à poursuivre ces opérations. Les responsables ont déclaré qu’elle ferait tout son possible pour que l’AP soit suffisamment forte pour lutter efficacement contre le terrorisme, ce qui profiterait également à Tsahal, mais n’ont pas fourni de détails sur les mesures prises pour renforcer la force palestinienne.
Les responsables ont refusé de dire si l’armée soutenait l’augmentation des fournitures d’armes et d’équipements aux forces de sécurité de l’AP, qui doit être approuvée par Israël.
Alors que des éléments d’extrême droite du gouvernement critiquent depuis longtemps le transfert d’armes à l’AP, les services de sécurité israéliens adoptent une approche différente, considérant le président de l’AP, Mahmoud Abbas, et ses forces de sécurité comme un allié important dans la lutte contre le terrorisme en Cisjordanie, et soutiennent généralement le transfert d’armes et d’équipements à l’AP.
Alors que l’AP est confrontée à une crise de légitimité suite à son incapacité à instaurer un État palestinien, voire à organiser des élections, sa popularité a considérablement diminué, notamment dans le nord de la Cisjordanie, où des rivaux ont pris les armes et contesté son autorité.
Par le passé, l’AP refusait d’entrer dans les villes et les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie après les récentes opérations de Tsahal, argüant que les raids militaires nuisaient encore davantage à sa légitimité et insistant pour qu’Israël la laisse gérer seule le problème.
À un moment donné, l’armée a refusé de mener des opérations à l’intérieur des camps de réfugiés pendant des mois, laissant ainsi à l’AP la possibilité d’y opérer. Mais cette décision a finalement permis aux groupes terroristes d’y acquérir un pouvoir considérable, ont déclaré des responsables militaires israéliens. Selon des responsables militaires, l’armée israélienne et l’Autorité palestinienne opèrent désormais dans les camps de réfugiés à quelques jours d’intervalle. […]
Le 9 juin 2025 Macron reçoit une lettre que lui adresse Abbas, dans lequel on lit[35] :
Seule une solution politique fondée sur la justice et le droit international, ainsi que sur l’acceptation et la reconnaissance mutuelles, mènera à un avenir radieux pour tous. Le peuple palestinien n’est pas voué à vivre sous occupation, et nous ne sommes pas voués à la guerre avec les Israéliens. Nous pourrons vivre en paix et en sécurité, côte à côte, demain, si nous prenons les bonnes décisions aujourd’hui.
● Voir le texte complet de la lettre
Dans le cadre des négociations autour de l’avenir de Gaza se pose la question du régime d’administration qu’il faudra mettre en place. Abbas affirme que le Hamas devait remettre la responsabilité de Gaza et ses armes à l’Autorité palestinienne et se transformer en un parti politique[36]. Il oeuvre à étendre l’exigence de désarmement aussi aux réfugiés palestiniens au Liban. Lors d’une visite dans ce pays le 21 mai 2025, il a abordé la question des armes légères présentes dans les camps de réfugiés. Une déclaration conjointe libano-palestinienne a été publiée, soulignant l’engagement des deux parties à respecter le principe selon lequel l’État libanais conserve le droit exclusif à la possession d’armes.
Les groupes palestiniens qui luttent pour la libération nationale
Du 20 au 22 juillet 2024 s’est tenue à Pékin une réunion incluant tous les groupes palestiniens dans le cadre des efforts déployés pour mettre fin aux divisions internes, précédée d’une réunion entre le Hamas et le Fatah[37]. Le Fatah, le Hamas, le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), le Parti du peuple palestinien (PPP), le Front de lutte populaire palestinien (FPLP) et l’Initiative nationale palestinienne (PNI) figuraient parmi les parties prenantes aux négociations. Le Front populaire de libération de la Palestine – Commandement général (FPLP-CG), l’Union démocratique palestinienne (FIDA), le Front de libération de la Palestine, le Front de libération arabe, le Front arabe palestinien et les Forces de la Foudre[38] ont également participé à la réunion.
Selon le communiqué, les factions palestiniennes ont annoncé leur accord pour parvenir à une unité nationale globale incluant toutes les forces au sein de l’OLP, et pour former un gouvernement de consensus national intérimaire. Il est précisé que ce gouvernement entreprendra l’unification de toutes les institutions sur l’ensemble des territoires de l’État palestinien et entamera la reconstruction de la bande de Gaza en vue de la tenue d’élections générales sous la supervision de la Commission électorale centrale palestinienne.
● Voir des informations publiées autour de cette réunion
(en traduction française effectuée par nous).
CGT
La question de la lutte de libération nationale du peuple palestinien est complexe. Toutefois on traitera ici ‑ pour limiter les considérations dans le cadre du présent texte ‑ seulement deux points fondamentaux sur lesquelles les prises de position de la part de la direction de la CGT sont absolument erronées : a) la caractérisation de la situation dans laquelle se trouve le peuple palestinien, b) le rôle des résolutions de l’ONU et d’autres instances internationales, ainsi que du gouvernement français.
Voici un récapitulatif de formulations figurant régulièrement dans les textes publiés au nom de la CGT [39].
* "Samedi 7 octobre, le Hamas a déclenché une offensive d’une violence inédite, s’en prenant à de très nombreuses cibles civiles. La CGT condamne cette escalade qui endeuille et prend pour cible des millions de civils israéliens comme palestiniens et dessert la cause palestinienne."
"actes de terreur perpétrés par le Hamas le 7 octobre dernier."
"Condamner clairement le terrorisme du Hamas, l’assassinat de 1400 civils israéliens et appeler à la libération immédiate des 220 otages"
"L’attaque meurtrière du Hamas, il y a un mois, a relancé la guerre en Israël et en Palestine."
"Des crimes de masse, visant essentiellement des populations civiles, ont été commis les 7 et 8 octobre par des milices lourdement armées du Hamas dans le sud d’Israël. Ces actes de terrorisme révulsent en nous l’Humanité. Injustifiables, ils portent en eux le pire et n’annoncent que le pire pour tous les autres."
* "La CGT exige de la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, qu’elle mobilise sans délai les ressources de sa diplomatie"
* "Le droit d’Israël à la sécurité est incontestable."
La situation dans laquelle se trouve le peuple palestinien
La Palestine géographique a été méthodiquement soumise à la colonisation effectuée par le mouvement sioniste dès la fin du 19e siècle, et par la suite elle a été intégrée dans le système capitaliste impérialiste qui s’est imposé à partir des débuts du 20e siècle. Cela signifie que les territoires de la Palestine géographique, et donc le peuple palestinien, ont été intégrés dans les mécanismes qui régissent ce système, et soumises à la domination de ceux qui en sont les maitres : les représentants du capital monopoliste. Or cette domination se maintient par la violence, que ce soit la violence physique explicite ou la violence tacite provenant de l’accaparement des richesses et du contrôle des gouvernements.
Donc, imaginer que le peuple palestinien pourrait conquérir sa libération nationale sans opposer à la violence de l’ennemi sa propre violence, c’est un rêve – un rêve qui ne vient évidemment pas à l’esprit aux Palestiniens.
L’idéologie religieuse adoptée par le Hamas est rétrograde ‑ c’est un constat. Seulement, des constats, on peut en faire de toutes sortes en se plaçant uniquement comme observateur face au monde réel, en jugeant à la fois ce que l’on trouve bien et ce que l’on trouve mal, ce que l’on loue et ce que l’on condamne. Et on peut se contenter d’aligner ainsi une collection de bons et de mauvaises notes données aux uns et aux autres ‑ or une telle attitude n’est valable que si on s’abstient d’agir.
Par contre, pour agir en rapport avec un conflit comme celui dont il s’agit ici, il faut dès le départ faire un choix qui ne se pose pas sous forme de question à réponse multiple, mais consiste à se placer soit de l’un soit de l’autre côté.
Les formulations telles que : "actes de terreur perpétrés par le Hamas", "le terrorisme du Hamas, l’assassinat de 1400 civils israéliens", "crimes de masse, visant essentiellement des populations civiles" ‑ signifient se ranger du côté de l’ennemi contre ceux qui luttent pour leur libération. "Appeler à la libération immédiate des 220 otages" signifient de demander au Palestiniens à se rendre sans conditions.
En outre, écrire que "l’attaque meurtrière du Hamas a relancé la guerre en Israël et en Palestine" est une absurdité. Et à cela s’ajoutent des tournures obséquieuses, par exemple : "appelle donc solennellement le gouvernement et le président de la République à avoir la hauteur de vue qu’exige la gravité de la crise et à adopter, comme la France a su le faire par le passé, une position rassembleuse, au plan national et international", ou "que la France joue de nouveau un rôle moteur dans ce mouvement de justice et de lucidité".
Le rôle de l’ONU et d’autres instances internationales, ainsi que du gouvernement français
Les instances internationales d’ordre diplomatique et judiciaire comme l’ONU et la CIJ sont des organes de gestion des relations internationales dont les actions sont déterminées par les puissances impérialistes (qui peuvent prendre des décisions en commun accord, ou s’affronter lors de prises de décisions disputées). Les peuples ne peuvent être indifférents à la teneur des décisions adoptées et appliquées, et ont intérêt à s’exprimer sur les enjeux traités. Mais des questions telles que l’autodétermination des peuples ne peuvent pas être tranchées par des considérations, décisions, régulations adoptées par ces organismes.
Les formulations telles que : "l’ouverture d’un processus de paix et la recherche d’une solution politique et diplomatique […] ce processus de paix doit reposer sur le respect du droit international et des résolutions de l’ONU", "le droit d’Israël à la sécurité est incontestable", "la reconnaissance de l’État de Palestine par la France", "reconnaitre l’État de Palestine n’est en aucun cas remettre en question le droit d’Israël à vivre en sécurité, mais c’est affirmer que ce droit est indissociable de celui des Palestiniens à la liberté et à l’autodétermination", "reconnaissance du peuple palestinien dans ses droits fondamentaux […] disposer d’un État viable et souverain, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale" ‑ signifient soumettre le destin du peuple palestinien à des définitions juridiques formelles qui peuvent paraitre "justes" mais qui au bout du compte ne font que masquer les réalités "injustes".
La conférence de l’ONU, 28-30 juillet 2025
Depuis l’action armée déclenchée le 7 octobre par une alliance de groupes de résistance palestiniens, la posture adoptée par Macron a été marquée par des tâtonnements. La proposition d’apporter à Israël un soutien militaire selon le précédent de la coalition internationale contre Daesh était franchement prétentieuse. Après ce bref épisode, Macron s’est rebranché sur la tentative de raviver l’idée qu’on pourrait créer un État palestinien selon les résolutions de l’ONU de 1967. Il était évident qu’Israël allait rejeter catégoriquement cette perspective. Macron se distingue ainsi de la politique rigide et brutale du gouvernement israélien et des forces sionistes sur lesquelles celui-ci s’appuie ‑ et de la politique du gouvernement US, aussi brutale mais plutôt versatile. Macron a en vue la défense des intérêts de l’impérialisme français, en lien aussi avec les intérêts d’autres impérialismes alliés.
Pour l’instant, les démarches souhaitées par Macron se sont concrétisées avec la tenue d’une conférence de l’ONU, du 28 au 30 juillet, coprésidée par la France et l’Arabie saoudite. Plusieurs documents ont été adoptés à cette occasion.
Évidemment, un point précis est omniprésent, il est synthétisé par la formule ‑ visant le futur État palestinien ‑ "Un État, un gouvernement, une loi, une arme".
Le document principal intitulé "Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en oeuvre de la solution à deux États"[40] précise :
Dans le contexte de la fin de la guerre à Gaza, le Hamas doit terminer son règne à Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne. […] Nous avons exhorté les deux parties [Palestine et Israël] à poursuivre leurs efforts pour garantir que leurs factions politiques adhèrent aux principes de non-violence, de reconnaissance mutuelle et de solution à deux États. Nous nous engageons à adopter des mesures ciblées, conformément au droit international, contre les entités et les individus qui agissent contre le principe d’un règlement pacifique de la question palestinienne par la violence ou des actes de terrorisme, et en violation du droit international.
Parallèlement un document intitulé "Appel de New York – Déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères"[41] ‑ signé par des pays de l’Union européenne (Espagne, Finlande, France, Irlande, Luxembourg, Portugal, Slovénie) et huit autres pays ‑ insiste encore plus lourdement sur cet aspect :
Nous, ministres des Affaires étrangères, Condamnons l’odieuse attaque terroriste antisémite perpétrée le 7 octobre 2023; […] Saluons les engagements pris le 10 juin par le président de l’Autorité palestinienne[42], à savoir : (i) condamner les attaques terroristes du 7 octobre (ii) appeler à la libération des otages et au désarmement du Hamas (iii) mettre un terme au système de versements aux prisonniers[43] (iv) réformer le système éducatif (v) demander l’organisation d’élections dans l’année à venir pour insuffler un renouvellement des générations et (vi) accepter le principe d’un État de Palestine démilitarisé.
La "Déclaration de New-York" en elle-même énonce les principes en termes assez généraux. Cependant elle est accompagnée d’une annexe recensant de façon moins formelle diverses considérations plus pratiques. On y trouve notamment quelques éléments significatifs en rapport avec les intentions en matière d’insertion de la Palestine au cadre de l’économie internationale.
● Pour plus de détails concernant les documents, voir l’Annexe B.
Le contexte étant ainsi posé, et en laissant de côté le seul objectif valable de notre point de vue ‑ la victoire de la lutte de libération nationale du peuple palestinien ‑, on peut tenter d’évaluer les perspectives éventuelles portées par l’idée de la "solution" de "deux États" sur le territoire historique du peuple palestinien. (De fait, c’est plutôt peine perdue, mais quand même, il faut envisager tous les cas de figure…)
Supposons que du côté de l’État d’Israël les forces sionistes persistent dans leurs orientations historiques et actuelles, mais décident de reconnaitre un "État palestinien" selon le principe "Un État, un gouvernement, une loi, une arme" tout en rejetant définitivement les efforts d’immiscions de la part de gouvernements et instances intermédiaires. L’État palestinien serait alors une colonie pure et simple, et le peuple palestinien à la fois opprimé, exploité et sans défense.
En imaginant qu’Israël se laisse amener à une attitude de compromis à l’égard des souhaits de certaines puissances impérialistes, le peuple palestinien pourrait quelque peu manoeuvrer pour contrecarrer l’oppression ouverte, mais serait pareillement exploité et sans défense, dominé par l’impérialisme international, de façon plus diffuse.
La poursuite de la résistance et du combat avec comme objectif la libération nationale constitue l’unique voie vers un avenir meilleur.
Les objectifs et les revendications des forces
luttant pour la libération nationale du peuple palestinien.
Certaines positions formulées au cours de la réunion, citée plus haut, des factions palestiniennes, concernent des points fondamentaux.
Selon le compte-rendu, il s’agit d’"établir un État palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale". Il est précisé que cet État sera basé sur "l’unité de la Cisjordanie, de Jérusalem et de la bande de Gaza". En outre devra être garanti le droit au retour des Palestiniens exilés. Il faut noter que ces exigences sont mises en relation avec les résolutions de l’ONU concernées.
Cependant, il ne s’en suit pas que la "solution" des "deux États" répondrait aux nécessités historiques. En premier lieu, l’option des deux États impliquerait la reconnaissance de l’État d’Israël par le gouvernement palestinien. Or selon l’analyse affirmée dans le présent texte, Israël ‑ de par la façon dont il a été créé et dont il est maintenu en existence par les grandes puissances impérialistes ‑ se trouve dépourvu de toute légitimité propre face à la légitimité historique du peuple palestinien. En ce qui concerne l’attitude adoptée par les forces de libération nationale du peuple palestinien ‑ marquée par des limites étroites ‑, elle découle de l’immense déséquilibre que subit le peuple palestinien dans le cadre du rapport de forces face aux ennemis directs et indirects.
Ainsi cette autre exigence, exprimée au cours de la réunion en question, est primordial : "le droit du peuple palestinien à résister à l’occupation et à y mettre fin […] ainsi que le droit du peuple à l’autodétermination et à lutter pour y parvenir par tous les moyens disponibles".
Juillet 2025
*
Quant aux populations arabes, avec la fin de la guerre en 1918, le gouvernement britannique impose son administration militaire et la loi martiale qui en découle sur le Moyen-Orient post-ottoman. Cependant la Grande-Bretagne avait auparavant émis des promesses contradictoires : engagement auprès du chérif Hussein en faveur d’un "Royaume arabe" en 1915; accords de 1916 dits "Sykes-Picot" (du nom de leurs négociateurs britannique et français), attribuant à la France le littoral syrien et libanais ainsi que le sud-est de la Turquie, tandis que la Palestine serait internationalisée; "déclaration Balfour" de 1917 sur le soutien britannique à "un foyer national pour le peuple juif" en Palestine.
En 1922 la Société des Nations accorde au Royaume-Uni un mandat sur l’ancien territoire ottoman de la Palestine. Les dispositions reprennent les termes de la Déclaration Balfour, notamment celui concernant un "foyer national" juif. En 1933 éclate une émeute de Palestiniens face à une augmentation soudaine de l’immigration juive suite aux persécutions mises en oeuvre par le régime national-socialiste en Allemagne. De 1936 à 1939 se développe un mouvement de rébellion palestinienne contre le mandat britannique et l’immigration juive. À ce sujet, en 1937, un rapport établi par une commission britannique sous la direction d’Earl Peel reconnait que les termes du conflit sont irréconciliables et recommande la partition de la Palestine.
La résolution 181 adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies, le 29 novembre 1947, recommande le partage de la Palestine entre un État juif et un État arabe (en proposant pour les Lieux saints un "corpus separatum") : pour l’État juif 14.000 kilomètres carrés avec 558.000 juifs et 405.000 arabes; pour l’État arabe 11.500 kilomètres carrés avec 804.000 arabes et 10.000 juifs; pour la zone internationale (qui aurait compris les Lieux saints, Jérusalem et Bethléem) 106.000 Arabes et 100.000 juifs. Entre les deux États, une union économique, monétaire et douanière était prévue.
La résolution a été adoptée, mais ne sera jamais appliquée. La violence éclate immédiatement entre les Juifs et les Arabes palestiniens (ces derniers recevant le soutien de volontaires armés par la Ligue arabe). La Grande-Bretagne décide de quitter la Palestine en se refusant à tout transfert organisé du pouvoir. L’indépendance d’Israël est proclamée le 14 mai 1948 et, le lendemain, les États arabes voisins entrent en guerre. La guerre aura pour conséquence la conquête par Israël de la moitié du territoire assigné par l’ONU à l’État arabe. Pour le reste, la Transjordanie s’empare de la rive occidentale du Jourdain qu’elle décide d’annexer en devenant la Jordanie, tandis que l’Égypte administrera ‑ jusqu’à la guerre de 1967 ‑ le territoire qu’elle a conquis, la Bande de Gaza.
La guerre de juin 1967 permet à Israël de prendre le contrôle de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, ainsi que de la péninsule du Sinaï et du Golan syrien. Plusieurs mois après, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 242. Elle admet des interprétations divergentes, du fait des différences entre le texte français "Retrait […] des territoires occupés" (des = de tous les) et le texte anglais "Withdrawal… from territories occupied"(from = de certains), sans lesquelles d’ailleurs un accord n’aurait pu intervenir. La mention "lors du récent conflit" exclut le retrait des territoires conquis par Israël durant la guerre d’indépendance de 1948-1949.
Le 22 octobre 1973 le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la résolution 338, pour mettre fin à la guerre déclenchée le 6 octobre 1973 par l’attaque de l’Égypte et de la Syrie contre Israël. Les négociations entre l’Égypte et Israël, encouragées par les USA, sont entamées et en novembre 1977, le président Sadate se rend à Jérusalem. Les accords de Camp David en septembre 1978, parrainés par le président Carter, conduisent à un traité de paix entre les deux pays, signé le 26 mars 1979. Israël évacue la péninsule du Sinaï occupée en 1967.
Le Conseil national palestinien, organe législatif de l’Organisation de libération de la Palestine (créée en 1964), réuni à Alger, le 15 novembre 1988, proclame l’indépendance de l’État de Palestine. Il s’agit d’une déclaration purement formelle, car l’OLP ne contrôle aucun territoire.
Les négociations entre Israël et les représentants de la population palestinienne interviennent seulement en 1993 et ne parviendront qu’à un arrangement provisoire avec les accords d’Oslo.
Texte complet de la "Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en oeuvre de la solution à deux États"
Les missions permanentes du Royaume d’Arabie saoudite et de la France auprès des Nations Unies en leur qualité de coprésidents de la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en oeuvre de la solution à deux États, présentent leurs compliments à toutes les missions permanentes auprès des Nations Unies.
Au nom des 19 coprésidents (la République française, le Royaume d’Arabie saoudite, la République fédérative du Brésil, le Canada, la République arabe d’Égypte, la République d’Indonésie, l’Irlande, la République italienne, le Japon, le Royaume hachémite de Jordanie, les États-Unis mexicains, le Royaume de Norvège, l’État du Qatar, la République du Sénégal, le Royaume d’Espagne, la République de Turquie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, l’Union européenne et la Ligue des États arabes) de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en oeuvre de la solution à deux États et de ses Union européenne et la Ligue des États arabes) de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en oeuvre de la solution à deux États et ses huit groupes de travail, veuillez trouver ci-joint le document final de la Conférence et son annexe, conformément à la résolution 79/81 adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 3 décembre 2024.
Ces résultats reflètent les propositions formulées dans les domaines politique, sécuritaire, humanitaire, économique, juridique et stratégique, et constituent un cadre complet et réalisable pour la mise en oeuvre de la solution à deux États et la réalisation de la paix et de la sécurité pour tous.
Les 19 coprésidents encouragent votre mission permanente à approuver ce document final avant la fin de la 79e session de l’Assemblée générale à New York.
Afin de notifier la volonté de votre délégation d’approuver le document final, veuillez envoyer une note verbale aux missions saoudienne et française à New York pour exprimer l’approbation officielle du document final et de son annexe, avant le vendredi 5 septembre 2025 : saldossary@mofa.gov.sa (mission saoudienne) et leila.morghad@diplomatie.gouv.fr (mission française).
*
Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question palestinienne
et la mise en oeuvre de la solution à deux États
Une version officielle en français n’est pas disponible. [Ici traduction par nous – ROCML] |
Déclaration des coprésidents de la conférence : la République française et le Royaume d’Arabie saoudite
Et des coprésidents des groupes de travail :
La République fédérative du Brésil, le Canada, la République arabe d’Égypte, la République d’Indonésie, l’Irlande, la République italienne, le Japon, le Royaume hachémite de Jordanie, les États-Unis mexicains, le Royaume de Norvège, l’État du Qatar, la République du Sénégal, le Royaume d’Espagne, la République de Turquie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, l’Union européenne et la Ligue des États arabes.
1. Nous, dirigeants et représentants, réunis aux Nations Unies à New York du 28 au 30 juillet 2025, à un moment historiquement critique pour la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient.
2. Nous avons convenu de prendre des mesures collectives pour mettre fin à la guerre à Gaza, parvenir à un règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien fondé sur la mise en oeuvre effective de la solution à deux États, et construire un avenir meilleur pour les Palestiniens, les Israéliens et tous les peuples de la région.
3. Les évènements récents ont mis en évidence, une fois de plus et plus que jamais, le bilan humain terrifiant et les graves implications pour la paix et la sécurité régionales et internationales de la persistance du conflit au Moyen-Orient. En l’absence de mesures décisives en faveur de la solution à deux États et de garanties internationales solides, le conflit s’aggravera et la paix régionale restera hors de portée.
4. Nous réitérons notre condamnation de toutes les attaques perpétrées par quelque partie que ce soit contre des civils, y compris tous les actes de terrorisme et les attaques aveugles, ainsi que toutes les attaques contre des biens civils, les actes de provocation, d’incitation et de destruction. Nous rappelons que la prise d’otages est interdite par le droit international. Nous réaffirmons notre rejet de toute action conduisant à des changements territoriaux ou démographiques, y compris le déplacement forcé de la population civile palestinienne, qui constitue une violation flagrante du droit international humanitaire. Nous condamnons les attaques commises par le Hamas contre des civils le 7 octobre. Nous condamnons également les attaques menées par Israël contre des civils à Gaza et des infrastructures civiles, le siège et la famine, qui ont entrainé une catastrophe humanitaire dévastatrice et une crise en matière de protection. Rien ne justifie les violations graves du droit international, y compris du droit international humanitaire, et nous avons souligné la nécessité de rendre des comptes.
5. La guerre, l’occupation, la terreur et les déplacements forcés ne peuvent apporter ni la paix ni la sécurité. Seule une solution politique le peut. La fin du conflit israélo-palestinien et la mise en oeuvre de la solution à deux États sont le seul moyen de satisfaire les aspirations légitimes, conformément au droit international, des Israéliens et des Palestiniens, et le meilleur moyen de mettre fin à la violence sous toutes ses formes et à tout rôle déstabilisateur des acteurs non étatiques, mettre fin au terrorisme et à la violence sous toutes leurs formes, garantir la sécurité des deux peuples et la souveraineté des deux États, et faire prévaloir la paix, la prospérité et l’intégration régionale au bénéfice de tous les peuples de la région.
6. Nous nous sommes donc engagés à prendre des mesures concrètes, assorties de délais et irréversibles, en vue du règlement pacifique de la question palestinienne et de la mise en oeuvre de la solution à deux États, afin de parvenir, par des actions concrètes, aussi rapidement que possible, à la création d’un État palestinien indépendant, souverain, économiquement viable et démocratique, vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité, avec Israël, permettant ainsi une intégration régionale complète et une reconnaissance mutuelle.
7. Nous avons convenu de soutenir cet objectif et, dans le cadre d’un processus assorti d’un calendrier précis, la conclusion et la mise en oeuvre d’un accord de paix juste et global entre Israël et la Palestine, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies, le cadre de référence de Madrid, y compris le principe de la terre contre la paix, et l’Initiative de paix arabe, mettant fin à l’occupation, résolvant toutes les questions en suspens et celles relatives au statut final, mettant fin à toutes les revendications, instaurant une paix juste et durable, garantissant la sécurité pour tous et permettant une intégration régionale complète et une reconnaissance mutuelle au Moyen-Orient, dans le plein respect de la souveraineté de tous les États.
Mettre fin à la guerre à Gaza et assurer les lendemains des Palestiniens et des Israéliens
8. La guerre à Gaza doit cesser immédiatement. Nous avons exprimé notre soutien aux efforts déployés par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis pour amener sans délai les parties à mettre en oeuvre l’accord de cessez-le-feu dans toutes ses phases, afin de mettre définitivement fin aux hostilités, de libérer tous les otages, d’échanger les prisonniers palestiniens, de rapatrier toutes les dépouilles et de retirer complètement les forces israéliennes de Gaza, et nous avons réaffirmé notre détermination à agir pour atteindre ces objectifs. Dans ce contexte, le Hamas doit libérer tous les otages.
10. [Erreur de numérotation dans l’original] Gaza fait partie intégrante d’un État palestinien et doit être réunifiée avec la Cisjordanie. Il ne doit y avoir ni occupation, ni siège, ni réduction territoriale, ni déplacement forcé.
11. La gouvernance, l’application de la loi et la sécurité sur l’ensemble du territoire palestinien doivent relever exclusivement de la responsabilité de l’Autorité palestinienne, avec un soutien international approprié. Nous avons salué la politique "Un État, un gouvernement, une loi, une arme" de l’Autorité palestinienne et nous nous sommes engagés à soutenir sa mise en oeuvre, notamment par le biais du processus nécessaire de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) qui devrait être mené à bien dans le cadre d’un mécanisme convenu avec les partenaires internationaux et selon un calendrier défini. Dans le contexte de la fin de la guerre à Gaza, le Hamas doit mettre fin à son règne à Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne, avec l’engagement et le soutien de la communauté internationale, conformément à l’objectif d’un État palestinien souverain et indépendant.
12. Nous avons soutenu la mise en oeuvre urgente du plan de reconstruction arabe-OCI [OCI : Organisation de Coopération Islamique] afin de permettre un redressement et une reconstruction rapides dans la bande de Gaza, tout en veillant à ce que les Palestiniens restent sur leurs terres. Nous avons encouragé tous les États et partenaires régionaux et internationaux à cet égard à participer activement à la Conférence sur le redressement et la reconstruction de Gaza qui se tiendra prochainement au Caire.
13. À la suite du cessez-le-feu, un comité administratif de transition doit être immédiatement mis en place pour fonctionner à Gaza sous l’égide de l’Autorité palestinienne.
14. Nous avons exhorté les États membres, les Nations Unies, ses agences et les organisations internationales à fournir des ressources et une aide à grande échelle pour soutenir le relèvement et la reconstruction, notamment par le biais d’un fonds fiduciaire international dédié à cet effet. Nous avons souligné le rôle indispensable de l’UNRWA et avons exprimé notre engagement à continuer de soutenir, notamment par un financement approprié, l’agence dans la mise en oeuvre de son mandat. Nous avons salué son engagement et ses efforts continus pour mettre en oeuvre les recommandations du rapport Colonna. Une fois qu’une solution juste à la question des réfugiés palestiniens aura été trouvée, conformément à la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations Unies, l’UNRWA transfèrera ses services publics dans les territoires palestiniens à des institutions palestiniennes habilitées et préparées.
15. Nous avons soutenu le déploiement d’une mission internationale temporaire de stabilisation à l’invitation de l’Autorité palestinienne et sous l’égide des Nations Unies, conformément aux principes de l’ONU, en s’appuyant sur les capacités existantes de l’ONU, sous mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies et avec un soutien régional et international approprié. Nous avons salué la volonté exprimée par certains États membres de contribuer en fournissant des troupes.
16. Cette mission, qui pourrait évoluer en fonction des besoins, assurerait la protection de la population civile palestinienne, soutiendrait le transfert des responsabilités en matière de sécurité intérieure à l’Autorité palestinienne, apporterait un soutien au renforcement des capacités de l’État palestinien et de ses forces de sécurité, et offrirait des garanties de sécurité à la Palestine et à Israël, y compris la surveillance du cessez-le-feu et d’un futur accord de paix, dans le plein respect de leur souveraineté.
17. Nous nous sommes engagés à soutenir le gouvernement palestinien et les forces de sécurité palestiniennes, grâce à un programme de financement mis en place par des partenaires régionaux et internationaux, en leur fournissant une formation, des équipements, des contrôles et des conseils appropriés, en nous appuyant sur l’expérience de missions telles que l’USSC, l’EUPOLCOPPS et l’EUBAM Rafah.
18. Nous nous sommes également engagés à soutenir les mesures et les programmes de lutte contre la radicalisation, l’incitation à la haine, la déshumanisation, l’extrémisme violent conduisant au terrorisme, la discrimination et les discours de haine sur toutes les plateformes et auprès de tous les acteurs, ainsi qu’à promouvoir une culture de paix à l’école, en Israël et en Palestine, et à soutenir l’engagement et le dialogue de la société civile. Nous avons salué les efforts en cours pour moderniser le programme scolaire palestinien et avons appelé Israël à entreprendre un effort similaire. Nous avons soutenu la mise en place d’un mécanisme international de surveillance afin de vérifier l’engagement des deux parties envers ces objectifs.
Renforcer un État palestinien souverain et économiquement viable, vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité avec Israël.
19. Nous avons réaffirmé notre soutien indéfectible, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations unies, à la mise en oeuvre de la solution à deux États, dans laquelle deux États démocratiques et souverains, la Palestine et Israël, coexistent dans la paix et la sécurité à l’intérieur de frontières sûres et reconnues sur la base des lignes de 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem.
20. Nous avons salué les engagements pris par le président palestinien Mahmoud Abbas au nom de la Palestine dans sa lettre datée du 9 juin 2025, notamment en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et du rejet continu de la violence et du terrorisme. Nous avons également salué la déclaration du président Abbas selon laquelle l’État palestinien devrait être le seul garant de la sécurité sur son territoire, mais n’a pas l’intention d’être un État militarisé et est prêt à travailler à des arrangements de sécurité bénéfiques pour toutes les parties, dans le plein respect de sa souveraineté et tant qu’il bénéficie de la protection internationale.
21. Nous avons réaffirmé la nécessité pour l’Autorité palestinienne de poursuivre la mise en oeuvre de son programme de réformes crédible, avec le soutien international, en particulier celui de l’UE et de la Ligue des États arabes, en mettant l’accent sur la bonne gouvernance, la transparence, la viabilité budgétaire, la lutte contre l’incitation à la haine et les discours haineux, la prestation de services, le climat des affaires et le développement.
22. Nous avons également salué l’engagement pris par le président Abbas d’organiser, dans un délai d’un an, des élections législatives et présidentielles démocratiques et transparentes dans l’ensemble du territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, sous les auspices de la communauté internationale, afin de permettre une compétition démocratique entre les acteurs palestiniens qui s’engagent à respecter le programme politique de l’OLP, ses engagements internationaux et les résolutions pertinentes des Nations unies, ainsi que le principe "un État, un gouvernement, une loi et une arme", et de permettre à une nouvelle génération de représentants élus d’assumer leurs responsabilités. À l’invitation de l’Autorité palestinienne, l’UE s’est engagée à continuer de soutenir le processus électoral.
23. Nous avons appelé les dirigeants israéliens à s’engager publiquement et clairement en faveur de la solution à deux États, y compris un État palestinien souverain et viable, à mettre immédiatement fin à la violence et à l’incitation à la haine contre les Palestiniens, à cesser immédiatement toute colonisation, les saisies de terres et les activités d’annexion dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, de renoncer publiquement à tout projet d’annexion ou à toute politique de colonisation, et de mettre fin à la violence des colons, notamment en mettant en oeuvre la résolution 904 du Conseil de sécurité des Nations unies et en adoptant une législation visant à punir et à dissuader les colons violents et leurs actions illégales.
24. Nous avons appelé les deux parties à poursuivre leurs efforts pour que leurs partis politiques respectifs adhèrent aux principes de non-violence, de reconnaissance mutuelle et de la solution à deux États.
25. Nous avons réaffirmé notre soutien au droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Prenant note de l’absence de négociations entre les parties et du fait que des actions unilatérales illégales constituent une menace existentielle pour la création d’un État palestinien indépendant, nous avons réaffirmé que la reconnaissance et la création de l’État palestinien sont des éléments essentiels et indispensables à la mise en oeuvre de la solution à deux États, tout en rappelant que la reconnaissance est une décision souveraine qui appartient à chaque État. L’admission à part entière de l’État palestinien à l’Organisation des Nations unies est un élément indispensable de la solution politique qui mettra fin au conflit et permettra une intégration régionale complète.
26. Nous nous sommes engagés à mobiliser un soutien politique et financier en faveur de l’Autorité palestinienne alors qu’elle poursuit ses réformes afin de l’aider à renforcer ses capacités institutionnelles, à mettre en oeuvre son programme de réformes et à assumer ses responsabilités dans l’ensemble du territoire palestinien occupé. À cette fin, nous avons appelé davantage d’États à s’engager à accroître leur soutien financier, aux côtés de l’UE et d’autres donateurs, et à convoquer dès que possible une réunion internationale des donateurs.
27. Nous avons convenu de promouvoir le développement économique palestinien, de faciliter le commerce et de renforcer la compétitivité du secteur privé palestinien. Nous avons appelé à la levée des restrictions à la circulation et à l’accès, à la libération immédiate des recettes fiscales palestiniennes retenues et nous nous sommes engagés à réviser le Protocole de Paris sur les relations économiques (1994), à établir un nouveau cadre pour les transferts de recettes douanières conduisant à la prise en charge par les Palestiniens de la fiscalité, ainsi qu’à l’intégration complète de la Palestine dans le système monétaire et financier international et à la garantie de relations bancaires durables à long terme.
Préserver la solution à deux États contre les mesures unilatérales illégales
28. Nous avons souligné que le respect de la Charte des Nations unies et du droit international est la pierre angulaire de la paix et de la sécurité dans la région.
29. Nous nous sommes engagés à protéger les efforts de paix contre les fauteurs de troubles potentiels qui cherchent à faire échouer la mise en oeuvre de la solution à deux États par des mesures unilatérales illégales et des actions violentes.
30. Nous avons réaffirmé notre ferme opposition à toutes les actions illégales qui, des deux côtés, compromettent la viabilité de la solution à deux États, y compris les activités de colonisation, et avons exprimé notre engagement à prendre des mesures concrètes, conformément au droit international, aux résolutions pertinentes des Nations Unies et à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice du 19 juillet 2024, afin de contribuer à la réalisation du droit du peuple palestinien à l’autodétermination et de lutter contre la politique de colonisation illégale dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et politiques et menaces de déplacement forcé et d’annexion.
31. Nous avons appelé au maintien sans changement du statu quo juridique et historique des lieux saints islamiques et chrétiens à Jérusalem, et nous soulignons le rôle clé de la tutelle hachémite à cet égard, ainsi que notre soutien au rôle du département jordanien chargé des affaires de l’Awqaf et de l’Aqsa à Jérusalem.
32. Nous nous sommes engagés à adopter des mesures restrictives à l’encontre des colons extrémistes violents et des entités et individus soutenant les colonies illégales, conformément au droit international.
33. Nous nous sommes engagés à adopter des mesures ciblées, conformément au droit international, à l’encontre des entités et des individus qui agissent à l’encontre du principe du règlement pacifique de la question palestinienne, par le recours à la violence ou à des actes de terrorisme, et en violation du droit international.
Réaliser l’intégration régionale en mettant fin au conflit israélo-palestinien
34. L’intégration régionale et l’indépendance de l’État palestinien sont deux objectifs indissociables. La fin du conflit israélo-palestinien, qui est au coeur du conflit israélo-arabe, est indispensable à la paix, à la stabilité et à l’intégration régionales. Ce n’est qu’en mettant fin à la guerre à Gaza, en libérant tous les otages, en mettant fin à l’occupation, en rejetant la violence et le terrorisme, en créant un État palestinien indépendant, souverain et démocratique, en mettant fin à l’occupation de tous les territoires arabes et en fournissant des garanties de sécurité solides à Israël et à la Palestine, que des relations normales et la coexistence entre les peuples et les États de la région pourront être réalisées.
35. Nous avons convenu de prendre des mesures concrètes pour promouvoir la reconnaissance mutuelle, la coexistence pacifique et la coopération entre tous les États de la région, en lien avec la mise en oeuvre irréversible de la solution à deux États.
36. Nous avons appelé les Israéliens et les Palestiniens à reprendre, avec le soutien, la supervision et les garanties de la communauté internationale, des négociations de bonne foi et avec bonne volonté afin de parvenir à une paix et une stabilité mutuellement assurées.
37. Nous avons convenu de soutenir, parallèlement à la conclusion d’un accord de paix entre la Palestine et Israël, les efforts renouvelés sur les volets syro-israélien et libano-israélien dans le but de parvenir à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations unies, mettant ainsi fin à toutes les revendications.
38. Nous nous sommes engagés à préparer le terrain pour une future "Journée de la paix", en nous appuyant sur l’Initiative de paix arabe, le "Paquet européen de soutien à la paix" et d’autres contributions internationales, qui apporteront des avantages évidents aux Palestiniens, aux Israéliens et à l’ensemble de la région, notamment en matière de commerce, d’infrastructures et d’énergie, et permettront l’intégration régionale, conduisant à une architecture de sécurité régionale qui promeut et respecte les droits de tous les peuples et la souveraineté de tous les États.
39. À cet égard, nous avons décidé d’étudier, dans le cadre de la création d’un État palestinien souverain, une architecture de sécurité régionale susceptible d’offrir des garanties de sécurité pour tous, en nous appuyant sur l’expérience de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), ouvrant la voie à un Moyen-Orient plus stable et plus sûr, ainsi qu’à un cadre régional et international offrant un soutien approprié à la résolution de la question des réfugiés, tout en réaffirmant le droit au retour.
40. Nous sommes déterminés à faire en sorte que les décisions prises lors de cette conférence constituent un tournant décisif où la communauté internationale dans son ensemble se mobilise, aux niveaux politique, économique, financier et sécuritaire, pour mettre en oeuvre une solution brillante attendue depuis longtemps, dans l’intérêt de tous les États et de tous les peuples.
41. Nous avons décidé de confier aux coprésidents de la conférence et des groupes de travail, y compris dans le cadre de l’Alliance mondiale pour la mise en oeuvre de la solution à deux États, le rôle de mécanisme international chargé du suivi des objectifs de cette conférence et des engagements qui y ont été pris. Nous avons convenu de mobiliser la communauté internationale au niveau des dirigeants autour de ces engagements en marge de la 80e Assemblée générale des Nations unies en septembre 2025.
42. La présente Déclaration et son annexe reflètent les conclusions des huit groupes de travail réunis dans le cadre de la Conférence, qui ont défini un cadre complet et réalisable pour le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en oeuvre de la solution à deux États. Ces résultats reflètent des propositions dans les domaines politique, sécuritaire, humanitaire, économique, juridique et stratégique, et constituent un plan d’action concret assorti d’un calendrier précis pour guider l’engagement et la mise en oeuvre internationaux, la coordination opérationnelle et les efforts de suivi en vue de la mise en oeuvre de la solution à deux États et de la pleine intégration régionale.
*
Extraits de l’Introduction à l’Annexe à la Déclaration de New York
Introduction à l’Annexe
La présente annexe est un résumé de l’ensemble des propositions et recommandations reçues des États par l’intermédiaire des groupes de travail de la Conférence, qui serviront de base à la poursuite des délibérations, des discussions et des actions conjointes, conformément à la résolution 79/81 adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 3 décembre 2024.
Extraits de l’Annexe à la Déclaration de New York
[…]
Développer les exportations palestiniennes : développer les exportations palestiniennes au-delà des partenaires traditionnels, en tirant parti des accords de libre-échange actuels et futurs et des préférences commerciales avec l’UE, les marchés arabes et islamiques et d’autres marchés internationaux, notamment grâce à un accès en franchise de droits et sans contingent aux principaux marchés.
[…]
Économie numérique : soutenir le développement d’une économie numérique en investissant dans l’éducation aux TIC, les pôles d’innovation et les outils d’administration en ligne, et s’associer avec le gouvernement et les bailleurs de fonds pour développer des parcs technologiques, des infrastructures numériques et des centres de R&D, afin de faire de la Palestine un pôle pour les industries fondées sur la connaissance.
Intégration dans l’économie numérique mondiale : faciliter le partage des connaissances et la connectivité transfrontalière afin d’intégrer la Palestine dans l’économie numérique régionale et mondiale. Développement du leadership : soutenir le développement du leadership et la formation professionnelle au sein du gouvernement et de la société civile.
[…]
Favoriser un environnement commercial propice : efforts concertés de la communauté internationale pour créer les conditions permettant aux activités visant à améliorer le climat des affaires de prospérer, notamment en s’attaquant aux contraintes de longue date telles que les restrictions de circulation et d’accès et en instaurant un environnement sécuritaire propice à la planification des investissements.
Renforcer les liens institutionnels et économiques : renforcer les liens entre les institutions publiques et les autres acteurs économiques, tels que les chambres de commerce, grâce à des mécanismes tels que le partage d’enseignements entre partenaires bilatéraux. Cela permet de garantir que l’élaboration et la mise en oeuvre des politiques sont bien adaptées aux réalités de l’environnement commercial.
Soutenir les PME et les micro-entreprises : faciliter l’accès au financement, y compris au microfinancement, et proposer des programmes de renforcement des capacités aux PME et aux micro-entreprises. Développer un nouveau partenariat public-privé (PPP) pour favoriser la croissance et la durabilité du tissu entrepreneurial palestinien.
Culture de l’entrepreneuriat : continuer à promouvoir une culture de l’entrepreneuriat, les compétences numériques et l’incubation de start-ups, et autonomiser les jeunes et les femmes en tant que moteurs de l’innovation, et offrir un soutien ciblé, notamment l’accès au financement, au mentorat et aux initiatives de renforcement des capacités, aux jeunes et aux femmes entrepreneurs, ainsi qu’aux entreprises détenues par des jeunes ou des femmes et dirigées par des jeunes ou des femmes.
[…]
Investissements dans les secteurs clés de croissance : Mobiliser les investissements locaux, de la diaspora, régionaux et internationaux dans les secteurs clés de croissance (industrie, énergies renouvelables, TIC, tourisme et agro-industrie). […]
Un environnement législatif favorable aux investissements : Collaborer avec le gouvernement et des experts internationaux pour élaborer des lois commerciales modernes, des codes d’investissement et des systèmes de règlement des différends qui offrent une sécurité juridique et attirent les investisseurs.
Investissements conjoints : investir conjointement dans les infrastructures, les parcs industriels, les centres logistiques et les services publics, en tirant parti à la fois de l’expertise privée et des ressources publiques.
[…]
Mécanismes de partage des risques et d’assurance des investissements : développer des mécanismes de partage des risques et d’assurance des investissements afin d’encourager les IDE et les investissements de la diaspora, en particulier pendant la phase de transition.
Mobiliser les investissements du secteur privé : mettre en place des mécanismes et des cadres financiers appropriés pour mobiliser des investissements privés à grande échelle afin de soutenir la reprise économique et le développement de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, en complément des efforts de relèvement immédiat menés par les donateurs.
Participation du secteur privé à la planification des processus de relèvement : soutenir la participation du secteur privé à la planification économique nationale et aux stratégies de relèvement après la guerre, en veillant à ce que les besoins et les opportunités des entreprises soient dûment pris en compte dans le processus de relèvement.
Développement économique : Soutenir le développement économique palestinien, faciliter le commerce, renforcer la compétitivité du secteur privé palestinien, reconstruire les infrastructures, soutenir les petites entreprises, créer des emplois et améliorer la gouvernance.
Formation professionnelle : Intégrer des programmes de formation professionnelle et axés sur l’innovation, adaptés aux besoins du marché et dispensés via des plateformes numériques.
*
Appel de New York
Déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères
Nous, ministres des Affaires étrangères de l’Andorre, de l’Australie, du Canada, de l’Espagne, de la Finlande, de la France, de l’Irlande, de l’Islande, du Luxembourg, de Malte, de la Norvège, de la Nouvelle-Zélande, du Portugal, de Saint-Marin et de la Slovénie,
Condamnons l’odieuse attaque terroriste antisémite perpétrée le 7 octobre 2023;
Exigeons un cessez-le-feu immédiat, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas et la restitution de leurs dépouilles, ainsi que la garantie d’un accès humanitaire sans entraves;
Réaffirmons notre attachement sans faille à la vision de la solution des deux États où deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des organes de l’ONU et, à cet égard, soulignons qu’il est important d’unifier la bande de Gaza avec la Cisjordanie, sous l’Autorité palestinienne ;
Exprimons notre vive préoccupation face au nombre élevé de victimes civiles et à la situation humanitaire à Gaza et soulignons le rôle essentiel des Nations Unies et de ses institutions dans la facilitation de l’aide humanitaire;
Saluons les engagements pris le 10 juin par le président de l’Autorité palestinienne, à savoir : (i) condamner les attaques terroristes du 7 octobre (ii) appeler à la libération des otages et au désarmement du Hamas (iii) mettre un terme au système de versements aux prisonniers (iv) réformer le système éducatif (v) demander l’organisation d’élections dans l’année à venir pour insuffler un renouvellement des générations et (vi) accepter le principe d’un État de Palestine démilitarisé.
En amont de la réunion des chefs d’État et de gouvernement qui se tiendra en septembre 2025 à l’occasion de la semaine de haut niveau de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, nous, ministres des Affaires étrangères de l’Andorre, de l’Australie, du Canada, de l’Espagne, de la Finlande, de la France, de l’Irlande, de l’Islande, du Luxembourg, de Malte, de la Norvège, de la Nouvelle-Zélande, du Portugal, de Saint-Marin et de la Slovénie,
Avons d’ores et déjà reconnu l’État de Palestine, avons exprimé ou exprimons la volonté de le faire, ou l’envisageons, ce qui est une étape cruciale vers la solution des deux États, et invitons l’ensemble des pays qui ne l’ont pas encore fait à se joindre au présent appel;
Appelons les pays qui ne l’ont pas encore fait à établir des relations normales avec Israël et à exprimer leur volonté d’entamer des discussions concernant l’intégration régionale de l’État d’Israël;
Exprimons notre détermination à travailler sur l’architecture du "jour d’après" à Gaza, qui garantisse la reconstruction de Gaza, ainsi que le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance palestinienne.
[1]. Shlomo Karhi, ministre israélien des Communications :
"L’émigration volontaire est importante. Elle ne porte atteinte en aucune façon aux droits de l’homme. Et cette guerre doit continuer. Nous devrions encourager l’émigration volontaire, nous devrions les contraindre jusqu’à ce qu’ils disent qu’ils veulent émigrer. La guerre fait ce qu’elle fait."
https://rocml.org/objectif-occupant-sioniste-gaza-nettoyage-ethnique/
[2]. https://allisraelnews.com/fr/pas-d-etat-palestinien-a-l-ouest-du-jourdain-declare-la-knesset-israelienne
https://fr.timesofisrael.com/la-knesset-vote-massivement-contre-la-creation-dun-etat-palestinien/
[3]. https://fr.timesofisrael.com/la-knesset-vote-massivement-contre-la-creation-dun-etat-palestinien/
[4]. Voir : Occupation, fragmentation et pauvreté en Cisjordanie; 2024, Nations Unies; p 9.
Conformément aux Accords d’Oslo, la Cisjordanie a été divisée en trois zones administratives (A, B et C), dont chacune avait un statut différent en fonction de ses modalités de gouvernance, le statut définitif des zones devant être déterminé ultérieurement. Ainsi, dans la zone A, l’Autorité nationale palestinienne assurait l’administration civile et la gestion de la sécurité; dans la zone B, l’administration civile incombait à l’Autorité nationale palestinienne et la sécurité était assurée conjointement par l’Autorité nationale palestinienne et Israël; dans la zone C comprenant les colonies israéliennes, Israël était chargé de l’administration civile et de la sécurité. Les Accords d’Oslo disposaient que la zone C serait d’abord placée sous contrôle israélien, puis passerait progressivement sous le contrôle de l’Autorité nationale palestinienne sur une période de cinq ans. Non seulement ce transfert n’a jamais eu lieu, mais les colonies et les populations de colons ont continué de s’étendre dans la zone C occupée, privant le peuple palestinien de terres, d’eau et de ressources naturelles. La division de la Cisjordanie en trois zones (A, B et C) était principalement fondée sur des caractéristiques démographiques et non géographiques. La zone A représente environ 18 % de la Cisjordanie et englobe les villes palestiniennes et la majeure partie de la population palestinienne de Cisjordanie. La zone B recouvre environ 22 % de la Cisjordanie et se compose en grande partie de zones rurales. La zone C représente environ 60 % de la Cisjordanie et comprend toutes les colonies israéliennes. Subdivisées en 166 unités de territoire non contiguës isolées les unes des autres, les zones A et B sont entourées des terres de la zone C, qui s’étend quant à elle d’un seul tenant et abrite la majorité des ressources naturelles de la Cisjordanie. Israël empêche le développement palestinien dans environ 60 % de la zone C en attribuant des terres aux conseils régionaux des colonies, en désignant de larges portions de territoire comme terres domaniales, terres d’arpentage, zones de tir, réserves naturelles ou parcs nationaux, et en imposant des interdictions dans la zone de jointure aujourd’hui prise entre le mur et la Ligne verte correspondant à la frontière de juin 1967.
[5]. https://fr.timesofisrael.com/reconnaitre-un-etat-palestinien-israel-aurait-averti-des-pays-europeens-des-consequences/
https://www.israelhayom.com/2025/05/26/israeli-fm-warns-recognition-of-palestinian-state-will-trigger-israeli-sovereignty-measures/
[6]. https://www.haaretz.com/israel-news/2024-11-12/ty-article/smotrich-says-israel-a-step-away-from-annexing-west-bank-after-trumps-election-victory/00000193-1dcf-db8b-addf-5ddf3c210000
[7]. https://qudsnen.co/smotrich-gaza-will-be-totally-destroyed-palestinians-to-be-forcibly-displaced-in-large-numbers-to-third-countries/
[8]. Le 30 mars 2025 le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a approuvé un projet de construction de deux nouvelles routes en Cisjordanie occupée, chantier qui aura pour effet de renforcer l’implantation de colonies dans la zone de Maalé Adoumim, où plus de 40.000 colons israéliens sont déjà installés illégalement.
https://www.franceinfo.fr/monde/palestine/israel-annonce-la-construction-de-nouvelles-routes-en-cisjordanie-occupee_7160979.html
[9]. https://frontline.thehindu.com/politics/trump-gulf-visit-2025-us-israel-iran-deals/article69606147.ece
https://theins.ru/en/politics/281542
[10]. https://frontline.thehindu.com/politics/trump-gulf-visit-2025-us-israel-iran-deals/article69606147.ece
Le Monde 12/6/2025.
[11]. https://www.lorientlejour.com/article/1363137/la-plus-grande-base-americaine-au-moyen-orient-signe-pour-dix-ans-de-plus-avec-le-qatar.html
[12]. https://frontline.thehindu.com/politics/trump-gulf-visit-2025-us-israel-iran-deals/article69606147.ece
[13]. https://theins.ru/en/politics/281542
[14]. https://theins.ru/en/politics/281542
[15]. https://www.lesclesdumoyenorient.com/Les-Accords-d-Abraham-entre-Israel-et-les-pays-du-Golfe-Emirats-arabes-unis-et.html
https://www.lesclesdumoyenorient.com/Les-Accords-d-Abraham-entre-Israel-et-les-pays-du-Golfe-Emirats-arabes-unis-et-3480.html
[16]. https://theins.ru/en/politics/281542
[17]. https://theins.ru/en/politics/281542
[18]. https://press.un.org/fr/2024/ag12661.doc.htm
https://docs.un.org/fr/A/79/L.23
[19]. https://www.france-palestine.org/Reconnaissance-de-l-Etat-de-Palestine-par-la-France-une-decision-symbolique-et
[20]. https://rocml.org/vdc-2017-06-no-20-p-02-04/
C’est l’Institut Montaigne qui a tracé la feuille de route du processus politique qui a lancé, en accord avec François Hollande, la fondation du mouvement En Marche le 6 avril 2016, la démission de Macron en aout 2016, l’éclatement du PS et de LR par la tragicomédie des primaires de la droite et du PS. Sponsorisé financièrement par des milieux de la bourgeoisie libérale relayés par une campagne médiatique sans précédent, Macron était favori d’avance.
[21]. "Reconnaissance de l’État de Palestine : il est plus que temps", 19/05/2025
https://www.institutmontaigne.org/expressions/reconnaissance-de-letat-de-palestine-il-est-plus-que-temps
[22]. https://www.israelhayom.com/2025/05/26/israeli-fm-warns-recognition-of-palestinian-state-will-trigger-israeli-sovereignty-measures/
[23]. https://www.arabnews.com/node/2601889/saudi-arabia
https://www.haaretz.com/middle-east-news/2025-05-27/ty-article/.premium/will-trumps-ties-to-his-incredible-arab-allies-decide-the-fate-of-an-israel-hamas-deal/00000197-103f-da0b-abd7-92bf51bd0000
[24]. https://www.elysee.fr/front/pdf/elysee-module-21821-fr.pdf
[25]. https://www.20minutes.fr/monde/israel/4059455-20231026-israel-coalition-internationale-lutter-contre-hamas-pourrait-aggraver-haines-reciproques
[26]. 09/04/2025 :
https://x.com/gidonsaar/status/1910064479070753213
[27]. 11/04/2025 ;
https://x.com/EmmanuelMacron/status/1910726736704163925
26/05/2025 ;
https://www.israelhayom.com/2025/05/26/israeli-fm-warns-recognition-of-palestinian-state-will-trigger-israeli-sovereignty-measures/
30/05/2025 ;
https://www.i24news.tv/fr/actu/international/artc-emmanuel-macron-appelle-l-europe-a-reconnaitre-l-etat-palestinien-une-necessite-politique
30/05/2025 ;
https://mesinfos.fr/macron-la-reconnaissance-d-un-etat-palestinien-une-exigence-politique-223511.html
[28]. https://legrandcontinent.eu/fr/2025/03/06/que-contient-le-plan-de-reconstruction-de-gaza-adopte-au-caire-par-la-ligue-arabe/
https://www.middleeastmonitor.com/20250318-uae-secretly-lobbying-us-to-work-against-egypts-post-war-gaza-reconstruction-plan-officials-say/
[29]. https://fr.timesofisrael.com/le-hamas-doit-etre-entierement-exclu-de-la-gouvernance-affirme-paris/
[30]. https://www.cbsnews.com/news/israel-hamas-war-us-rejects-gaza-reconstruction-plan-egypt-arab-nations/
[31]. https://www.middleeastmonitor.com/20250318-uae-secretly-lobbying-us-to-work-against-egypts-post-war-gaza-reconstruction-plan-officials-say/
https://www.middleeasteye.net/news/uae-lobbying-trump-administration-reject-arab-league-gaza-plan-officials-say
[32]. https://www.lorientlejour.com/article/1450321/mahmoud-abbas-propose-aux-arabes-le-retour-de-lautorite-palestinienne-a-gaza.html
[33]. 19/12/2024 :
https://fr.timesofisrael.com/lutte-anti-terroriste-en-cisjordanie-tsahal-soutient-le-renforcement-des-forces-de-lap/
[34]. Tsahal : Dénomination des forces armées israéliennes.
[35]. https://www.facebook.com/france.diplomatie/posts/-jai-reçu-une-lettre-despoir-de-courage-de-clartéle-président-de-lautorité-pales/1103698798456428/
[36]. 23/04/25 :
https://www.bbc.com/news/articles/c4g20pj6epvo
04/06/2025 :
https://electronicintifada.net/content/abbas-pushes-disarm-palestinians-lebanon/50719
Le Monde, 20/06/2025
[37]. 23/07/2024 :
https://www.middleeastmonitor.com/20240723-palestinian-factions-agree-to-reach-comprehensive-national-unity/
[38]. Dans l’original "Thunderbolt Forces". Il s’agit du groupe Al-Saïka (ce qui signifie "foudre"), présent au Liban.
[39]. Déclarations de la CGT :
https://www.cgt.fr/comm-de-presse/pour-une-paix-juste-et-durable-entre-israel-et-la-palestine
https://www.cgt.fr/comm-de-presse/stopper-immediatement-le-bain-de-sang-gaza
https://www.cgt.fr/actualites/discriminations/rien-ne-justifie-ou-nexcuse-jamais-lantisemitisme
https://www.cgt.fr/actualites/solidarite/solidarite-avec-le-peuple-palestinien
https://www.cgt.fr/actualites/rassemblement22oct2023
https://www.cgt.fr/actualites/international/mobilisation/meeting-pour-la-paix
Une tribune collective publiée par le journal Le Monde et la LdH
Parmi les signataires : Sophie Binet, Fabien Roussel
[Cette Tribune est publiée le 15 mai simultanément par le journal Le Monde et la Ligue des droits de l’Homme, puis le 19 mai par la CGT.]
https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/15/la-reconnaissance-de-l-etat-de-palestine-par-la-france-est-desormais-une-urgence_6606141_3232.html
https://www.cgt.fr/actualites/proche-orient/solidarite/tribune-la-reconnaissance-de-letat-de-palestine-par-la-france-est-desormais-une-urgence
[40]. https://static-cdn.toi-media.com/www/uploads/2025/07/NV_High-Level-Conference-Outcome-document.pdf
[41]. https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/israel-territoires-palestiniens/actualites-et-evenements/2025/article/appel-de-new-york-declaration-conjointe-des-ministres-des-affaires-etrangeres
[43]. Il s’agit d’un système, pratiqué par l’Autorité palestinienne, d’allocations financières aux familles des prisonniers, des martyrs et des blessés.